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Citations de Louise O`Neill (52)


Quand tu prononces un mot comme celui-ci, tu ne peux plus faire marche arrière. Fais comme s'il ne s'était rien passé. C'est plus simple comme ça. Plus simple pour toi.
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Je n’écoute que d’une oreille l’histoire qu’Ali raconte sur cette fille aux States dont on a piraté la webcam pendant qu’elle se tripotait et qui est morte d’une overdose.
— Beurk, dis-je en grimaçant. Trop dégueu.
— Selon Hannah, c’est normal que les gens se masturbent, aussi bien les hommes que les femmes, déclare Maggie en consultant de nouveau son téléphone.
— Quoi, alors tu le fais, c’est ça ? (Je lui adresse un clin d’œil.) Quand je t’ai appelée hier soir et que tu as prétendu que tu te « douchais », en fait tu te touchais ?
— Non ! proteste Maggie en rougissant. Bien sûr que non…
— Hm-hm.
— Vraiment pas, insiste-t-elle. Pas du tout. Et allô, j’ai Eli, tu as oublié ?
— Bref, pour en revenir à mon histoire, reprend Ali qui a horreur d’être interrompue. Le pirate a envoyé à la fille cette vidéo d’elle et lui a dit que si elle refusait de, je ne sais pas, lui faire une pipe ou un truc du genre, il posterait ça sur Twitter et enverrait le lien à tout le monde dans son lycée. Alors elle s’est suicidée.
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— Honnêtement, Al, j’en ai marre de me faire harceler, lui ai-je répondu.
— Ouais, ça doit être vachement difficile d’entendre les gens te répéter en boucle que tu es ravissante.
— C’est superficiel, ai-je déclaré parce que c’est ce que t’es censée répondre aux mecs qui te trouvent charmante. Ça ne veut rien dire.
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— Eh, le canon.
Un garçon avec une casquette de base-ball est penché par la vitre d’une voiture garée à l’entrée des jardins, et son copain sur le siège passager rejette la tête en arrière de rire. Nous continuons de marcher, en feignant de ne pas avoir entendu. Je regarde par-dessus mon épaule, et, évidemment, il pointe le doigt vers moi.
— Qu’est-ce qui ne va pas ? demande-t-il.
— Rien.
— Alors souris un peu. Je parie que tu es encore plus jolie quand tu souris.
— Putain, dis-je quand il y a suffisamment de distance entre nous. Pourquoi est-ce que c’est toujours moi ?
— Peut-être parce que tu étais la seule à te retourner ? suggère Jamie.
Maggie commence à rigoler.
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Maggie porte sa chemise à carreaux XXL achetée dans une boutique de charité comme si c’était une robe, avec ses Dr. Martens argentées. Ses boucles sont maintenues en arrière par un foulard en cachemire enroulé deux fois autour de sa tête et attaché au sommet dans un nœud surdimensionné, presque de la taille de son crâne, et elle a d’innombrables bagues en argent aux doigts.

— Bordel ! On dirait que tu es amish ou un truc du genre.

Maggie se regarde dans le miroir ovale accroché au-dessus de la petite table aux pieds tout maigres. Je déteste ce miroir débile, sur lequel est gravé en cursive métallique Votre beauté est intérieure. J’ai toujours eu envie de rayer cette inscription.

— Mortel ! lâche-t-elle joyeusement. J’adore le look amish.
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Toutes les lycéennes marchent vers l’entrée ; elles rient, se tiennent par le bras, fourragent dans leurs sacs à dos et s’interpellent bruyamment. J’adresse un signe de tête aux filles qui passent et m’appellent, me disent bonjour, me demandent où j’ai chopé mes lunettes de soleil, ou quel gloss je porte, ou comment je le sens pour l’exam d’aujourd’hui en irlandais. Je souris en leur répondant : « Merci, tu es trop mignonne », je distribue des compliments en retour. Je les imagine chuchoter pour elles-mêmes, une fois que je suis trop loin pour les entendre, que je suis si sympa, authentique, que je semble toujours avoir du temps pour tout le monde, et que c’est fascinant que je puisse encore avoir autant les pieds sur terre avec le physique que j’ai.
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Peut-être qu'ils préféreraient tous que je sois morte. Peut-être qu'ils regrettent que Bryan m'ait découverte à temps. Peut-être qu'ils espèrent que la troisième fois sera la bonne.
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Son visage se décrispe quand je lui tire la langue. Il croit que chaque pilule que je prends dissipera le brouillard opaque qui me cache de lui. Il veut Emmie. Il veut retrouver sa vraie sœur, pas cette version d'elle.
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Elle me glisse un regard en biais pour voir si j'ai remarqué, et je joue l'innocente. Elle descend le petit flacon jaune, et je sens que je me détends rien que de le voir. Elle les compte.
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Quelqu'un a sa main sur mon épaule, me secoue et m'extirpe de mon rêve de néant. Je lève une paupière pour voir Bryan, et je cligne des yeux, ce gris entre sommeil et éveil se précisant dans des formes, des couleurs et des souvenirs que je ne veux pas regarder. Je me détourne de mon frère.
"Je voudrais être morte".
Je serre cette pensée contre moi.
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Quand il m'écrit que je suis belle, c'est comme s'il me disait que tout est ma faute, que si je n'avais pas eu ce physique, alors rien de tout cela ne serait arrivé.
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Je me demande si Conor sait combien je lui suis reconnaissante pour ses mails. Je me demande s'il sait qu'ils sont le meilleur moment de ma journée.
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Emma. (Elle se racle la gorge et reprend plus fermement.) Emma. J’ai surpris deux élèves de troisième en train de regarder des photos indécentes sur Facebook.

Les os de mon squelette se déplacent, se resserrent comme une cage autour de mon cœur, en exprimant tout l’air que j’ai dans les poumons.

― Est-ce que vous voyez de quoi je parle ? poursuit-elle. Tous les murs s’effondrent. Tombent en miettes. (Chair rose. Jambes écartées de force.) Mon corps ne m’appartient plus. Ils ont gravé leur nom partout dessus.

Emma la Salope.

― Oui. Ce mot est comme une limace sur ma langue, épais et baveux.

― Est-ce que vous comprenez pourquoi je m’inquiète ?

J’ignore pourquoi elle ne se contente pas de m’annoncer que je suis virée, que je devrai aller dans l’une de ces boîtes privées en ville pour passer mon diplôme, et que je ne pourrai sans doute pas rester là-bas non plus, parce qu’il y aura quelqu’un qui a une amie d’amie de Ballinatoom, et elle enverra le lien vers la page, cette page, avec toutes ces photos et tous ces commentaires, toujours plus nombreux à chaque seconde qui s’écoule. C’est comme un incendie de forêt, hors de contrôle, qui m’embrase sur son passage.

Ne les lis pas. Ne les lis pas. (Certaines personnes méritent qu’on leur pisse dessus.)

Dans le nouveau lycée, il y aura les mêmes chuuut quand j’entrerai dans une pièce, les mêmes rangées d’yeux rivés sur moi, les mêmes silences qui se creuseront quand je passerai devant une table, les mêmes éclats de rire quand je partirai. Cette pensée me donne envie de m’allonger, m’endormir et ne plus jamais me réveiller.»
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Je suis de la chair rose. Je suis des jambes écartées. Je suis un objet.
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" Vous me le diriez si vous aviez encore des pulsions suicidaires , n'est-ce -pas Emma ? " me demande la thérapeute après chaque séance. Je souris et répond que je le ferais. Je mens, . Jamais je ne lui dirais. Elle pourrait tenter de m'en empêcher.
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Il ne dit rien, pas comme avant tout ça, quand il me répétait que j'étais belle. Les garçons me le disent toujours, ils promènent leurs yeux avec avidité, comme s'ils cherchaient un endroit où planter un drapeau.
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( J'ai entendu qu'elle portait une jupe si courte qu'on voyait sa culotte… Attendez, j'ai entendu qu'elle ne portait même pas de sous - vêtements.. .), qu'elle avait trop bu ( j'ai entendu qu'elle avait sifflé une bouteille de vodka avant de partir de chez elle… Non, j'ai entendu qu'elle avait pris vingt shots de tequila et qu'ensuite elle avait embrayé sur la vodka), qu'elle avait pris des drogues ( de la coke… des cachets ? … Non, j'ai entendu que c'était de l' héroïne, mais qu'elle l'avait juste fumée.. .) , qu'elle était vraiment trop conne, putain ? Trop conne pour vivre , en fait.
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" Cette vue est incroyable, s'extasiaient les gens quand ils venaient chez moi. Tu peux voir toute la baie. Tu as tellement de chance !" Avant, les gens disaient que j'avais de la chance .
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(…) je dois poser la question. Sean est un type bien, je veux juste qu'Emma soit, genre, totalement sûre.
Elle a mis son bras autour de mon épaule ( je ne voulais pas qu'on me touche ).
- Tu sais que je suis de ton côté, n'est-ce pas ? a- t-elle poursuivi. Je demandais seulement si c'était, genre, du viol VIOL ( je ne veux pas entendre CE MOT).
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Je me penche pour ôter une peluche sur l'épaule d'Eli, sans tenir compte de Maggie qui me regarde en fronçant les sourcils. Je ne ferai rien avec Eli, bien-sûr que non. C'est le mec de ma meilleure amie. Mais c'est toujours agréable de voir que ça pourrait être une option.
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