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4/5 (sur 10 notes)

Biographie :

Luba Vinogradova est chercheur, traductrice et journaliste indépendante. Elle a étudié la biologie à l' université de Moscou, et a des diplômes en anglais et en allemand. Elle a obtenu un doctorat. en microbiologie en 2000.

Source : www.goodreads.com/author/show/659623.Luba_Vinogradova
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Moscou se préparait à l'attaque des Allemands. Rue Gorki, les vitrines étaient remplies de sacs de sable. Des ballons captifs flottaient au-dessus du Kremlin, pareils à d'immenses poissons immobiles. Depuis les affiches de propagande, la mère patrie posait sur les passants un regard grave et triste. La ville semblait éteinte, la vie ne battait son plein que dans les magasins et entrepôts alimentaires grouillants de maraudeurs déchaînés par leur soudaine impunité, ainsi que dans les gares et sur les routes vers l'est. Saisis d'effroi, les moscovites et les réfugiés venus des provinces déjà occupés par les Allemands tentaient de quitter la ville.

La panique qui s'était emparée de la capitale le 15 octobre 1941 n'avait d'égal que le chaos qui avait accompagné l'entrée dans Moscou de l'armée de Napoléon en septembre 1812. L'empereur avait pris la ville sans rencontrer la moindre résistance avant d'être contraint de battre en retraite. Elle était en flammes et le bruit courait que les Moscovites y avaient eux-mêmes mis le feu, ne voulant pas livrer leur capitale à l'ennemi.
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Cette jeune fille · mince et de petite taille, aux yeux gris, aux cheveux blonds et aux joues roses, savait déjà tout faire à 17 ans : semer, faucher, coudre, couper du bois et même construire une maison par elle-même, et monter à cheval sans selle. Après avoir terminé l'école et suivi une formation juridique, elle travailla à Djamboul comme secrétaire chez un procureur, et elle n'aurait pas dû être appelée. Mais toute sa classe partit au Voïenkomat, et elle la suivit.

Maintenant au front, elle qui, depuis l'enfance, était habituée à travailler constamment de ses mains avait un autre travail - tirer.

Tirer avec sang-froid, en se concentrant, en contrôlant sa respiration - un tremblement, un frémissement, et le tir serait immanquablement raté. Celles qui étaient nerveuses ne pouvaient pas devenir snipers, car la balle partait dans le «lait» : c'est ce que leur avait enseigné à l'école des tireuses d'élite le sévère professeur Ioudine. De ce travail-là comme de tous les autres dans sa vie, Klava s'acquitta consciencieusement. 

(p. 189 et 190)
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 Au cours des deux premières années du conflit, le pays avait perdu une proportion si importante de sa population masculine qu'il n'avait désormais d'autre choix que de commencer à recruter des femmes dans l'armée à une échelle encore plus étendue qu' auparavant.

Dans un pays qui proclamait l'égalité des sexes à 100%, personne ne trouvait bizarre que les femmes soient mobilisées en grand nombre. On ne dispose pas de statistiques fiables quant aux effectifs féminins qui ont servi dans l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles étaient intégrées dans leurs unités au même titre que les hommes. Cependant, les estimations vont de 500 000 à près d'un million. Outre des fonctions administratives, elles servaient d'infirmières, d'opératrices téléphoniques, de cuisinières, mais aussi comme radios, mécaniciennes d'aviation, étaient affectées comme servantes de pièces d'artillerie antiaérienne et de mitrailleuses. Les pilotes de Marina Raskova devinrent célèbres dans tout le pays. On trouvait également des femmes tankistes et fusiliers marins.

À partir ·de 1943, des milliers de jeunes tireuses d'élite ont fait leur apparition sur le front. Certains auteurs ont affirmé par la suite que la décision de former les femmes en tant que tireuses d'élite avait été prise sur la base de recherches approfondies ayant démontré que les femmes étaient potentiellement meilleures tireuses que les hommes, parce qu'elles étaient plus calmes et plus patientes. En fait, le facteur essentiel dans cette décision reste la pénurie catastrophique d'hommes. La plupart des nouvelles amies de Katia Peredera, tout comme elle, n'avaient qu'une vague idée de ce qu'impliquerait leur futur rôle de snipers, et se demandaient avec curiosité à quoi ressemblerait leur formation. 

(p.22 et 23)
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 Dans· les colis que les tireuses d'élite reçurent à l'état-major se trouvaient du pain blanc, deux saucisses faites maison, des moufles de laine tricotée et des chaussettes, des passepoils, des mouchoirs, et même - du jamais-vu ! :-
- des gâteaux sucrés, de la poudre et du parfum! La nouvelle année était encore loin, mais chacune goûta un gâteau. Le flacon de parfum passa.de l'une à l'autre Peu après, dans une tranchée allemande, les filles trouvèrent également une boîte bosselée de crème «fasciste» Nivea.

Quelle trouvaille !

Avant cela, Katia Peredera, comme tant d'autres filles, ne s'était jamais soigné le visage avec de la crème. Cette boîte leur dura: tout un mois : chacune n'en utilisa qu'un tout petit peu à la fois. 

(p. 100)
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Moscou se préparait à l'attaque des Allemands. Rue Gorki, les vitrines étaient remplies de sacs de sable. Des ballons captifs flottaient au-dessus du Kremlin, pareils à d'immenses poissons immobiles. Depuis les affiches de propagande, la mère patrie posait sur les passants un regard grave et triste. La ville semblait éteinte, la vie ne battait son plein que dans les magasins et les entrepôts alimentaires grouillants de maraudeurs déchaînés par leur soudaine impunité, ainsi que dans les gares et sur les routes qui allaient vers l'est. Saisis d'effroi, les Moscovites et les réfugiés venus des provinces déjà occupées par les Allemands tentaient de quitter la ville par tous les moyens.
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La panique qui s'était emparée de la capitale le 15 octobre 1941 n'avait d'égal que le chaos qui avait accompagné l'entrée dans Moscou de l'armée de Napoléon en septembre 1812. L'empereur avait pris la ville sans rencontrer la moindre résistance avant d'être contraint de battre en retraite. Elle était en flammes et le bruit courait que les Moscovites y avaient eux-mêmes mis le feu, ne voulant pas livrer leur capitale à l'ennemi. Depuis son quartier général installé dans le palais Petrovski, au nord de Moscou, Napoléon avait vu avec amertume l'incendie détruire quasi entièrement la capitale russe et ses bâtisses en bois.
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Elles avaient appris tout cela à l'école : se cacher, attendre. tirer dès que tu vois quelqu'un, peu importe, sans se limiter aux officiers et aux éclaireurs. L'ordre de commandement était :" Tu vois un Allemand, tu le butes et c'est tout."
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