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Citations de Luc Estang (29)


Douleur honte fureur t’opposent un refus
tel que j’ai moins de mal à t’imaginer morte.
A toi qui n’es plus toi, contre qui je m’emporte,
je substitue un toi de celle que tu fus :

Le toi de moi, le plus aimé, le plus profus
en émerveillements, pour moi, de toutes sortes,
jeune panthère, un soir, qui grattas à ma porte
timidement et pleine d’appétits confus.

Apprivoisée elle se disait ma jumelle
par naissance élective et peut-être m‘a-t-elle
aimé d’amour, un peu, pendant quelque cinq ans.

Cinq ans, le temps d’un romantique apprentissage.
Petite idole à qui mon culte fut pesant ;
C’est toi que je veux invoquer du fond de l’âge.
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Il n’y a pas de mérite en amour
la bête y vaut l’ange et le laid la belle
le mal-aimé vainement en appelle
à la justice : elle n’y a pas cours.

Il n’y a pas de sagesse en amour
si jeune tête y manque de cervelle
tête chenue extravague autant qu’elle
et les grands conseils y sont pris de court.

Il n’y a pas en amour de morale
le bien le mal lui sont choses égales
le plaisir du tout-à-l’amour inclus.

Il n’y a pas en amour de vengeance :
si j’annonçais que je ne t’aime plus
tu t’applaudirais de la délivrance !
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Le désir assouvi n’achève pas l’amour
le cœur s’exalte au cri de la chair retombée
c’est encore te chérir qu’écouter ses coups sourds
comme au bout d’une course à longues enjambées.

Et toi-même après le voyage à ton retour
contre moi naufragée au chaud d’une flambée
n’entends-tu pas ton sang qui retrouve son cours
attentive à ce pouls, yeux clos et bouche bée.

Pour moi, plaisir d’amour dure plus qu’un moment
la tendresse en retient tout le frémissement
quand nous nus endormons dans les bras l’un de l’autre.

Même perdus dans le dédale du soleil
ce n’est jamais un mauvais rêve que le nôtre
puisqu’il nous réunit enlacés au réveil.
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Comme un lecteur passionnément tourne la page
assuré de rester sous le charme au verso
je te renverse sur le ventre : sans nuage
un nu pose qu’Eros a marqué de son sceau.

J’embrasse du regard ce nouveau paysage
de ton corps, m’érigeant peintre avec mon pinceau
j’y promène les doigts dont le toucher dégage
des formes qui me font statuaire au ciseau.

Ô marbre blanc et lisse, ici, mais tiède et tendre
vallonnements en pente douce pour m’étendre
là, des midi-minuit toujours ensoleillés !

Voulue à ma merci, vigilante et lascive
dans l’abandon la face au creux de l’oreiller
tu me provoquerais des fièvres subversives !
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Extrait 4

Saccage de corolles colorées
pour une Suzanne au bain méridien
et toute efflorescence évaporée
au clair de la roche il n'y eut plus rien.

Mais je ne puis vous échouer méduses
qui suivez e flux de mon propre sang
visages figés dont chacun m'accuse
vous m'empêchez de me croire innocent.

p.12
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Extrait 3

À l'heure avant-dernière de l'été
— calanque et ta tiédeur de flanc de femme
c'était hier — un jardin de beauté
venait d'éclore en mer. Épithalame

que les cœlentérés eux-mêmes dansent ;
bêtes en fleurs vénéneuses le frai
les conduisait mollement vers les anses
les grands lits d'algue et de goémon frais.


p.11-12
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Extrait 2

Méduses, parachutes de mémoire
ô visages gluants d'être immergés
ô filaments secrets de mon histoire,
larguez, que je vous frôle sans danger.

C'est déjà trop que la chair se rebelle
de vous savoir à son ombre en éveil,
qu'il n'y ait pas de bords assez loin d'elle
où vous morfondre et vous fondre au soleil !
..

p.11
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Extrait 1

Est-ce le vent ? Voilure déchirée
la nuit m'ouvre les yeux entre deux eaux
dans un roulis de barque chavirée
où je me laisse alléger de mes os.

De quelque profondeur que je remonte
comme des lourds sommeils adolescents,
cette nuit je vois d'autres qui m'affrontent :
le moi multiplié des jours descend !


p.11
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Marée montante


C‘était encore marée basse en arrivant
sur le littoral de moulins et de vent.
Mais depuis toujours je sais quand la mer monte.
Déjà les coquillages laissés pour compte
muets sur un lit de glace et de varech
s’étaient remis à bruire avec
le sang contre mon oreille,
un soir d’extrême hiver et de rêve enlisé...

Mais ce matin de sel et de ciel irisé
la mer montait vers nous depuis la veille...
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