Les filles ont mal au ventre quand elles savent qu'à travail égal, elles gagnent 88% du salaire des hommes et qu'il faudra encore 50 bonnes années, selon les statistiques récentes, pour éliminer cet écart.
Les filles ont mal au ventre qu'on leur demande si elles ont leur règles lorsque quelque chose les agace, les fait sourire ou les fait pleurer.
Les filles ont mal au ventre quand on est obligé de féminiser l'orthographe de certains métiers parce que personne n'avaient imaginé une seconde qu'une femme puisse les exercer.
Les filles ont mal au ventre quand on leur dit qu'elles ont été embauchées pour leur sourire et qu'on leur fait remarquer qu'elles sont belles avant de leur dire qu'elles sont intelligentes.
Les filles ont mal au ventre de savoir que le viol et la violence envers elles représentent un risque de mort plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis.
Les filles ont mal au ventre de voir que, quand elles dénoncent un abus, on les traite comme si elles étaient coupables de l'avoir provoqué.
Les filles ont mal au ventre de desservir des tables où sont installés pères, oncles, frères et cousins.
Les filles ont mal au ventre quand on dit d'un homme qu'il est moderne parce qu'il cuisine et fait les courses alors que, pour elles, c'est tout à fait normal de le faire.
Les filles ont mal au ventre parce que le corps féminin est toujours un enjeu, qu'il soit enfoui sous des tonnes de tissus ou dévoilé.
Les filles ont mal au ventre quand elles entendent des parents dire à leurs petits garçons : "Ne pleure pas, tu n'est pas une fille."