Les sages-femmes adorent discuter, analyser et décortiquer les choses. Les bavardages en salle de pause après un accouchement sont l’occasion d’évoquer la beauté d’une naissance ainsi que nos petits dilemmes : comment informer les femmes de l’intensité de ce qu’elles vont devoir traverser pendant la phase de travail ? Doit-on leur décrire en détail les souffrances et l’extase de l’accouchement avant le jour J ? Cela m’a poussée à m’interroger sur les grands problèmes moraux auxquels nous, sages-femmes, sommes parfois confrontées, avec pour questionnement ultime les cas où nous ne souhaiterions pas nous mettre physiquement et moralement en péril pour assurer la sécurité de la mère et de l’enfant. Qui cela pouvait-il concerner, et quand ?