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3.77/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1987
Biographie :

Qualifié aux fonctions de Maître de conférences en section 04 (science politique), 17 (philosophie) et 19 (sociologie) du CNU.
Docteur en science politique de l’Université Libre de Bruxelles et de l’Université Paris-Diderot (2014), sous la direction de Justine Lacroix et Etienne Tassin.
Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (2010).

Manuel Cervera-Marzal est ATER à l’EHESS.
Sa thèse de science politique, soutenue en 2014, est consacrée à l’histoire, aux pratiques et à la théorie de la désobéissance civile. Parallèlement, il a mené une recherche sur la philosophie politique contemporaine (Abensour, Castoriadis, Habermas, Lefort, Rancière, Rawls) et une réflexion épistémologique sur les modes d’articulation entre sociologie, philosophie politique, histoire des idées et science politique.
Ses recherches actuelles portent sur les mouvements sociaux contemporains de type ZAD et Indignés ainsi que sur le parti espagnol Podemos. Il est intervenant en 2019 dans l'émission Esprit public sur France culture.
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Source : cespra-ehess.fr
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Entretien avec les politistes Manuel Cervera-Marzal, auteur de l'ouvrage « le Populisme de gauche. Sociologie de la France insoumise », et Arthur Borriello, spécialiste des mouvements populistes en Europe du Sud. Ils s'interrogent sur le destin de ces entreprises politiques, à l'heure où se clôt peut-être le « moment populiste » des années 2010. Vous connaissez notre émission À l'air libre ? Votre avis nous intéresse https://mdpt.fr/39yQZsn Abonnez-vous à Mediapart : https://www.mediapart.fr/abonnement#at_medium=custom7&at_campaign=1050 Abonnez-vous à la chaîne YouTube de Mediapart : https://www.youtube.com/user/mediapart

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Manuel Cervera-Marzal
Aujourd'hui, il y a 70% des Français qui imputent la responsabilité de cette violence au chef de l'Etat qui, en 2 minutes, peut apaiser tout le pays en retirant sa réforme.

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Arte, 28', 27 mars 2023
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Cette forme de pluralisme et de démocratie interne semble étrangère à La France Insoumise. Mélenchon nomme et destitue à intervalles réguliers une dizaine d'orateurs nationaux.
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9. « En admettant le bien-fondé de certains actes qui enfreignent la loi tout en faisant preuve de civilité, les nouveaux désobéissants incarnent une conception renouvelée de la citoyenneté. Celle-ci est élargie au-delà des droits et des devoirs accordés aux sujets de l’État, afin d'intégrer les demandes croissantes de participation politique qui émergent au sein de la société civile. Le véritable citoyen n'est plus celui qui dispose dudit statut juridique en raison de son lieu de naissance ou de la nationalité de ses parents, mais celles et ceux qui s'engagent dans une action politique orientée vers un idéal de justice et de liberté. En ce sens, les migrants qui manifestent actuellement dans les rues de Paris ont beau être doublement hors-la-loi – au regard de leur situation administrative et de leurs actions interdites par l'état d'urgence – ils témoignent peut-être mieux que quiconque de ce qu'être citoyen veut dire. » (pp. 155-156)
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Pour reprendre le fameux triptyque du sociologue Albert Hirschmann, en cas de désaccord , La France Insoumise ne laisse que deux possibilités : partir ou se taire. Exit ou Loyalty. La voice(prise de parole) n'a pas lieu d'être. Les critiques internes sont dénigrées comme venant de traîtres , de tireurs dans le dos qui font le jeu du tandem Macron- Le Pen ou de personnes jalouses, en quête de visibilité médiatique. Ceux qui se risquent à émettre publiquement des griefs à l'égard de leur mouvement en sont exclus. Leur exclusion est annoncée par courrier éléctronique ou par un message public de Mélenchon sur Twitter. Parfois l'exclusion n'est même pas notifiée. La personne découvre elle-même que son compte a été radiée de la plateforme numérique.
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3. « L'argument de la démocratie directe s'est largement diffusé dans les mouvements d'occupations de place qui ont essaimé à Tunis, au Caire puis à New York, Madrid, Athènes, Moscou, Tel Aviv, Rio de Janeiro, Istanbul et Kiev au cours des cinq dernières années. Il est aussi avidement mobilisé par les zadistes et les Anonymous. […]
Un second argument – que nous nommerons 'argument de la démocratie sociale' – dénonce le caractère faussement démocratique des régimes occidentaux en soulignant que l'égalité politique des citoyens est un leurre dans des sociétés traversées par des inégalités socio-économiques structurelles. […] l'argument insiste sur le fait que l'égalité politique n'a de réalité que lorsqu'elle s'accompagne d'une égalité sociale et économique. […]
[…]
L'affirmation selon laquelle "nous ne sommes pas en démocratie" prend parfois un second sens. Il ne s'agit alors plus de dire que "la démocratie n'est pas un État" mais plutôt qu'elle "n'est pas un état". L'argument selon lequel "nos régimes politiques ne sont pas démocratiques" laisse place à celui selon lequel "la démocratie n'est pas un régime politique", au sens où la démocratie n'est pas réductible à un ensemble de règles figé dans le marbre d'une constitution. La démocratie n'est pas un dispositif institutionnel fixé une fois pour toutes. […] Toute démocratie se manifeste à travers un mouvement de démocratisation. La démocratie n'est jamais achevée. Elle reste toujours à refonder et à réinventer. » (pp. 46-48)
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2. « Ces récents événements législatifs et judiciaires signifient que la tendance des luttes à sortir du cadre de la légalité n'est pas du seul fait de ceux qui militent. L'État joue un rôle de premier plan dans cette extralégalisation de la conflictualité sociale, puisque son action met hors-la-loi des pratiques politiques hier encore reconnues par le droit. Autrement dit, parallèlement à la radicalisation des militants qui élargissent leur panoplie stratégique par le recours à des actions extralégales, nous assistons à une radicalisation de l’État qui, dans sa dérive répressive mise à nu par les lois "antiterroriste" et "renseignement" promulguées au printemps 2015, déclare illégales ce qu'il présentait autrefois comme des libertés démocratiques fondamentales.
[…]
Les nouveaux désobéissants ont donc de multiples visages. Mais, qu'ils soient pirates informatiques, zadistes, objecteurs de croissance, lanceurs d'alertes ou simples manifestants, tous se trouvent confrontés à la même accusation. Délinquants, terroristes, anarchistes, criminels, fascistes, traîtres, fossoyeurs de la démocratie : les injures pleuvent sur celles et ceux qui luttent en osant franchir le seuil de la légalité. Ces injures ont un objectif : disqualifier ceux qui s'aventurent dans de telles actions, et préparer le terrain pour leur répression. » (p. 29)
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1. « Contrairement à ce que croient certains intellectuels engagés qui se plaisent à voir dans les soulèvements populaires l'application de leurs recommandations personnelles, la praxis révolutionnaire précède généralement la théorie qui lui correspond. En ce sens, le dernier ouvrage du Comité invisible […] peut se lire comme une tentative de donner un socle théorique commun à des luttes récentes aussi diverses que le No TAV contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin, les zones à défendre (ZAD) qui essaiment sur le territoire français, la reprise ouvrière de l'usine Vio-Me de Thessalonique et l'occupation du parc de la place Taksim d'Istanbul en 2013. […]
L'une des thèses les plus stimulantes du livre est que nous assistons actuellement à un glissement de la conflictualité sociale qui, sans quitter totalement le monde de l'usine et de l'entreprise, se déplacerait néanmoins progressivement vers la question territoriale. L'enjeu essentiel des luttes ne serait plus tant l'amélioration des conditions de travail mais le rapport des hommes à leur territoire. Faire sécession avec l'ordre capitaliste passerait désormais par la capacité à habiter notre territoire. Mais, pour les auteurs, le territoire désigne une façon d'être au monde et non une ressource naturelle à exploiter ni une circonscription électorale à administrer. » (p. 9)
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6. « Contrairement à l'assimilation classique du conflit et de la violence, il faut à présent affirmer que plus il y a de conflit politique, moins il y a de violence. La civilité de la désobéissance civile désigne le caractère fondamentalement non-violent du conflit politique. Contre ceux qui s'appuient sur l'ambiguïté sémantique du terme allemand Gewalt (traduisible aussi bien par 'pouvoir' que par 'violence') pour faire valoir que l'économie du pouvoir est inséparable de l'exercice de la violence, les nouveaux désobéissants brisent l'assimilation du pouvoir politique à l'organisation de la violence. Ils considèrent, comme Hannah Arendt, que "parler d'un pouvoir non violent est réellement un pléonasme. La violence peut détruire le pouvoir ; elle est parfaitement incapable de le créer."
La désobéissance civile rompt également l'identification du conflit à la violence, pour souligner la logique spécifiquement non-violente de la politique – qui est indissociablement conflit, pouvoir et action. Ainsi arrachée à ses détracteurs, la non-violence ne saurait rester confiner au domaine du moralisme. Elle ne renonce pas à la politique comme conflit mais à la violence comme moyen d'intervenir dans les conflits politiques. » (pp. 100-101)
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7. « En somme, la non-violence dit de la violence ce qu'Albert Camus écrivait à propos du meurtre : "Les gens comme moi voudraient un monde, non pas où l'on ne se tue pas (nous ne sommes pas si fou!), mais où le meurtre ne soit pas légitimé." Bien que toujours inacceptable, la violence demeure pourtant inéliminable. L'action non-violente ne désigne pas tant le refus de la violence que la lutte contre la violence. Sommé de choisir entre violence et passivité, le pacifiste reste passif […]. La non-violence est au contraire une force politique résolument active. […]
Par ailleurs, alors que le pacifisme se limite à la dénonciation des guerres entre États, la non-violence traverse dans toute son épaisseur le monde de la violence. Elle inclut dans sa ligne de mire toutes les ramifications sociales, psychiques et symboliques de la violence. Elle traque avec obstination ses méfaits. Comme l'écrit Paul Ricœur, la supériorité de la non-violence sur le pacifisme réside dans sa reconnaissance du fait que "la violence s'organise en structure, […] les structures du terrible." » (pp. 122-123)
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La tâche politique de l'intellectuel serait moins d'énoncer ce qui est vrai que de rappeler que personne ne dit vrai sur les affaires de la Cité.
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