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Citation de Le_chien_critique


Pendant que mes enfants meurent de faim, pour ces cochons-là, c’est des œufs à vingt francs la pièce, viande à tous les repas, beurre à quatre cents francs, poulets, jambons à s’en faire éclater le gilet. Et les habits, et les souliers, et les chapeaux, leur manque rien, soyez tranquilles. Les riches, ils mangent plus qu’avant guerre, ils se forcent même à manger, peur d’en laisser aux malheureux. J’invente pas. Hier, j’ai entendu chez l’épicier deux femmes harnachées, pardon, fourrures, bijoux et pékinois, elles disaient que les gens, de peur de manquer, ils mangeaient le double d’autrefois. « C’est comme ça chez nous », elles disaient. Parlez-moi des riches. Tous assassins, tueurs d’enfants, voilà ce que c’est. Marchez, la guerre, ça durera pas toujours. Quand les Allemands ils partiront, on aura des comptes à régler. Tous ceux qui auront la gueule fraîche et le ventre sur la ceinture, on aura deux mots à leur dire. Pour chacun de mes gosses qu’ils m’auront assassiné, il m’en faudra dix. À coups de galoche dans la gueule, que je les tuerai, et je mettrai du temps, je veux qu’ils souffrent. Les cochons, ils ont le ventre plein quand ils viennent nous causer honneur, loyauté et tout le tremblement. Moi, l’honneur, on en recausera quand mes enfants n’auront plus faim.
Dans la nouvelle, En attendant
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