A la fin des années trente, j'étais encore marchand de chapeaux, mais l'appartement au-dessus de la chapellerie, à Montargis, était rempli de livres qui, pour moi, représentaient la liberté. Vases communicants : du jour où je parviendrais à vivre entièrement parmi les livres j' acquerrais la liberté. La solution- Le compromis- consistait à remplacer les chapeaux par les livres. pourtant je n'envisageais encore nullement de devenir libraire. Mais de plus en plus je me sentais attiré, hanté, appelé par la Poésie, mot que je n'écrivais jamais sans majuscule. Elle seule m'apparaissait comme une porte ouverte sur le monde. (p.10)