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Citations de Marcel Béalu (66)


Marcel Béalu
LÉGENDE

Deux amants sont devenus des arbres
Pour avoir oublié le temps

Leurs pieds ont poussé dans la terre
Leurs bras sont devenus des branches

Toutes ces graines qui s'envolent
Ce sont leurs pensées emmêlées

La pluie ni le vent ni le gel
Ne pourront pas les séparer

Ils ne forment qu'un seul tronc
Dur et veiné comme du marbre

Et sur leurs bouches réunies
Le chèvrefeuille a fait son nid.
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D'autres deuils assombrirent mon existence, rendant chaque fois un peu plus fausse la résonance de mes plaisirs, avant le jour où je pus entendre sa voix. Tiré trop tôt du sommeil pour vaquer à mes habitudes, je m'étais enfermé dans le débarras minuscule où s'entassent mille témoins extravagants de mon passé : objets divers auxquels seul le souvenir qu'ils évoquent saurait donner un nom.
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Marcel Béalu
Le néant s'agite et crie…


Le néant s'agite et crie
Mais le miracle attendu
Depuis le début des temps
Arrive à pas de souris

Ah reste encore immobile
Un seul geste un seul regard
Le ferait s'évanouir

Il grandit grandit grandit
Il va s'abattre sur toi

Non ne te retourne pas
Tu pourrais mourir de joie


//Inédit
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On ne saurait taxer d'irréalité ce qui m'arrive la nuit. Ce n'est pas des rêves : mon emploi du temps m'interdit tout sommeil, ma charge est de veiller sur les choses endormies. Sitôt enfuie la débandade écervelée du personnel diurne, et closes les portes, et tirés les lourds vantaux du soir, rien ne se meut dans l'ombre que n'enregistre immédiatement mon œil aux aguets.
(p.55, "La visiteuse nocturne")
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Une boutique est un lieu privilégié. les gens les plus divers entrent et sortent. Quels que soient ses dimensions, son installation, l'endroit où elle se trouve, une particularité lui est commune: la porte ouverte sur la rue. (p. 9)
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Et qu'est le désintéressement sinon la vraie noblesse ?
(page 115)
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Des poètes et non des moindres, ceux qui furent les "poètes de la Résistance", ont donné leur voix aux vicissitudes d'alors. Je ne me voyais pas emboucher ce clairon. Pendant qu'Aragon, Eluard, Pierre Emmanuel et d'autres se faisaient l'écho d'un patriotisme de circonstance, les porte-voix d'une renaissance barrésienne, je vivais replié, refermé sur moi-même, m'efforçant de trouver un langage exprimant non ce refus, mais, dans une époque d'anéantissement, le point où subsisterait encore un espoir de continuité, ce point secret que nulle éventualité ne peut atteindre. (p.26)
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[...] mon invocation à la Troisième Ténèbre :
"Nuit qui écartèle les astres et te tiens debout sur nos têtes, je requiers ton pouvoir contre ce jour fade qui agite à l'horizon ses lanternes de pauvres, ses lueurs de désastre ! [...]"
No man's land (page 15)
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Mais de tous nos désirs combien infime est la part que nous réalisons !
(page 111)
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Jean de La Fontaine ( 1621-1695)

Epigramme

...
La jouissance et les désirs
Sont ce que l'âme a de plus rare.
...
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Ce métier de courtier en ouvrages précieux ou rares m'initiait aux fluctuations des goûts et aux vraies valeurs, ajoutant un fleuron à ma panoplie d'expériences. Il réclame une grande connaissance. Plus d'un des bougres qui l'exercent, farouches individualistes, souvent "anars" de droite ou de gauche, en savent plus sur la littérature contemporaine qu'un énarque. Les plus grands écrivains le pratiquaient avant moi, qui affectèrent ensuite de mépriser le négoce. (p.83)
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La Source, d'Edmond Haraucourt

A Gaston Béthune

Source vénérienne où vont boire les mâles !
Fissure de porphyre où frise un brun gazon,
Qui, fin comme un duvet, chaud comme une toison,
Moutonne dans un bain de senteurs animales.

Quand un homme a trempé dans tes eaux baptismales
Les désirs turgescents qui troublaient sa raison,
Il en garde à jamais la soif du cher poison
Dont s’imprégna sa peau dedans tes eaux thermales.

Ô Jouvence des cœurs ! Fontaine des plaisirs !
Abreuvoir où descend le troupeau des désirs
Pour s’y gorger d’amour, de parfum et d’extases !

Il coule de tes flancs, le nectar enchanté,
Elixir de langueur, crème de volupté…
Et pour le recueillir nos baisers sont des vases !

1348 - [p. 278]
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Marcel Béalu
Le néant s’agite et crie



Le néant s’agite et crie
Mais le miracle attendu
Depuis le début des temps
Arrive à pas de souris

Ah reste encore immobile
Un seul geste un seul regard
Le ferait s’évanouir

Il grandit grandit grandit
Il va s’abattre sur toi

Non ne te retourne pas
Tu pourrais mourir de joie.
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Certes, elle n'était pas...
(Victor Hugo)

Certes, elle n'était pas femme et charmante en vain,
Mais le terrestre en elle avait un air divin.
Des flammes frissonnaient sur ses lèvres hardies ;
Elle acceptait l'amour et tous ses incendies,
...
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Marcel Béalu
Regret des oiseaux
Ma tour était un phare englouti sous les eaux. Devant ses feux éteints et ses miroirs brisés, inutile guetteur, je pouvais voir parfois, traversant les profondeurs opaques peuplées de lémures, un grand navire aux flancs troués se poser sur un lit de bulles roses. Loin de la nuit, loin du jour, enfoncés dans le silence, à plus de mille pieds sous les tempêtes et les ressacs, je vivais là, au milieu des étincelantes ténèbres où nulle heure ne sonna jamais. Le cœur léger d’être sans souvenirs, il m’arrivait souvent d’abandonner à ses propres moyens d’existence mon insolite méditation. À cheval sur la rampe de cuivre, je descendais en vrille, dans l’étroit escalier, jusqu’aux demeures humides, tapissées de pierres vivantes, où m’attendait ma douce, ma pâle jeune fille…

(« Mémoires de l’ombre », Gallimard, 1944)
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Epitaphe
(Pierre Motin, 1566-1610)

Sous ce tombeau gît une femme
Qui autrefois eut si grand con
Qu'avec des billes de canon
On y jouait à Trou-Madame
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Par goût de la solitude, j’avais fait construire ma maison en pleine forêt. Le toit ne dépassait pas les arbres. Là enfin je pourrais vivre loin des fréquentations oiseuses, entre des murs nus, délivré de l’envahissant confort. Un lit, une table, une chaise, qu’est-il besoin de plus ?
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Les apparences de la vie m'avaient quitté, mais de tout j'étais encore conscient. Cependant on me croyait mort.
Ma petite femme bien-aimée me fit enterrer sur la terrasse qui surplombe l'étang. "Ainsi pourra-t-il constater que je lui reste fidèle..." pensait-elle charitablement.
Et de mon cercueil, je la vis continuer à recevoir nos amis comme par le passé, soit qu'elle versât une larme à mon adresse, soit qu'animée par la conversation elle oubliât ma présence.
Lorsque la température invitait au délassement, les invités accrochaient veste ou chapeau aux bras de la croix dressée sur mon tertre.
En somme, malgré ces marques d'irrévérences, je me trouvais très satisfait d'être encore au milieu des vivants - et tellement heureux de pouvoir suivre comme jadis les allées et venues de ma petite friponne, d'entendre sa voix, de connaître ses innocents complots....
(extrait de "Un mort à refaire", texte du volume paru aux éditions "Marabout" en 1972)
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Chaque chose était une serrure qu'il suffisait d'ouvrir, mais s'égarer derrière n'était pas sans danger. Souvent il fallait descendre sous terre, ramper à travers de longs boyaux humides.
Malheur à qui tournait la tête pour regarder le chemin parcouru : il se retrouvait immédiatement vidé de son apparence et tel qu'au premier jour, poussière au milieu du monde.
Mais pour celui qui n’obéissait qu'à l'indicible curiosité se découvrait bientôt un nouvel univers, immenses grottes à voûtes invisibles où des lunes couleur d'arc-en-ciel étaient suspendues, peuples silencieux et actifs flottant sur des rives au flot transparent comme l'air même.
(extrait de 'l'enfance même", texte du volume paru aux éditions "Marabout" en 1972)
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Marcel Béalu
Une étoile …



Une étoile pour rêver
Et dans mes mains deux oranges
Au bout des rues sont les anges
Nous allons les retrouver

La lune des faux départs
Est morte au creux de la nuit
Je laisse à chacun sa part
La mienne est au fond du puits

Mais je conserve le signe
Pour pénétrer en tous lieux
La couronne d’aubépine
Faite en larmes des adieux
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