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Critiques de Marcel Carné (8)
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Les enfants du paradis

Le peuple au paradis ///////// Un paradis populaire



Tout commence avec Jean-Louis Barrault qui propose à Marcel Carné de faire un film sur Jean-Gaspard Deburau, célèbre mime des années 1830. Le réalisateur et son scénariste Jacques Prévert, vont y associer Frédérick Lemaître, immense acteur de l'époque et Pierre François Lacenaire, personnage atypique, escroc, assassin mais aussi écrivain.

A coté de ces trois personnages réels, ils vont imaginer un comte, symbolisant la bourgeoisie de l'époque et surtout le personnage central, Garance joué par Arletty dont le quatuor sera tour à tour épris.





Le décor est planté de ce qui deviendra un des plus grands et célèbres chefs d'oeuvre du cinéma français et marquera les mémoires au point d'être toujours considéré et désigné, pas seulement par les cinéphiles, comme le plus beau film français de tous les temps.



Comme toujours avec cette collection "Synopsis", vous apprendrez en peu de pages, (malheureusement !), l'essentiel de la génèse de ce film, tout ce qu'il faut savoir sur les personnages mais aussi les aléas du tournage réalisé dans la période de l'occupation. Vous découvrirez, à cette occasion, les dialogues et les scènes qui dénoncent, à travers des métaphores, le régime de Vichy. Vient ensuite, pour conclure, l'analyse cinématographique avec explications tout à fait abordables de quelques scènes majeures du film.





La lecture de cette étude, donne envie évidement de revoir ce film mais permettra surement de le redécouvrir avec un regard plus affuté grâce à une meilleure connaissance de cette oeuvre.







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Les enfants du paradis

Les dialogues sont de Prévert, le film est de Carné, le tout confine au chef d’œuvre. L'édition en livre du scénario permet de saisir toute la subtilité des dialogues, les photos aident à se remémorer l'extraordinaire jeu d'acteur d'Arletty, de Pierre Brasseur ou du grand Jean-Louis Barrault dans ce qui fut nommé "meilleur film de tous les temps" par les critiques français à l'occasion des cents ans du cinéma. Nathalie aime Baptiste qui aime Garance qui l'aime elle aussi en secret mais elle doit vivre avec le Comte de Montray pour se protéger d'un crime qu'elle n'a pas commis. Garance et Baptiste vivront quand même une nuit d'amour passionnée avant que la vie ne sépare les corps mais pas les âmes. Les personnages et leurs passions se croisent s’entremêlent chacun avec la même intensité, certains comme le mime Debureau (qui a existé) se taisent, d'autres usent du monologue et enfin les personnages se confrontent avec des dialogues ciselés par le talent de Prévert . Un mélodrame ou la poésie reste la maitresse du jeu.
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Drôle de drame

Un scientifique du nom de Molyneux écrivant des romans policiers sous le pseudonyme de Chapel est accusé d’avoir fait disparaître sa femme par un cousin

évêque du nom de Bedford, homme rigide pour les autres mais n’hésitant pas à contrevenir à certains péchés capitaux et en tout premier lieu celui de gourmandise.

Un tueur de bouchers du nom de William Kramps

Une parenté de Molyneux qui cherche son chien mort depuis 5ans

Un policier qui une fois n'est pas coutume passe pour un incapable et des voisins prêts à pendre des présumés coupables.

Une comédie truculente avec des ressorts comiques certes d’un autre temps mais qui permet de passer un bon moment de lecture.

Le tout avec des dialogues de Jacques Prevert pour la version cinéma
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Les enfants du paradis

"Je suis libre? Tant mieux j'aime la liberté".



Ces paroles de Garance égrenées sur le boulevard du crime s'adaptent merveilleusement à l'esprit de ces enfants du paradis vociférant sur les hauteurs d'un théâtre, laissant naviguer leurs sensibilités dans des rencontres éphémères ou chacun exécute sa prestation sans investissement durable.



Quelques écorchés vifs marginaux talentueux, combattants démesurés pour certains, contemplatifs pour d'autres, s'adonnent à la violence ou à la prose, en dévoilant par le crime, la désillusion et la pantomime les clichées de leurs époques.



Inadaptés à la normalité ils s'extériorisent par l'extravagance et la mélancolie n'étant que le refuge continuel de leurs indifférences et de leurs paresses.



La nuit rapproche par le verbe quelques personnages hors normes qui le temps d'une chope se neutralisent par un regard respectueux envers leurs différences.



Chacun défend son architecture interne complètement décalée par une rhétorique adaptée à sa survie en baissant peu à peu sa garde le temps de quelques théories.



Garance soumise de son plein gré à la contingence est inaccessible à long terme, ce qui sera et peu importe ce que ce sera est attendu sans crainte et avec impatience. Tout en accostant quelque part on regarde toujours devant soi.



Frédéric Lemaitre visite ses contemporains dans un état second.



"Mon état normal ? Connais pas".



Baptiste se débat entre ses devoirs sentimentaux et une folle envie de sombrer dans l'ivresse de l'inconvenance, de la fragilité et de l'inconnu que représente la conquête irréalisable de ce petit gabarit symbole de la dualité du principe de l'univers, un sourire dévoré par une plainte interne répétitive et intense définition de nos antinomies cohabitant sur les contours d'un même visage.



Nathalie représente un recadrage sentimental ennuyeux supprimant toutes les escapades imaginatives d'un promis écartelé entre ses devoirs de mari et son attirance vers l'instabilité et le vagabondage des sentiments.



Lacenaire culmine dans l'arrogance de ses exposés acides et virulents sur la vitalité et la durabilité de ses principaux carburants, le larcin, l'autonomie et l'orgueil.



Tout cette communauté désabusée ayant condamnée la société depuis longtemps souffre du même mal, un manque d'encadrement affectif ou respectueux originel ayant occasionné leur retrait du monde.



Pas d'attaches, sans états d'âmes on se noie perpétuellement et volontairement dans ses travers en se servant sans retenue de chaque opportunité. On ne croit qu'en soi même en vénérant tous ses débordements.



Sur le boulevard du crime, le bonheur n'est pas personnel, il est massif et n'est visible que par les comportements jouissifs de ces grappes humaines articulées par un concept festif à court terme, on s'éclate au maximum avant le retour du quotidien.



La masse s'incrémente dans la joie pendant que quelques marginaux boudent ou profitent de cette force compacte soudée par le plaisir de la rue.



Les enfants du paradis est le symbole du clair obscur, blason antinomique de notre quotidien.



La pluralité se rassemble dans la joie pendant que l'exclu vocifère sur un monde auquel il ne peut ou ne veut pas appartenir.



L'individualisme se protège en refusant de se soumettre à la loi d'une collectivité récupérée momentanément par la fête.

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Les visiteurs du soir

L'ensemble austère et sans espoir se dirige malgré quelques ouvertures sensitives vers une conclusion négative voulue par le maître des ténèbres ici et ailleurs en même temps venu en urgence recadrer ces troupes sur le point de sombrer dans les sentiments.



Tout est volontairement distant, irrespectueux, obscur et froid dans un moyen âge sans vie propice à tous les désenchantements ou seul le chant est susceptible de drainer quelques sensibilités.



Il faut un rien pour distraire le malin, le malheur du monde par exemple cela n’empêche pas un voyeur sinistre et détaché responsable de tous les maux de souffrir de solitude en se délectant seul de ses méfaits.



Comment dans ces conditions espérer la moindre indulgence d'un concept revanchard, livré à lui-même n'ayant aucune pitié pour tous ces humains fragiles et prétentieux soumis docilement à leurs fausses perceptions sans combattre.



"Les visiteurs du soir" contexte défaitiste et ténébreux baigne dans une temporalité et une énergie quasiment nulles à l'image de l'insensibilité de ces envoyés du Diable aux regards éteints complètement vidés de toutes émotions.

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La vie a belle dents

Très bon ouvrage qui a le mérite d'être écrit par l'auteur lui même et donc proche de l'authenticité absolue. On y distingue un personnage gentil, plein d'humour (voir la scène avec le Père Pétuel et lorsqu'il répond au téléphone "papa n'est pas là" tant il est vrai qu'il figurait réellement dans l'annuaire). On lui doit tant de chefs d'oeuvre "Les enfants du Paradis", "Quai de brumes", "Hôtel du Nord"mais aussi "Les tricheurs", "Trois chambres à Manhattan". Puis, il a sombré dans l'oubli, passé de mode ou n'ayant pas voulu la suivre sans que l'auteur ne dise vraiment pourquoi.
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Les visiteurs du soir

Adolescente, j'ai eu un réel coup de foudre pour ce film de Marcel Carné.

Quelle ne fut pas ma joie quand j'ai trouvé ce livre chez un bouquiniste.

Pour moi, c'est une perle, il contient les plans, photos et dialogues du film.

De plus, récemment ce chef-d'oeuvre conématographique a enfin eu le privilège de se retrouver sur un support dvd dans un beau coffret avec documentaires.

Il en faut parfois peu pour être heureux...
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Les enfants du paradis

La sortie des "Enfants du paradis" est volontairement retardée jusqu'à la Libération afin d'être proposée au public dans une France délivrée qui le recevra avec ferveur. Ce long métrage en deux épisodes (" Le boulevard du crime "et" L'homme blanc ") donne à voir les coulisses du théâtre et est dédié au peuple modeste qui va se percher tout en haut, aux places les moins chères, dans le poulailler... le paradis ! Le sujet principal est l'amour contrarié : celui de Garance (Arletty), une foraine qui aime tout le monde, éprise de liberté, qui clame "je suis comme je suis" et qui affirme "c'est si simple l'amour". Elle catalyse l'amour protéiforme de quatre protagonistes. Celui de Baptiste Debureau (Jean-Louis Barrault) - célèbre mime qui jouait au théâtre des Funambules - est ardent, passionné, silencieux et rêveur. L'amour de Frédéric Lemaître (Pierre Brasseur) - figure parlante opposée au mime et grand acteur de l'époque - est sensuel, pragmatique et fait de paroles. Celui de Lacenaire (Marcel Herrand) - le poète-assassin - est plus cérébral. Quant à l'amour du Comte Edouard de Montray (Louis Salou), il est corrompu et vénal. Un seul est vrai et réciproque : celui de Garance et de Baptiste...
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