AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marek Corbel (17)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les gravats de la rade

Heureuse idée, Les gravats de la rade a été réédité en format poche par Edevcom-ed, « maison d’édition familiale, éthique et collaborative ». Dans ce polar, Marek Corbel réussit à me passionner pour un sujet dont je n’avais jamais entendu parler : l’action de plusieurs jeunes résistants bretons envers des soldats de la Wehrmacht du même âge afin de tenter de fraterniser et, pourquoi pas, d’inverser le cours de la guerre.

Avec un réel souci de précision, l’auteur indique chaque fois le lieu où se déroule l’action et surtout l’année. Entre 2011 et 1943, les deux périodes se complètent et, si cela m’a intrigué au début de ma lecture, j’étais chaque fois curieux et impatient d’en savoir plus.

Rapidement, j’apprends que deux personnes sont mortes, à Brest, en 2011. Il s’agit d’abord de Marie Le Moign, une veuve de 88 ans, et on a trouvé du plomb dans sa poitrine. Son mari, Denis Le Moign, était notaire avant de se lancer avec succès dans l’élevage porcin. Il est décédé en 1985, à l’âge de 74 ans. Précision importante, sa veuve a tout légué à Yann, son fils, dédaignant sa fille, Nicole, qui est chirurgien à Rennes mais vit en couple avec une femme… impensable pour la famille Le Moign !

L’autre corps a été retrouvé dans la rade. Il s’agit de Hans Schwitzer, un homme de 65-68 ans, ancien responsable de la Fraction Armée Rouge, en République Fédérale d’Allemagne (RFA) dans les années 1970. Lui aussi a été tué par balle mais cela pourrait être un suicide…

Entrent alors en scène le capitaine Laurent Gourmelon et le Lieutenant Sahliah Oudjani qui font partie tous les deux de la Brigade territoriale de gendarmerie du Conquet. Alors qu’ils sont chargés de l’enquête, commence un jeu compliqué d’influences, de prérogatives entre ces services chargés de protéger les citoyens et d’enquêter.

Quand un juge ambitieux s’en mêle et intrigue pour retirer le dossier aux premiers enquêteurs sur les lieux, l’affaire monte en puissance et le tandem Gourmelon – Oudjani refuse de s’en laisser conter, ce qui devient vite passionnant. Je ne m’attarderai pas sur les grades divers de la gendarmerie et les rapports entre subordonnés et supérieurs car Marek Corbel assume cela parfaitement.

Tout cela serait finalement bien banal si l’auteur ne me ramenait pas régulièrement en 1943, dans la prison Jacques Cartier, de Rennes. Yves Bodénès, un militant communiste, trotskyste, a été arrêté, torturé et se demande bien ce que sont devenus ses camarades et surtout qui a bien pu les dénoncer.

En quelques lignes, l’auteur réussit à traduire toute l’horreur et toutes les souffrances endurées par ces jeunes se battant pour un idéal, risquant leur vie pour délivrer notre pays du nazisme. C’est à la fois impressionnant et très émouvant.

Enfin, il faut que je parle de Jean Dantec qui fut maire PCF de Saint-Denis pendant trente ans et qui est au plus mal. Justement, il faisait partie de ces jeunes Bretons en lutte contre l’occupant. Sa fille, Maryse, prof d’histoire tout juste à la retraite, décide de reprendre les études pour tenter d’obtenir un Master 2. Son sujet : la Résistance à Brest.

Cela tombe plutôt bien même si les recherches que Maryse effectue dans les archives de la presse locale risquent de révéler quelques secrets qui avaient été vite mis sous le tapis.

Trotskystes et Staliniens s’opposent aussi dans la Résistance et cela n’est pas nouveau. Marek Corbel a bien raison de mettre cela en scène, mêlant histoires familiales et révélations causées par les deux cadavres découverts à Brest en 2011. Il faut gratter dans les gravats de la rade pour y voir clair et ce livre le fait très bien avec une Sahliah Oudjani qui ne laisse pas indifférents ses collègues masculins.

Je remercie Marek Corbel qui m’a permis de découvrir Les gravats de la rade, un polar mêlant habilement passé et présent, les deux époques étant intimement liées.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          890
Les fronts renversés, tome 1

La bande dessinée, au-delà d’être divertissante, peut aussi nous apporter un regard sur notre Histoire qui, parfois reste assez inconnu du grand public. C’est ce qu’ont fait avec brio, Marke Corbel et Cyrille Launais avec Les fronts renversés.



Algérie, 1955, dans un climat révolutionnaire, le gouvernement français, souhaite déstabiliser le FLN et pour cela, monte l’opération Oiseau bleu et envoi un ancien agent des services gaullistes, Serge Derain.



L’opération sera un échec qui tournera à l’avantage des combattants pour la liberté de l’Algérie et aura des retentissements tant personnels que politiques pour l’envoyé de Paris. Nous retrouverons ce dernier bien plus tard, où devenu commissaire, il est envoyé à Rennes pour enquêter, suite à une vague d’attentats sur le FLB, le Front de Libération de la Bretagne.



Histoire, aventure, espionnage sont au rendez-vous dans cet album dessiné d’un peu plus de cent pages au scénario bien ficelé et aux dessins expressifs et colorés rendant hommage aux grandes BD polars du siècle dernier. Hommage rendu également au néo-polar et à la fameuse série noire pour le plus grand plaisir des amateurs de la littérature de genre.



Un album réussi et intéressant qui donne envie de découvrir cette Histoire commune que nous partageons avec nos amis Algériens et dans laquelle la France ne s’est pas montré exemplaire. En refermant ces pages et en attendant la suite et fin de cette histoire qui nous permet de mieux comprendre les années qui ont suivi et qui explique certainement la situation actuelle, reste l’envie de chercher à s’informer sur ce conflit.



Bravo pour leur travail commun à Corbel et Launais. Merci Marek de m’avoir permis de découvrir cet ouvrage.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/1..
Commenter  J’apprécie          230
Les fronts renversés, tome 1

La Kronik D'Eppy Fanny



Je vais reprendre, ici, l’avertissement qui se trouve sur la page de garde de cette BD :

« La présente publication évoque, de manière fictionnelle, l’opération K ou dite de « l’oiseau bleu », en Kabylie, durant les années 1955 et 1956, au cœur de la révolution algérienne tout comme elle aborde, de façon romancée, les modalités d’arrestation des activistes de la première génération du Front de Libération de la Bretagne, en décembre 68-janvier 1969. »



Ce 1er volume se déroule de 1955 à 1977.

Dans ce récit historique romancé, nous faisons la connaissance de Serge Derain.

Nous sommes en 1977 et Derain arrive devant l’immeuble d’un avocat parisien.

Qui est Serge ?

Un résistant de la 1ère heure. Il a eu des amis gaullistes haut placés, dont Jacques Soustrelle. Ce dernier, devenu gouverneur-général d’Alger en 1955, le fait nommer à la DST, sur place. Serge est chargé d’infiltrer et de déstabiliser le FLN naissant, sous les ordres du directeur Pontal et d’un indigène, le principal Ousmer.

Une mission qui sera un échec cuisant. Derain y perdra ses soutiens et son mariage fera naufrage.

La guerre d’Algérie aura lieu. L’OAS et le FLN s’affronteront.

Heureusement Serge réussira le concours de commissaire en 1965. Une consolation.

En 1968, le voilà parachuté responsable d’enquête à la PJ rennaise pour enquêter sur le FLB et l’empêcher de nuire. Les Kervrenn*, sous surveillance, se mobilisent. Hascouet, responsable de la cellule parisienne du FLB a été arrêté. L’ancienne milice Bretonne et les collabos de 40 sont-ils derrière ce mouvement ? Derain interroge Hascouet inlassablement. Il veut connaître l’identité d’un homme surnommé le Kabyle. Pour l’épauler dans sa mission, l’inspecteur principal Marconi. Des hommes totalement différents. Marconi, ses idéaux c’était l’OAS, aujourd’hui certainement le SAC.

Ce 1er volume se termine en 1977, dans le cabinet de l’avocat… en laissant le lecteur sur des charbons ardents.

Le récit est clairement déroulé comme un roman noir. Il faut dire que Marek affectionne le genre. Un clin d’œil à la célèbre Série Noire se faufile dans l’histoire, via la lecture du roman de Dashiell Hammett : Le crime en jaune. La voix d’Eddie Constantine plane sur ce premier volet et les souvenirs de Serge Derain. Un récit où la vraie Histoire est bien présente ce qui le rend passionnant.

Les ambiances des différentes époques sont parfaitement restituées (le papier peint du cabinet d’avocat m’a valu un fou rire. Il est le pendant de celui du séjour de mes parents à l’époque).

Les dessins de Launais m’ont fait penser à ceux de Tardi (Léo Mallet – Putain de guerre…). Autant dire que j’ai beaucoup aimé. Tant le récit que les dessins. Une belle réussite.

J’attends la suite avec impatience. Elle est prévue pour fin 2021-début 2022. Hâte !
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          60
Les gravats de la rade

Une chouette découverte.

C'était mon premier livre de l'auteur et j'ai passé un bon moment de lecture.



L'auteur propose un polar historique bien ficelé.



La construction narrative est intéressante. On alterne entre des éléments du passé et les enquêtes du présent.

On va suivre deux enquêtes distinctes qui, vous vous en doutez auront un point commun.

Et j'ai aimé la rencontre entre ces gendarmes très différents.

Sahliah est vraiment rigolote , pleine de peps et Laurent plus carré, ce qui permet de former un duo équilibré mais pas forcément dans les archétypes des binômes du polar.

D'autant plus qu'ils sont assistés de Rivoal.

Et il y a également Maryse, cette retraitée qui reprend ses études et prépare un mémoire en lien avec la résistance en Bretagne pendant la seconde guerre mondiale.



Tout ce beau monde va se lier et j'ai beaucoup aimé comment cela est amené.



De plus, j'ai appris certaines choses lors de cette lecture et c'est ça qui est passionnant avec les polars historiques.

L'auteur aborde un thème dont je n'avais jamais entendu parler et parfois je suis surprise de découvrir encore autant de choses sur cette sombre période.

Alliance, groupuscules, c'est très intéressant.



On sent la passion de l'auteur et le travail de recherches.

L'écriture est fluide et le style non dénué d'humour.



Il y a pas mal de personnages, de tenants et aboutissants mais l'on s'y retrouve et j'avais vraiment envie de connaître le dénouement de toute cette grosse enquête.



Bref, une lecture qui m'a captivée malgré une certaine densité.

J'ai aimé partager ce moment avec ces personnages bien dessinés.

Commenter  J’apprécie          50
Auguste l'aventurier

Ce bel hommage à Auguste Le Breton (1913-1999, rififi en tous genres…) navigue entre 1944 et 1996, entre le mitan de l’occupation et une affaire criminelle qui pourrait être d’Etat, entre langue verte et style plus soutenu. On se perd un peu au début dans ce roman à tiroirs mais on s’y retrouve avec plaisir.



L’écrivain Le Breton a fait les frais du néo-polar et est un peu oublié aujourd’hui. Par contre le cinéma nous rappelle encore qu’il fut à l’origine de très grands films et qu’il a signé les dialogues de Bob le flambeur, un grand Melville. Auguste l’aventurier remet donc à l’honneur un auteur important (et prolifique) dans le domaine du polar des années cinquante et soixante. Ce dont se réjouiront tous les mateurs du genre.
Commenter  J’apprécie          50
Les fronts renversés, tome 1

Je vais reprendre, ici, l’avertissement qui se trouve sur la page de garde de cette BD :

« La présente publication évoque, de manière fictionnelle, l’opération K ou dite de « l’oiseau bleu », en Kabylie, durant les années 1955 et 1956, au cœur de la révolution algérienne tout comme elle aborde, de façon romancée, les modalités d’arrestation des activistes de la première génération du Front de Libération de la Bretagne, en décembre 68-janvier 1969. »





Ce 1er volume se déroule de 1955 à 1977.

Dans ce récit historique romancé, nous faisons la connaissance de Serge Derain.

Nous sommes en 1977 et Derain arrive devant l’immeuble d’un avocat parisien.

Qui est Serge ?

Un résistant de la 1ère heure. Il a eu des amis gaullistes haut placés, dont Jacques Soustrelle. Ce dernier, devenu gouverneur-général d’Alger en 1955, le fait nommer à la DST, sur place. Serge est chargé d’infiltrer et de déstabiliser le FLN naissant, sous les ordres du directeur Pontal et d’un indigène, le principal Ousmer.

Une mission qui sera un échec cuisant. Derain y perdra ses soutiens et son mariage fera naufrage.

La guerre d’Algérie aura lieu. L’OAS et le FLN s’affronteront.

Heureusement Serge réussira le concours de commissaire en 1965. Une consolation.

En 1968, le voilà parachuté responsable d’enquête à la PJ rennaise pour enquêter sur le FLB et l’empêcher de nuire. Les Kervrenn*, sous surveillance, se mobilisent. Hascouet, responsable de la cellule parisienne du FLB a été arrêté. L’ancienne milice Bretonne et les collabos de 40 sont-ils derrière ce mouvement ? Derain interroge Hascouet inlassablement. Il veut connaître l’identité d’un homme surnommé le Kabyle. Pour l’épauler dans sa mission, l’inspecteur principal Marconi. Des hommes totalement différents. Marconi, ses idéaux c’était l’OAS, aujourd’hui certainement le SAC.

Ce 1er volume se termine en 1977, dans le cabinet de l’avocat… en laissant le lecteur sur des charbons ardents.



Le récit est clairement déroulé comme un roman noir. Il faut dire que Marek affectionne le genre. Un clin d’œil à la célèbre Série Noire se faufile dans l’histoire, via la lecture du roman de Dashiell Hammett : Le crime en jaune. La voix d’Eddie Constantine plane sur ce premier volet et les souvenirs de Serge Derain. Un récit où la vraie Histoire est bien présente ce qui le rend passionnant.

Les ambiances des différentes époques sont parfaitement restituées (le papier peint du cabinet d’avocat m’a valu un fou rire. Il est le pendant de celui du séjour de mes parents à l’époque).

Les dessins de Launais m’ont fait penser à ceux de Tardi (Léo Mallet – Putain de guerre…). Autant dire que j’ai beaucoup aimé. Tant le récit que les dessins. Une belle réussite.

J’attends la suite avec impatience. Elle est prévue pour fin 2021-début 2022. Hâte !

MA chronique sera reprise avec des illustrations sur le Blog Collectif Polar le 05/04/21.
Commenter  J’apprécie          41
Les fronts renversés, tome 1

Il faut, avant tout, préciser que cette série présente, d’un strict point de vue historique, un intérêt tout particulier, revenant sur une période proche mais sur laquelle nous – je ne crains pas de généraliser – ne savons, pour la plupart, pas grand-chose, en réalité. La guerre d’Algérie est probablement l’un des derniers – le dernier ? – traumatismes qui ont touchés aussi largement la société française. Cela suffit-il à expliquer pourquoi cet épisode demeure aussi peu médiatisé, connu, enseigné ? Toujours est-il que, même si certains noms nous sont familiers – Jacques Soustelle, Krim Belkacem -, beaucoup m’étaient inconnus – Messali Hadj, Amirouche Aït Hamouda -.



La structure même du récit, qui tresse les trois fils historiques, fait qu’il faut, au démarrage, un petit peu de concentration. La mise en place du décor historique n’est en effet pas trivial, puisque, justement, on s’attaque à un sujet qui n’est pas maîtrisé par tous…



En revanche, j’ai rapidement adhéré au personnage de Serge Derain. Inflexible, parfois cassant, taiseux, on perçois assez rapidement une blessure, que l’on devine et découvre au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire.



Les auteurs parviennent également bien à rendre l’atmosphère des différentes époques et ambiances. En Algérie, les « colons » et les militaires sont pour la plupart hautains, dédaigneux, racistes, sexistes. Pas très reluisant ! En 1968, à Paris, j’ai eu l’impression de percevoir un tout autre climat, encore très marqué par le contrôle de l’information entre les mains du pouvoir, par une vision très « descendante » de la société, avec un centralisme parisien très marqué – mais qui commence à être remis en cause en province -. Et puis j’ai trouvé très réussi le « clin d’œil » de 1977, avec un chauffeur de taxi typiquement parisien – il râle, mais sans discontinuer ! -, qui se plaint des travaux du Trou des Halles, de la modernité du Centre Pompidou…



Sans spoiler, et sans avoir encore toutes les clés, puisque ce tome se termine par « à suivre », je trouve aussi particulièrement intéressante la mise en lumière – fictionnelle et romancée, l’avertissement le spécifie clairement – de la façon dont, lorsqu’il s’agit d’enquêter sur le Front de la libération de la Bretagne, alors que les politiques exigent des réponses rapides, on commence par se concentrer sur des pistes « faciles », connues. Quitte à ce que cela ne soit pas crédible, mais tant pis.



Si je devais donner un seul bémol, ce serait sur les dessins. J’ai eu un peu de mal à reconnaître certains personnages, et ce n’est pas exactement mon style de prédilection. En revanche, les jeux de couleurs, eux, sont réussis : ils marquent efficacement les changements de temporalité, et, ça, c’est vraiment appréciable !



J’ai découvert beaucoup de choses dans ce premier tome ; désormais, j’ai hâte de savoir, notamment, ce que Geneniève Coscas a reçu pour Serge Derain, et comment cela permettra d’avancer vers l’imbrication des différentes lignes historiques… Mais… À suivre !


Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
Commenter  J’apprécie          30
Les fronts renversés, tome 1

Pas très facile au départ cette bande dessinée qui gagne à ce qu'on s'y accroche, car c'est un tome 1 et j'aimerais connaître la suite. Pas très facile car les intervenants sont assez nombreux, et il faut bien le dire, j'ai commencé par me perdre un peu, notamment sur la partie algérienne, puis petit-à-petit à m'y retrouver. La partie bretonne est moins complexe et tout aussi intéressante. Basée sur des faits réels, l'opération L'oiseau bleu ainsi que les attentats du FLB, elle met en scène des personnages ayant existé et semble assez fidèle à ce que j'ai pu lire sur ces deux histoires -parce que l'un de ses intérêts est que je suis allé creuser, voir ce qui était réel ou fictif, elle pousse donc à s'instruire, ce qui est une excellente chose.



Scénario qui gagne donc à ce qu'on s'accroche au départ et dessin que j'aime beaucoup, tout concourt à rendre prometteur le prochain tome de cette série de Marek Corbel et Cyrille Launais.
Lien : http://www.lyvres.fr/
Commenter  J’apprécie          30
Auguste l'aventurier

Auguste l’aventurier est avant tout un hommage envers un auteur.

Auguste Le Breton prend ici les traits de Treguier (NdR Les Hauts Murs cités maintes fois sont là pour le rappeler). L’intrigue n’est qu’un fallacieux prétexte. J’y reviendrais. Car le lecteur la dénoue rapidement pour ne garder que le plaisir de plonger dans une atmosphère de polars noirs surannés. Ceux de Verneuil, Dassin ou Melville. Des films en noir et blanc, des romans de gare. Tous trempés du même acier, une verve sans pareille, un code d’honneur pour les truands, portés parfois par les plus belles gueules du ciné Gabin et Ventura.

Car Auguste l’aventurier est une excuse, une biographie inventée et Corbel trimballe le lecteur et le fait osciller entre 1944 et 1976.

Paris 44, il part avec Suzanne à la recherche de sa sœur Louise, bretonne montée comme temps d’autres à la capitale pour y servir de bonne. Sous l’occupation allemande, trafics, mère maquerelle, règlements de compte entre résistants et collabos, Louise finit emprisonnée dans un cabaret tenu par des truands parisiens. Marek Corbel sait poser son ambiance sans en faire trop. L’équilibre est le bon. Car ce n’est qu’une partie du roman.

Retour en Bretagne en 76 pour suivre l’enquête menée par le gendarme Kerautret. Elle flirte avec la politique et la sécurité nationale. Le Général Guyot De Kernavoelen, ancien directeur du contre-espionnage est mort. L’odeur de la vengeance plane.

Et au milieu de ces aller-retours, ça jacte condés, truands et toi lecteur, tu t’astiques les méninges et te frottes le ciboulot pour suivre une narration parfois écrite à la première personne du singulier. Quand Tréguier hausse le ton et tient le crachoir, c’est pour se confondre avec Le Breton et ne faire plus qu’un à tes yeux et à ceux de Suzanne Le Bris, correspondante de Télé-Ouest qui est venue l’interviewer. Il évoque Rififi, le Clan des Siciliens, la série des Antigangs et vilipende ces auteurs post 68 qui n’entravent rien aux truands, aux siens, ceux des années cinquante. La venue de Suzanne à Nevez est fructueuse entre interview d’une gloire locale et mort d’un général, elle a de quoi faire.

Plusieurs modes de narrations s’enchevêtrent et cela fonctionne. Avec une once de nostalgie, Auguste l’aventurier, est bel et bien un hommage de Corbel à cette langue morte, en tous cas, à celle qui a depuis évolué dans la bouche des gamins de banlieue. C’est un roman unique dédié à cet auteur singulier qu’était Le Breton. Et rien que cela c’est déjà beaucoup !
Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Les gravats de la rade : Zone d'ombre sur B..

Ce roman comporte tout ce qui me fait aimer ce genre littéraire, une histoire liée à la résistance pendant le deuxième guerre mondiale, avec la lutte fratricide entre staliniens et trotskistes, une enquête sur un meurtre et ce qui paraît être un suicide en 2011 et une question lancinante en qu'est-ce qui lie tous ces événements ?

Entre collabos et résistants le roman nous plonge dans les horreurs de la lutte contre l’occupant nazi, des jeunes gens, faisant partie d'un réseau de militants trotskiste, sont capturés et torturés. Ont-ils été trahis ? Certains de leurs camarades ont-ils échappé au coup de filet des occupants et de leurs supplétifs français ? Ces question les taraude dans leurs cellules. L'auteur au passage nous fait découvrir un aspect peu connu de la résistance, le travail de propagande en direction des soldats allemands, qui se terminera souvent dans le sang.

En 2011 la lutte est toute autre, ce sont des gendarmes qui essaient d'empêcher un juge d'instruction carriériste d'enterrer leur enquête sur un meurtre et un possible suicide qui se sont produits simultanément à Brest.

Dans ce roman il-y-a de la politique, c'est certain, mais pas que. L'intrigue est passionnante jusqu'au bout et les personnages qui peuplent le récit sont aussi attachants que singuliers. d'Yves l'ouvrier électricien qui cite Spinoza à la lieutenant de la gendarmerie Sahliah Oudjani qui doit s'imposer avec le double handicap de son sexe et de ses origines géographiques, tous sont campés avec profondeur et justesse, évitant les caricatures. Marek Corbel

Vous l'aurez compris voilà un roman qu'il faut absolument lire, surtout si vous aimez les romans qui tout en vous proposant une intrigue bien charpentée et passionnante, vous font découvrir des aspects de l'histoire passés sous silence par l'historiographie officielle.
Commenter  J’apprécie          10
7 Maures sur ordonnance

Trois nouvelles au menu, avec toutes les trois un héros récurrent, un enquêteur indépendant, nommé Gabriel. Ceci devrait vous rappeler quelqu’un.



Et en effet, en quatrième de couverture, il est indiqué Poulpe à la mode corse. Donc pas de surprises et pourtant les différences sont nombreuses, et Gabriel, dit Gaby, n’est pas un succédané de Lecouvreur, juste un personnage similaire.



Ces nouvelles sociales qui se déroulent en Corse ou en Bretagne possèdent un point commun, outre le héros : elles se déroulent en 1978 et 1979, une vision de l’Histoire avec un certain recul appréciable.







Dans On achève bien l’écheveau (vous remarquerez l’aimable jeu de mot) de Christian Maïni, il s’agit pour Gaby d’enquêter sur un meurtre, une affaire classique.



La belle et jeune Maddalena, qui est arrivée par hasard un jour dans le village et n’en est plus repartie, dont les antécédents n’ont filtré qu’avec parcimonie, adoptée par tous et principalement par Santa l’Ebréa, a été retrouvée morte poignardée. Les deux pandores, Casanova et Pantanacce, ont été chargés officiellement par le brigadier-chef Beauger de régler cette affaire, mais Gaby s’entend avec eux pour se mêler à l’enquête.



Plus que la résolution de l’énigme, ce qui prévaut dans cette nouvelle, c’est le style linguistique employé, la sémantique. Un peu à la manière de San Antonio, qui n’était pas le précurseur des romans humoristiques, avec jeux-de-mots à foison. L’auteur se fait plaisir tout en amusant le lecteur par ses calembours, mais il existe une véritable recherche dans cette accumulation d’homophonie ou polysémie, d’à-peu-près, et il s’agit d’une véritable gageure oulipienne.







Avec Flic ou barbouze, de Marek Corbel, plus d’amusement sémantique, ou si peu. Car le sujet est grave. Plus grave que le meurtre d’une jeune fille. Le brigadier-chef Beauger, lors d’une soirée à Bastia, a surpris une conversation entre le commissaire-divisionnaire, un homme muni d’une canne et un truand de renommée insulaire nommé Jojo de la Citadelle.



Leurs propos concernaient un certain Nitro, un Espagnol fou vivant à Botmeur. C’est peu mais rien n’arrête Gaby qui prend son bâton de pèlerin, et après s’être plongé dans son encyclopédie géographique, il se rend à Carhaix en Bretagne. En cours de route il fait la connaissance de Guillaume, un musicien itinérant et vestige de la génération des hippies, lequel lui propose de s’engager à faire les moissons. Initiative non négligeable car Gaby possédera un alibi pour son arrivée. Il ne lui reste plus qu’à découvrir qui se cache sous l’identité de Nitro, parmi la communauté espagnole installée dans ce coin finistérien, et l’aider à échapper aux griffes de l’homme à la canne, un certain Alexandre Benallini qui est accompagné du tueur à la solde de Jojo et surnommé le Kanak.



Cet épisode se déroule quelques années après la mort de Franco, mais son esprit est toujours vivace de même que la Retirada et l’exode d’une partie de la population en délicatesse avec le Caudillo. Et on appréciera la présence d’Alexandre Benallini, soi-disant (sans T à soi) lieutenant-colonel et président directeur général d’une organisation Ripublica







Le troisième volet de ce recueil, Sept Maures sur ordonnance d’Olivier Collard, aborde un sujet politique et social, avec le projet du président de la République de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, de revenir sur les accords d’Evian. Celui-ci voulait expulser 100 000 Algériens de France non pas en légiférant mais par ordonnance. Ceci ne s’est pas réalisé, freiné au dernier moment par l’aile modérée de sa majorité. Une expulsion qui devait être accompagnée d’une prime de dix mille francs (nouveaux et non anciens comme il est précisé dans le texte) soit la modique somme de un million d’anciens francs. Je vous laisse le soin de convertir en euros, car à l’époque, cette monnaie n’était pas envisagée.



Sept Corses d’origine algérienne sont nommés, tirés au sort ou non, ne possédant pas d’attaches familiales, et Gaby va tenter de trouver un stratagème pour faire avorter ce projet inique. Et naturellement, on retrouve certaines figures de l’époque, dont certaines se sont suicidées dans une flaque d’eau ou noyées accidentellement.



Eminemment politique et humaniste, cette histoire ne laissera pas indifférent le lecteur qui a connu cette époque ou justement qui la découvre et pourra effectuer un parallèle avec ce qu’il se passe de nos jours et sous les gouvernements précédents, qu’ils soient de gauche ou de droite.



Trois histoires, trois tonalités, trois écritures, un seul but, intéresser le lecteur !


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          10
En proie au labyrinthe, tome 1 : La lutte





Chronique d’une dystopie politique.



Marek signe ici le premier tome d’une dystopie dans laquelle il dépeint une Europe en plein chaos économique et politique.



Pourquoi je parle en premier lieu de dystopie et non de fiction ?

Parce qu’il s’agit ici d’un roman qui frôle l’anticipation politique et sociale, et que la société que nous décrit l’auteur est en proie à de nombreux bouleversements qui impactent les individus dans leur conception même de bonheur.



Manipulations, trahisons, pièges.... Cartel (sous entendu la commission européenne), syndicats, Collectif, DGSI... Marek nous entraîne dans un roman rythmé et invite nos neurones à la réflexion quant à l’avenir de notre pays et de l’Europe.

Si les faits principaux se déroulent en 2016 (le roman est sorti en février 2016), l’auteur opère des sauts dans le temps pour expliciter les processus qui ont conduit à cette situation explosive qui ouvre le roman. Marek nous entraîne dans le labyrinthe dans lequel errent ses personnages, perdus au cœur de multiples manipulations.

Une fiction sur la société , la politique et l’Europe, qui trouve sa place aujourd’hui. Bien qu’effrayante, elle semble d’ailleurs de moins en moins dystopique et de plus en plus plausible (pas pour tout heureusement).



Un style fluide pour un roman complexe, une écriture incisive pour dépeindre une société au bord du chaos mais aussi les jeux de pouvoirs qui gangrènent les politiques tant à l’échelon local que national ou européen.



Un roman qui interpelle....

Commenter  J’apprécie          10
Auguste l'aventurier

Marek Corbel nous livre ici un roman noir à tiroirs, dans lequel s’emboîtent plusieurs narrations, à des époques différentes, une enquête et un hommage. À travers ce récit court, qui se lit d’une traite, l’auteur nous dresse au fil de pages un portrait fidèle et haut en couleur d’Auguste Le Breton, auteur de la vieille garde du polar français. On y suit le marlou résistant du Paris occupé et l’écrivain vieillissant mis sur la touche par la vague du néo-polar politisé et social, avec laquelle il a la dent dure. Pari risqué de faire revivre un prince de l’argot sous une plume contemporaine, mais pari tenu haut la main. Le parler est jubilatoire, l’ambiance oscille entre la fureur et la mélancolie. On en reprendrait bien une tranche.
Commenter  J’apprécie          10
Il était une fois 1945

J’vais pas vous le cacher, Marek en plus d’être un ami est un écrivain de grand talent et à mon avis l’avenir du polar historique, j’ai plus de 35 ans de lecture derrière moi et si vous voulez à tout prix une comparaison, son « style » peut faire penser aux premiers meilleurs « Daeninckx », mais en beaucoup plus moderne, « Marek Corbel », lui ne se réclame de rien du tout, ce n’est juste que mon avis, mais je suis prêt à vous le signer aujourd’hui, à moyen terme, il va devenir un des maîtres du genre !



Maintenant on va peut-être parler de ce livre, ce qui était l’objectif premier, ben si rappelle-toi ! Alors « Il était une fois 1945″ est la troisième aventure de Le Coz, la première étant « La tanière du Laonois » et la deuxième « Le sanctuaire de Cargèse » uniquement disponibles en livres numériques, mais qui, je n’en doute pas, une fois Marek bien connu feront l’objet d’une édition papier.



Pour résumer « 1945″, c’est simple : Magouilles, magouilles, magouilles et arrangements. Je te mets le résumé :



Le commissaire Madec, patron d’une des brigades du légendaire « 36, Quai des Orfèvres », s’apprête à coffrer en flagrant délit un important groupe de dealers en banlieue parisienne. Mais l’arrestation tourne mal avec la grave blessure d’un policier municipal et surtout la mort de l’un des bandits. Une étrange bavure à l’origine d’émeutes dans les quartiers chauds de la ville. La hiérarchie administrative du « 36 » met en avant la responsabilité de Madec, considéré comme un flic réactionnaire et dépassé. Le commandant Le Coz, anti portrait du commissaire, est donc chargé par le syndicat d’organiser la défense de son collègue. Au milieu des complots, manipulations et intérêts politiques qui compliquent l’affaire, Le Coz va mener l’enquête sur les origines complexes du drame, dans « une banlieue rouge » meurtrie…



L’histoire se passe dans le 93, que j’ai bien connu et on voit que l’auteur aussi. Au niveau documentation c’est béton, comme les H.LM., c’est bien tu suis !
Commenter  J’apprécie          10
La baie des révoltes

Un très bon roman noir qui aborde l'apparition du mouvement des gilets jaunes dans le sud de la Bretagne. Trois d'entre eux se retrouvent à prendre en otages deux notables du coin, une élue macroniste exPS et un mandataire judiciaire. Ce polar raconte principalement le parcours des trois preneurs d'otage, très originaux, ( dont un sous préfet ancien cadre du RN, une ex gloire d'un groupe de rock et une enseignante). L'écriture est très plaisante, le rythme efficace. Cet auteur montre qu'il s'inscrit dans le courant du néo-polar. Une très bonne découverte à un prix abordable en plus.
Commenter  J’apprécie          00
Les gravats de la rade : Zone d'ombre sur B..

Imaginez que vous entrez dans une salle de réunion? De petits groupes de quelques personnes bavardent, discutent, conversent. Vous vous approchez de l'un puis de l'autre, essayant de comprendre les propos échangés, mais tout cela vous parait fort confus.



Puis à un certain moment vous prenez en oreille un fil auquel vous vous raccrochez. Vous tirez doucement dessus et ce lien ténu en ramène d'autres, comme une dentelle, comme un filet de pêche, une nasse grouillante et vous parvenez enfin à relier tout ce puzzle qui joue avec le temps. Des événements qui se déroulent pour certains à partir de la fin octobre 2011 à Brest et ses environs, pour d'autres en octobre 1943 dans la prison Jacques Cartier de Rennes.







Dans un coin, des personnes évoquent la mort de la veuve Le Moign, riche héritière d'un élevage porcin industriel et d'une conserverie de pâtés fort prisés. Elle est décédée dans l'incendie de sa villa de Plougonvelin, seulement à l'autopsie il est démontré qu'elle possède dans le corps un plomb impropre à la consommation. Il s'agit d'une balle provenant selon toute vraisemblance d'une arme ancienne et étrangère. L'affaire est confiée au capitaine Gourmelon, de la gendarmerie territoriale, ce qui n'arrange vraiment pas son ex-femme qui pense qu'il a encore trouvé une échappatoire pour se défiler de la garde des gamins. Et comme le garçon a été privilégié par rapport à la fille, les doutes sont permis sur une éventuelle jalousie.







Dans un autre endroit, on parle du corps d'un vieil homme a été ramené dans ses hélices. Un vieil homme âgé de près de soixante-dix ans selon les premières constatations. L'homme était atteint d'une tumeur en phase terminale au cerveau. Un suicide, apparemment par une balle, seulement la balle proviendrait d'une arme à feu ancienne et étrangère. Et comme il est impossible de retrouver l'arme, là aussi des doutes se forgent dans les neurones de Sahliah Oudjani, lieutenant à la gendarmerie maritime. L'affaire n'avance pas assez vite au goût du juge Salaun. Le cadavre est bientôt identifié, il s'agit d'un ancien responsable de la Fraction armée rouge en Allemagne de l'Ouest dans les années 1970, début 1980, du nom de Hans Schwitzer, qui a passé une vingtaine d'année en prison et n'a été libéré qu'en 2005.







Voyons ce qui se dit ailleurs, dans un autre groupe. Il est question de Maryse Dantec, nouvelle retraitée qui a décidé de reprendre ses études d'histoire, de passer un master II, dont le thème est lié à la Résistance à l'Arsenal de Brest durant la seconde guerre mondiale. Par la même occasion elle veille sur son père hospitalisé à Brest, et qui fut durant quelques décennies maire communiste de la ville de Saint-Denis, l'un des fiefs de la ceinture rouge parisienne.



La suite ici :
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          00
Il était une fois 1945

l était une fois 1945 est un polar très ambitieux. Original, il se démarque par sa volonté d’accorder une large place à l’aspect politique de l’intrigue. Le néophyte en ce domaine aura peut-être quelques difficultés à appréhender le premier tiers du récit. Ce fut mon cas, j’étais un peu perdu au vu du grand nombre d’intervenants et de la complexité des interactions entre les différents individus.



Pourtant, il ne faut pas s’arrêter à cela car Marek Corbel à la bonne idée d’ancrer son histoire dans le réel. Il est rare de voir la police municipale dans un polar. Dans Il était une fois 1945, elle joue un rôle primordial au côté de la Police nationale.



Il est aussi intéressant de découvrir les arcanes du syndicalisme chez les flics. Les personnages sont bien construits et l’opposition idéologique entre Madec et Le Coz est bien amenée.



Vous l’aurez compris, ce livre a beaucoup de qualités même si le récit est alourdi par une place importante accordée à la politique. Si le sujet vous passionne, vous devrez aisément trouver votre compte à sa lecture.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marek Corbel (31)Voir plus

Quiz Voir plus

Tout sur one piece (difficile)

quel est le 1er homme de l équipage de Gold Roger ?

baggy le clown
shanks le roux
silver rayleigh
crocus

30 questions
3590 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}