Je trouve une image et je vous la donne : elle (Delphine Seyrig) parle comme quelqu'un qui vient d'apprendre le français, qui aurait des dispositions fantastiques pour le français mais qui n'en aurait aucune habitude et qui éprouverait un plaisir extrême, physique, à le parler. On dirait qu'elle vient de finir de manger un fruit, que sa bouche en est encore toute humectée et que c'est dans cette fraîcheur, douce, aigre, verte, estivale que les mots se forment, et les phrases, et les discours, et qu'ils nous arrivent dans un rajeunissement unique. Et l'anglais, me dit-on, elle le parle de la même façon, inimitable.
(Delphine Seyrig, inconnue célèbre)