Tout livre porte son millésime et il est bon qu'il le fasse. Ce conditionnement d'un ouvrage par son temps s'accomplit de deux manières : d'une part, par la couleur et l'odeur de l'époque elle-même, dont la vie de son auteur est plus ou moins imprégnée ; de l'autre, surtout quand il s'agit d'un écrivain encore jeune, par le jeu compliqué des influences littéraires et des réactions contre ces mêmes influences, et il n'est pas toujours facile de distinguer les unes des autres ces diverses formes de pénétration.
Extrait de la préface rédigée par l'auteur, 2 novembre 1967