Marie-Antoinette d` Autriche Reine de France

Tout ce qui touche de près ou de loin à la reine de France Marie-Antoinette me touche également... Mon mari le sait. En m'offrant ce recueil de lettres de la Dauphine de France à sa mère l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse, il pouvait légitimement espérer me faire plaisir, ce fut le cas.



La plume juvénile de Marie-Antoinette nous donne un bel aperçu de son âme et de sa personnalité. Ses lettres expriment toute la fragilité de sa position en tant que future reine de France. Par ses yeux (et quel meilleur témoin pourrions-nous espérer ?), la Cour de France dévoile son cortège de fêtes, de rencontres diplomatiques, de devoirs de représentation, de rapports souvent épineux entre courtisans, membres de la famille royale, etc.



Plus que jamais la correspondance de Marie-Antoinette témoigne de l'état de quasi détresse dans lequel la jeune fille (encore adolescente) se trouve : ses peines, ses joies, ses doutes, ses angoisses qui peuvent devenir terribles dès qu'il s'agit de convaincre son mari d'user de ses droits d'époux et d'assurer ainsi la succession des Bourbon.



Si vous avez des préjugés à l'encontre de l'une des femmes les plus courageuses de l'Histoire de France, lisez ces quelques pages, elles ne pourront vous laisser indifférents et vous amèneront peut-être à réviser votre jugement.

Si Versailles m'était conté... par courriers :

Les douces remontrances de Marie-Thérèse teintées parfois d'étranges prémonitions ne parviennent pas à assagir sa fille, la jeune Marie-Antoinette, dont le goût des plaisirs va croissant...

La dauphine, puis reine de France est loin de se douter de la correspondance simultanée de sa mère, l'impératrice d'Autriche avec le comte de Mercy qui lui rapporte ses moindres faits et gestes.

De Versailles, Mercy envoie des compte-rendus détaillés sur le comportement de Marie-Antoinette vis à vis de la cour (par exemple son refus de parler à Mme Du Barry, favorite de Louis XV) et son intimité avec son époux, le dauphin puis roi de France. Marie-Thérèse profite de cette correspondance avec sa fille pour lui suggérer d'influencer Louis XVI sur sa politique extérieure... Mercy tente de raisonner Marie-Antoinette sur ses dépenses financières et choix d'amis et s'en remet à Marie-Thérèse pour achever de convaincre sa fille lors d'un prochain courrier. Il relate également la visite à Versailles de l'empereur Joseph II, frère de Marie-Antoinette, chargé de la délicate mission de remédier aux difficultés conjugales du couple royal...

Ce livre est un extrait de ce qui reste d'une volumineuse correspondance s'étalant sur 10 années entre Marie-Thérèse d'Autriche et Marie-Antoinette et Marie-Thérèse d'Autriche avec le comte de Mercy, précédé d'une introduction d'Evelyne Lever.

A lire en complément de la géniale biographie de Zweig sur Marie-Antoinette (et celle d'Evelyne Lever que je n'ai pas encore lue).

Gros recueil qui m'a fait plonger dans l'histoire de France à travers cette abondante correspondance, et qui dévoile la part intime de Marie-Antoinette. J'ai trouvé beaucoup de ces lettres touchantes, bien loin de l'image que je me faisais de cette reine.

J'ai eu plaisir, en outre, à découvrir le phrasé de cette époque.

C'est un recueil qui peut se lire totalement ou partiellement, selon la nature des écrits que l'on recherche. Ce que j'ai fait en lisant certaines correspondances, puis revenant en arrière pour compléter ma recherche avec d'autres lettres.

Ouvrage intéressant à plusieurs titres.

Correspondances, déductions, ... Evelyne Lever nous passionne toujours autant. On se prend à espérer que finalement tout ne se passera pas si mal pour Marie-Antoinette...hélas...

Dernière chronique pour 2021. Si la première partie est un peu indigeste car très technique, il est très touchant de découvrir la correspondance entre la reine Marie-Antoinette et Axel de Fersen. Tout ceci nous fait voir cette reine sous un jour nouveau, bien loin de sa frivolité passée.

Il faut saluer le travail titanesque réalisé ici par Evelyne Lever pour regrouper tant de documents historiques. Cet ouvrage nous transporte au beau milieu de la cours de France du 18eme siècle au travers d'une correspondance intime et secrète qui livre une foule de détails sur la vie et le quotidien des courtisans de l'époque. Les lettres de Marie-Antoinette sont touchantes d'humanité et permettent de mesurer son évolution psychologique au fil du temps. J'accorde une mention particulière aux rapports du comte de Mercy-Argenteau à sa souveraine, rédigés dans un magnifique style typique de l'époque, dans lesquels il décrit ses efforts pour tenter de mener à bien sa difficile mission.

La lecture de ces écrits, témoignages bruts du passé, est tellement enrichissante... On y découvre une dauphine tête en l'air au caractère bien trempé, dirigée par une mère sévère et un ambassadeur-espion visionnaire, puis une reine désabusée, une mère inquiète, une femme au double visage capable de jouer sur plusieurs tableaux à la fois en lettres codées pour tenter de sauver la monarchie française... L'histoire défile en toute intimité sous ces plumes illustres. Les notes d'Évelyne Lever sont parfaites: claires, concises, ni trop nombreuses, ni trop rares. Ce sont mille pages d'Histoire passionnée et passionnante.

Une centaine de lettres au comte de Mercy, ambassadeur de l’Autriche à Paris, compose ce livre, et, au fil des pages, nous découvrons Marie-Antoinette. Peu à peu, la politique s’invite au détour des phrases sous l’impulsion de l’Histoire. Nous assistons peu à peu à l’emballement révolutionnaire et la prise de conscience de la monarchie que la mort peut être au bout du chemin. À travers les missives, le portrait de Mercy d’Argenteau se dessine en creux. Il a peu saisie la gravité de la situation de la famille royale, plus préoccupé, par la sauvegarde de ses propres biens. Quand il se rend enfin compte de la situation, c’est bien trop tard… Quant à la famille autrichienne de Marie-Antoinette, elle semble l’avoir complètement abandonnée à son sort.



Cathriona Seth a écrit une introduction très riche et intéressante qui étudie la transformation de Marie-Antoinette en épistolière. L’auteure montre également que Marie-Antoinette est instrument de la diplomatie impériale : manipulée, peu informée, elle doit se soumettre aux demandes politiques de Mercy et du chancelier Kaunitz : «Ne comptons jamais sur rien de sa part, et contentons-nous d'en tirer, comme d'un mauvais payeur, tout ce que nous pourrons.» (p.110). Chaque lettre possède une introduction donnant de nombreux éléments contextuels qui éclairent les propos de la reine.



Cet ouvrage complète l’édition réalisée par Evelyne Lever de la correspondance de Marie-Antoinette (1770-1793).