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Citations de Marie-Do Fréval (40)


Dans mon passé de comédienne, j'ai joué des personnages d'hommes. Une fois, dans une pièce de Roger Kahane au Théâtre de la Huchette : trois femmes arrivaient en robe à volants et se transformaient en hommes façon titis parisiens. Pour ce rôle, je me salissais juste le visage, je mettais un haut-de-forme et un pantalon. Une personne qui me connaissait bien ne m'a pas reconnue en homme. Il n'était pas sûr que ce soit moi, et le fait qu'il soit à ce point troublé m'est resté en tête. J'ai réalisé la force du théâtre. Avec Ema Drouin, j'ai porté la moustache pour jouer un dictateur : c'était la première fois et c'était une évidence, j'enfonçais le clou. En créant de toutes pièces ce personnage, quelque chose s'est inscrit dans ma chair.
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Jouer, c'est l'endroit où les autres me disent si je suis vivante ou pas.
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Je me vois comme une tête occupée. Rien n'est jamais réglé, c'est une sorte d'effervescence permanente. Je ne sais pas si c'est un atout ou un handicap, mais en tout cas je suis toujours sur deux créations en même temps.
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Les techniciens ont cru devenir fous avec moi parce qu'ils n'avaient jamais monté de déambulatoire. Ils ne travaillaient qu'en salle, c'était une grande première, on entrait, on sortait, on ouvrait des portes qu'il ne fallait pas ouvrir, des issues de secours, on investissait l'atelier décor autour des machines.
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Au Mexique, pour la fête des morts, beaucoup d'artistes nous ont parlé de la mort. Nous logions chez la nièce de Frida Kahlo grâce à un ami musicien qui était en lien avec cette famille depuis longtemps. C'est là qu'est apparu le personnage de Frida Khalo qui, elle aussi, dialoguait avec sa propre mort de façon très profonde, comme tous les Mexicains, car ils savent qu'ils portent en eux leur squelette.
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J'avais fait traduire des poèmes de Boy-Żeleński, un être étonnant, polonais, féministe, super, pas du tout connu en France. Je le faisais ressurgir des fenêtres des façades et Hampâté Bâ redonnait vie à un arbre à palabre. Un personnage féminin dialoguait avec Boy-Żeleński en buvant beaucoup.
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C'était un peu comme si ces poètes réveillaient la ville, une ville endormie qui ne bougeait plus depuis un bout de temps, pas morte, mais tout comme. La mémoire des poètes surgissait de façon fantomatique.
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Je faisais du théâtre assez politique, mais qui était "sur un entre-soi". C'est clairement ça qui m'a fait basculer en rue, en plus de mes amours premières. Le climat politique en 2002 a été déclencheur. J'ai réuni des artistes que je connaissais dans le 14e, avec l'idée qu'il fallait reprendre pied là où l'on habitait, qu'il n'était pas possible de rester les bras croisés sans être redevable par rapport à soi-même. Tout le monde était partant, c'était très joyeux. C'est ainsi que j'ai monté ma première aventure, le 'Cabaret feuilleton'. L'utopie était de faire une sorte de journal fictif, sous une forme populaire, un feuilleton que les gens pourraient suivre au même titre que la télé. L'utopie était d'être en invention perpétuelle pour créer ce feuilleton, comme ceux du XIXe siècle dans les journaux.
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Tu vois ma silhouette ?
Le plâtre vole en éclat, tu vois la dégoulinure ?
L'émotion du sang avant qu'il coagule,
Tu vois la peinture liquide, la jouissance du coup ?
Tu vois, je vais transformer le soupir,
Je suis la nana qui rit, Top timing, mon heure est comptée,
Poumon défoncé, plèvre trouée, thorax cassé,
Marianne, tiens-toi droite,
Plus de temps à perdre,
Marianne, fais-moi rire que je guérisse,
C'est moi la pétroleuse, la nana à la carabine,
Putain Marianne, tiens-toi droite, fais-moi rire ou je vais pleurer,
Je suis le grand couteau, le grand show,
C'est moi la nana-cible, le lapin est armé,
C'est moi l'artiste. C'est moi Marianne, celle qui va tirer !
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La route est tracée,
Je tire et la route s'ouvre,
Une route de résistance toute droite, coupante, violente et ventée,
Une route éventrée, une route qui décoiffe,
Une route comme un grand couteau qui découpe le paysage des mots,
Putain, faut que je chante,
Je chante la résistance comme une éventration du bon sens.
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(Elle tire.)

Niki tire.
Explosion sous le choc de la balle.
Transformation jusqu'à destruction.
Le David est démembré,
L'art mis au sol,
Sous le plâtre, Marianne apparaît.
Mes visages sont explosés,
Ma résistance, c’est une poésie en surrégime qui va plus vite que la conscience.
Mes seins sont des cibles sensibles, l’artiste est en péril.
Sous le mot « résistance », il peut s’en cacher bien des oignons.
La recette qui nourrit l’artiste est explosive,
Cocotte-minute sous pression, choc de la balle,
La résistance, c’est un mot qui fait tousser, un mot impasse, un mot à éviter.
Niki choisit son camp.

(Elle arme la carabine.)

Mais pas en jupe bleu marine, la jupe est arrachée,
Cul nu pour la revue Vogue et vogue le navire,
Le lapin est détroussé.
Niki tire. Niki rit.

(Elle tire.)

La résistance c’est un plat qu’il faut saucer, une performance avariée.
Niki change de costume pour être identifiée.
Je parle la langue de Daddy boum,
I speak his language – Calamity frontier – Peace and love embrigadée,
Téton cible dans l’œil du cyclope,
Carnage langage, piou !
Les lapins sont entassés, les lapins sont terrorisés, les lapins ont les boules ! Ça sent le rissolé.
Niki rit.

(Elle arme la carabine.)

La résistance, c’est la survie de Ninik.
Le lapin nique et Niki rit tout simplement.
Chaud lapin, éjaculation panique,
C’est moi qui décide. C’est moi qui tire.
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Diaphragme secoué, je ris pour ne pas me casser, je ris.
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L’artiste déclare la rue territoire occupé.
Elle dit : « C’est ici que ça doit péter ! »
Son rire s’élève dans le ciel, grand show de rue.
Elle dit : « Je suis le lapin. »
Le chasseur va tirer. Résister, c’est tirer.
(Elle arme sa carabine.)
Les lapins sont d’accord, ils rient à s’en secouer, les lapins sont chasseurs.
Résister c’est saigner. Pas de coulisse pour dégouliner.
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Dehors tous les lapins sont regroupés,
Debout, debout les lapins de misère,
L'heure est venue, il faut se révolter.
Ils sautent, ils courent, ils courent,
Tous les petits lapins entassés, terrorisés.
Mais reculer, c'est être stationnaire,
Debout, debout, les lapins de la terre.
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Niki tire près du cimetière,
Derrière le mur de pierre les morts se tordent de rire – ahahah !!!
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C'est moi l'artiste résistante à vue, vue, revue et corrigée,
C'est moi l'artiste dupliquée parce que Marie-Do Fréval est au fond de son lit, en état de choc,
Au fond de son lit, avec un douloureux cauchemar républicain comme une tumeur collée dans la cervelle,
Elle a devant ses deux yeux, la vision de sa statue monumentale qui trône, un drame, une folie irrespirable,
Elle est en état de choc, dans de veaux draps au fond de son lit,
Top timing, Niki brandit le cauchemar.

(Elle brandit la carabine.)
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Préavis de crise, les filles, gardez-la culotte !
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Que chacun de nous lève son cabécou, son cantal, son comté, son camembert, son salers, son brie et sa tomme pour l’avenir de nos jeunes perdus, de nos femmes humiliées, de nos petits enfants malheureux, de nos papas et de nos mamans. Que l’angoisse n’étouffe plus nos combattants, nos étrangers, nos handicapés, nos choqués, nos appauvris, nos révoltés, nos vieux et nos décrépis. Tous, vous êtes mon peuple, le fier, le brave, le grand peuple français.
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Pour un peuple, la plus sûre étoile dans la tempête, c'est la fidélité à ses enfants et à ses fromages.
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N'ai-je pas dit que les Français étaient des veaux, et cela avec amour et compassion ? Car ce troupeau de veaux que vous formez aujourd'hui, ce troupeau n'est-il pas représentatif d'une France, têtue et courageuse, une France « Cœur de Lion » ?
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