Marie Gaston

Un roman régionaliste émouvant. Une histoire en trois temps, qui retrace le destin d'Antoine, un jeune homme issu d'une famille nombreuse, la vie de Marie, puis leur rencontre "sur le tard", Antoine étant déjà âgé, bien plus âgé que Marie ... un mariage d'automne ...



L'évocation pudique et sensible de ces conditions paysannes nous touche, vies de labeur, familles très nombreuses épuisant parfois les mères, travaux des champs de moins en moins rentables et qui ne nourrissent pas toujours toute la famille, récolte et travail du chanvre, de la laine de plus en plus concurrencés par les importations de coton ... En cela, le livre m'a rappelé "Les saisons et les jours", roman américain proche par les thèmes abordés.



Simple et touchante aussi, la peinture des progrès de l'instruction : l'ascension sociale possible pour ces Auvergnats se faisant par l'Ecole Normale, pour les jeunes instituteurs et institutrices, ou par un long exil à Paris, pour des travaux souvent physiques mais grâce auxquels certains Auvergnats pourront revenir au pays plus riches, plus tranquilles. Deux ascensions sociales bien différentes, illustrées par les destins de Marie et d'Antoine.

Très très belle histoire...On est curieux de savoir ce qui s'est réellement passé....Et quelle drame ! Avoir un pendu dans sa famille mais un pendu pour l'exemple...Ce fils a vécu dans l'ombre de ce frère mort à 18 ans....C'est un roman qui explique comment on peut se reconstruire après un tel drame, comment on peut survivre à un tel drame : perdre un enfant à 18 ans...C'est une belle histoire de rencontre aussi entre une mère et son fils après les non-dits, après le secret et aussi le pardon d'un enfant de l'avoir épargné de vivre cela....Quelle belle leçon de vie et de courage



Un bémol cependant : les clichés de la fin : le mariage avec un allemand, la symphonie, les drapeaux....On aurait pu s'en passer.... et aussi peut-être le doute sur sa filiation....



Mais un beau roman bien écrit avec de beaux personnages et une évolution. A lire. Et une pensée à tous ceux qui ont souffert ou qui souffrent de la barbarie. La guerre est explicable pas la barbarie.

Un roman du terroir auvergnat, que l'on suit avec intérêt pour cette famille coupée du monde, dont la petite bergère Roze pour laquelle on se prend d'affection. Non seulement l'avenir leur réserve des surprises, mais le passé qui pose tant de questions va aussi les rattraper. Du mystère et de l'amour pour embellir l'histoire, dans une plume fluide et agréable à lire. Marie Gaston nous entraîne dans quelques pages de l’histoire de France juste après la révolution. Un beau moment de lecture pour passé d'une année à une autre ou pour la commencer tranquillement.

Une histoire où l'on voit que des non-dits ou des cachotteries peuvent changer les gens, même des décennies plus tard.

Jacques s'est posé tellement de questions sur sa mère, son père et aussi sur lui-même.

Il a été surprotégé par ses parents qui avaient vécu un gros malheur avant sa naissance.

On est contents de savoir ce qu'il en retourne, car il y a un gros suspense dans le livre.



Je l'ai bien aimé.

Je l'ai lu d'une traite, transportée, par la belle langue de Marie Gaston, dans les rudes conditions de vie dans le Montsalvy de la deuxième moitié du XIXe siècle.

Sans trop dévoiler de l'histoire, la genèse de Faubourg ne manque pas d'intriguer. En 2013 Marie Gaston a entre les mains la relation du procès de Jean de Lalo (hameau de Montsalvy, Cantal), condamné, en 1848, aux travaux forcés à vie pour le meurtre de son épouse, le péché originel en quelque sorte dont va devoir s'accommoder toute sa descendance, autour du personnage principal de Géraud. Ce sera l'occasion pour l'auteur de comprendre bien des choses qu'elle ne s'expliquait pas jusque-là, preuve que les silences ne sont pas si muets que ça.

L'écriture de Marie Gaston donne vie et corps à ces aïeux de façon magistrale, elle va droit au but, chaque mot fait mouche ; des mots jetés, bruts et sans fioriture, sur le papier, comme autant de coups de pinceau, qui résonnent fort, faisant écho à leurs silences.

Ces silences dominent l'histoire et sont intrinsèquement liés à cette deuxième moitié du XIXe siècle, époque de survie entre famine, misère et maladie certes mais également époque de poids social entre jugement moral, mise à l'index et, dans le meilleur des cas, indifférence.

Nos aïeux ont eu la vie dure, nous l'avons oublié, Faubourg leur rend hommage.

Ne vous fiez surtout pas à la couverture de Faubourg, elle est un peu austère et sombre, loin, bien loin de rendre compte de la richesse de son contenu. Il s'agit d'une auto-édition disponible à Aurillac chez Point Virgule, à l'Espace culturel Leclerc, chez Cant-as Lu (rue des forgerons)... et à Montsalvy à la librairie Le Petit Poucet.