Brusque envol de pigeons verts
J’ai brûlé toutes mes cartouches
Dans la savane
Soleil timon
À l’aventure des nuages.
Que ne suis-je de cette terre ?
Cette nuit je ne boirai pas aux étoiles.
Que me reste- t-il hors l'exil ?
Ton image brûle au soleil.
Comment réduire au silence
L'inlassable rumeur du rivage
Retrouver les paroles
Comptées comme des cartouches ?
Au détour du sentier
Ta brusquerie
Dans l'ardeur du velours mouillé
Ta tendresse
Œillet du roc.
Sur tous les chemins de mon enfance
J'épie tes pas d'éternité.
Par un automne infini
Ta vie se prolonge à ma blessure
Ton sourire de chasseur
Efface le temps sans merci.
Sur la colline
Ton image
Icône
Et contre la vague
Pour te résumer
L'épitaphe sans limite du poème.
Traque des signes
À la limite du possible
Frôlant l'abîme
Tu débusques de l'Obscur
La lumière
De ton pas de marcheur vers l'éternité
Tu t'approches
Et voici indéchiffrablement déchiffrée
La sérénité bleue