Magnifique stigmate des temps passés, ce recueil nous transporte vers des lieux éternels.
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À MON PÈRE
Que me reste- t-il hors l'exil ?
Ton image brûle au soleil.
Comment réduire au silence
L'inlassable rumeur du rivage
Retrouver les paroles
Comptées comme des cartouches ?
Au détour du sentier
Ta brusquerie
Dans l'ardeur du velours mouillé
Ta tendresse
Œillet du roc.
Sur tous les chemins de mon enfance
J'épie tes pas d'éternité.
Par un automne infini
Ta vie se prolonge à ma blessure
Ton sourire de chasseur
Efface le temps sans merci.
Sur la colline
Ton image
Icône
Et contre la vague
Pour te résumer
L'épitaphe sans limite du poème.
p.11
Exils
CHASSEUR ENTRE COLLINES ET SAVANE
III
Brusque envol de pigeons verts
J’ai brûlé toutes mes cartouches
Dans la savane
Soleil timon
À l’aventure des nuages.
Que ne suis-je de cette terre ?
Cette nuit je ne boirai pas aux étoiles.
À Holderlin
Traque des signes
À la limite du possible
Frôlant l'abîme
Tu débusques de l'Obscur
La lumière
De ton pas de marcheur vers l'éternité
Tu t'approches
Et voici indéchiffrablement déchiffrée
La sérénité bleue
p.4
Exils
CHASSEUR ENTRE COLLINES ET SAVANE
I
Collines d’arbouses
Jusqu’à la mer
Nids d’abeilles
Exsudant
Le soleil paon
Alléluia !
Seins et ventre
Coteaux tièdes
Sous le grésil des oliviers.
Exils
CHASSEUR ENTRE COLLINES ET SAVANE
II
Calebasse du dolo*
Devant la case
Fermente le mil.
Précédée du chevreau
Seins flétris
La porteuse de canari.
p.49
*Bière de mil.