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Citation de cardabelle




21 juin 1937.


Bilbao prise ,le ministère Blum renversé et surtout mes petits grands malheurs personnels me laissent dans un état voisin du désespoir.

...rien à attendre des autres ni de soi, si au moins je croyais en Dieu ou en de vagues harmonies naturelles.

Mais non, partout l'absurdité, la violence et en moi le mensonge, l'impuissance, la faillite de ces valeurs intellectuelles auxquelles j'avais cru trop longtemps et qui sont sans pouvoir parmi les hommes.

J'accuse tout et tous.

Les miens d'abord qui m'ont poussée dans une voie sans issue pour moi, par vanité de parents --les pauvres -- parce qu'ils croyaient qu'un peu de bien-être matériel peut faire le bonheur d'un être.
S'ils n'avaient pas eu d'ambition pour moi, je serais pareille à mes soeurs, sans vaines délicatesses, prenant mon bonheur parmi les choses faciles et immédiates.

Et puis tous ceux qui ont développé en moi l'orgueil et l'amour du difficile, par des compliments inutiles sur mon intelligence, etc.

Mes maîtres -- tous --,les livres qui les inspiraient -- tous ceux qui m'ont fait croire à la primauté du spirituel.

Ah,là,là! je ne demande qu'un peu de bonheur terrestre immédiat, mais je sais bien que, faite comme ils m'ont faite, je ne peux plus.

Ah! cet orgueil, j'ai dit d'abord: "je me suffis "
Ah! l'heureuse période ! Les seuls instants de joie réelle.

Je croyais me suffire et cette certitude repoussait au loin tous les doutes, remords etc.
J'ai pris connaissance de toutes mes insuffisances, de tout ce qui manquait pour faire en moi la plénitude.

Alors, je me suis éveillée , j'ai regardé autour de moi j'ai vu un tas de choses désirables, nécessaires.
Je les ai souhaitées.
Hélas, c'était déjà l'heure du reflux, du définitif reflux.
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