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3.45/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Laurent-le-Minier, Gard , 1910
Mort(e) : 1990
Biographie :

En 1930, Marie-Louise Vaissière, boursière, brillante élève, sort première de sa promotion (sur 23) de l’Ecole Normale de Rodez. Elle a vingt ans, son destin est déjà scellé.

Institutrice, elle est en poste à la Capelle Bergougnoux sur le Lévézou de 1930 à 1935, puis à Liaucous de 1935 à 1938 et à Verrière de 1938 à 1948.

Jusqu’en 1980, dans la solitude et le secret, elle écrit, et ce sont des valises de manuscrits: romans, nouvelles, essais, poèmes, correspondances et 37 carnets qu’elle léguera à sa nièce Claudette Lavabre, pour en faire l’usage de son choix.

Claudette Lavabre avait hérité d’un ensemble de textes dont elle ne mesurait pas, pas plus que personne d’autre, la qualité. Par curiosité d’abord, par piété quasi-filiale, elle ouvrit le trésor, le découvrit, l’exhuma avec la passion du chercheur, les précautions de l’archiviste et la précision du copiste. Il fallait transférer ces manuscrits sur ordinateur pour les rendre accessibles aux éventuels éditeurs, et partir à la recherche de celui qui, parmi eux, aurait la bonne intuition de s’y intéresser.

C’est ainsi qu’elle offrit aux éditions de Borée les pages numérisées de l’autobiographie intitulée "Marie, fille de Cocagne" (2012), qui connaît un vrai succès de librairie, et ces "Carnets" si heureusement arrachés à l’oubli.
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Source : http://www.vivreaupays.pro/
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Bibliographie de Marie-Louise Vaissière   (3)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
«  Elle distinguait l’église et ses clochetons d’ardoise, le pont métallique posé comme un trait noir sur l’épaisseur glauque de la rivière . Celle - ci verte et luisante , sinuait entre les peupliers , telle une grosse couleuvre parmi les herbes .
Mais nul feuillage n’égayait le paysage. C’était l’hiver: dans quelques coins ombreux sur l’avers brillaient de grandes plaques de gelée blanche » ……
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«  Voilà comment on comprenait le patriotisme dans ces milieux - là!
Pour certaines , il n’y avait pas de patrie , mais seulement des affinités de classe.
Mon dieu!
Pourquoi les femmes dans ce jeu dégoûtant ?
Avaient - elles tant de goût pour les compromissions ?
Ou bien la duplicité féminine trouvait - elle là de séduisants emplois?
——Vous vous y mettrez toutes , à la fin, lui avait dit sa mère , un jour de chagrin » …
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21 juin 1937.


Bilbao prise ,le ministère Blum renversé et surtout mes petits grands malheurs personnels me laissent dans un état voisin du désespoir.

...rien à attendre des autres ni de soi, si au moins je croyais en Dieu ou en de vagues harmonies naturelles.

Mais non, partout l'absurdité, la violence et en moi le mensonge, l'impuissance, la faillite de ces valeurs intellectuelles auxquelles j'avais cru trop longtemps et qui sont sans pouvoir parmi les hommes.

J'accuse tout et tous.

Les miens d'abord qui m'ont poussée dans une voie sans issue pour moi, par vanité de parents --les pauvres -- parce qu'ils croyaient qu'un peu de bien-être matériel peut faire le bonheur d'un être.
S'ils n'avaient pas eu d'ambition pour moi, je serais pareille à mes soeurs, sans vaines délicatesses, prenant mon bonheur parmi les choses faciles et immédiates.

Et puis tous ceux qui ont développé en moi l'orgueil et l'amour du difficile, par des compliments inutiles sur mon intelligence, etc.

Mes maîtres -- tous --,les livres qui les inspiraient -- tous ceux qui m'ont fait croire à la primauté du spirituel.

Ah,là,là! je ne demande qu'un peu de bonheur terrestre immédiat, mais je sais bien que, faite comme ils m'ont faite, je ne peux plus.

Ah! cet orgueil, j'ai dit d'abord: "je me suffis "
Ah! l'heureuse période ! Les seuls instants de joie réelle.

Je croyais me suffire et cette certitude repoussait au loin tous les doutes, remords etc.
J'ai pris connaissance de toutes mes insuffisances, de tout ce qui manquait pour faire en moi la plénitude.

Alors, je me suis éveillée , j'ai regardé autour de moi j'ai vu un tas de choses désirables, nécessaires.
Je les ai souhaitées.
Hélas, c'était déjà l'heure du reflux, du définitif reflux.
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Ce pays déshérité,sauvage s'il en fut,ce sombre et froid pays du Lévézou,je l'aime peu à peu.
Charme des lointains roux et mauves avec le petit hameau d'en face en paysage idyllique.
Beauté des bois.
J'ai goûté enfin le charme de la forêt,forêt de hêtres avec les strates horizontales du feuillage et cette lumière verte et fraîche des sous-bois. Beauté des ruisseaux...coins solitaires entre un pré où bouillonnent les narcisses et la forêt en pente des hêtres.
Plénitude de la sensation de solitude que j'éprouve alors.
Je ne sens ni l'éloignement des hommes ni la vie ennuyeuse que je mène dans un logis malpropre..J'exalte.J'oublie tout cela.
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19 janvier 1937.
Les illogiques inconscients, eux, sont une force amorphe qu'on peut mobiliser dans n'importe quel sens: le bélier qui enfonce les portes.
Quant aux assoiffés de logique, ils sont inutiles.Ce sont de purs spectateurs.
Viendra peut-être un jour où on ne mettra plus l'intelligence au rang des hautes vertus humaines.
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L'odeur des pins,
riche de floraisons printanières,
la fit s'arrêter un moment ,
attendrie.
Un arôme vivifiant,
un peu amer
.Et, tout autour,
cet air vif,
presque marin,
jouant parmi les branches.
C'était comme si la vaste mer
arrivait jusqu'ici
avec son bruit de ressac
sur d'invisibles jetées,
dans ce lent balancement des fûts dociles
et cette senteur de résine chauffée
qui évoque goudron et coques calfatées...
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Pourtant, en attendant les chaussures neuves, il fallait bien continuer à marcher. Le sol durci sonnait sous mes pas. Et je sentais à mes talons la démangeaison sournoise qui annonçait d'imminentes engelures. Chaque hiver, c'était le même drame pour la gent écolière : les pieds gonflaient dans les chaussures inconfortables et, un jour, vos orteils, vos talons, apparaissaient tuméfiés, crevassés, méconnaissables. Et si, encore par-dessus, appuyaient des galoches trop petites...
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Louise, la veuve prochaine, ne se faisait guère d'illusions non plus : oui, plus de doutes, son homme allait mourir. Il ne la reconnaissait plus, elle, sa femme, sa compagne de tous les instants, qui fut si longtemps attelée au même joug que lui, elle qui le suivait partout et à la vigne et au labour et à ce lointain causse où, côte à côte, ils bûcheronnaient.
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La vendange achevée, les ganache retournaient en leur pays des causses, les vêtements et les mains incrustés de vinasse, le teint recuit, mais le gousset garni de quelques beaux écus d'argent, d'un ou deux louis d'or qui, pour eux gagne -petit, représentaient un vrai pactole.
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Oui, le paysan n'a nul besoin de ces jeux de hasard : sa loterie à lui, c'est de miser sur le temps qui vient, sur la prochaine récolte.
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