Je suis au fond de mon lit. Anéantie.
Lourde. Mal. Terne.
J'ai l'estomac noué, la gorge serrée, la nuque raide. Le souffle court. A bout de forces. Incapable de me lever, de manger, de dormir. Incapable. Aucun répit possible depuis - ce qui me semble - une éternité.
Le temps s'étire, laborieusement. Il n'en finit pas.
Je me sens faible, creuse. Je me nourris à peine. Je suis au bord de l'évanouissement. Je dois me forcer, me faire violence, grignoter quelque chose. Rien ne passe, j'ai le coeur au bord des lèvres. Intense souffrance de tout mon être, morale et physique. Surtout morale.
Je reçois un texto d'une bonne amie, qui sait.
"Prends une petit clémentine."
J'ai compris que je pouvais jouer un petit rôle dans le combat contre le trouble bipolaire en m'impliquant d'avantage.
Aujourd'hui je vis bien, dans l'acceptation de la maladie.