Tu es invivable Montréal, avec tes rues parfumées dans la montagne et tes autres rues, ces corridors où ton coeur bat dans la poussière du mépris et de l'ennui. Tu croupis en juillet et en août sous la pression humide et tu te figes dans un long cri durant tout l'hiver. En janvier, tu es à vif avec des gerçures à l'âme. En février, plus rien ne bouge, tu es déjà ciselée dans le marbre. En mars, parfois, tu pleures et tu rages. Tu n'as pas honte d'être laide en avril quand tu es toute nue. En mai, oui en mai seulement, tu lèves tes jupes et tu heurtes la lumière avec tes jupons et tes sourires. En automne, tu es un réceptacle d'espoirs qui vont s'étouffer sous le cul décoré de décembre.