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Critiques de Marie de Gandt (7)
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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

Voilà plus d'un an que Nicolas Sarkozy a quitté l’Elysée.

Les mémoires de ses conseillers obtiennent un grand succès de librairie. Preuve, s’il en est besoin, de la fascination que l’ancien président continue d’exercer sur un lectorat, séduit ou hostile, avide de connaître les dessous de son règne et/ou de sa défaite.

Chaque conseiller imprime à ses mémoires une patte bien personnelle. Pour Henri Guaino, c’est le prétexte à une ode à la République. Pour Camille Pascal, qui se camperait bien en Saint-Simon, c’est l’occasion d’une visite guidée d’un monument historique et d’un portrait en pied d’un Roi Soleil. Le livre de Marie de Gandt est beaucoup plus inattendu. C’est l’autobiographie d’une schizophrénie assumée. Car Marie de Gandt est de gauche. Et elle n’en revient pas. Tout au long de son livre, elle laisse irrésolue la question qui la taraude depuis que les hasards de la vie l’ont conduit à servir un gouvernement de droite : comment moi, une fille de la banlieue rouge, la femme d’un homme de gauche, ai-je pu consacrer cinq ans de ma vie à coucher sur le papier des idées qui ne sont pas les miennes ?

Marie de Gandt fait partie d’une corporation méconnue du grand public qui joue pourtant un rôle capital dans le fonctionnement de la République. Elle est une Plume. La Plume, souvent une normalienne (Marie de Gandt est spécialiste de Stendhal et a mis un point d’honneur à ne pas abandonner ses cours à Bordeaux III), rédige les discours de son ministre. Et un ministre, on l’ignore trop souvent, passe ses journées à en prononcer : inaugurations, hommages funèbres, remises de décorations, cérémonie des vœux … Qu’elles soient imposées par l’agenda politique ou désirées par une personnalité en mal de visibilité médiatique, ces interventions publiques sont toujours l’occasion de préparations minutieuses et de relectures harassantes.

Sans toujours connaître le fond des dossiers (c’est aux conseillers techniques de leur fournir les « briques » qu’elles ont la charge d’assembler), sans toujours être familières des personnalités pour lesquelles elles écrivent (Marie de Gandt ne connaissait ni Dominique Bussereau, ni Xavier Bertrand, ni Hervé Morin, ni Nicolas Sarkozy avant qu’ils l’embauchent), les Plumes doivent trouver les mots et le phrasé, ni trop technocratiques, ni trop familiers, qui donneront corps aux idées de leur ministre.

Marie de Gandt ne cède pas à la facilité de l’anecdote. Son livre est autrement plus profond. Elle s’interroge sur l’homme de pouvoir à l’ère démocratique, sur l’âme et le corps, sur le pouvoir du langage. Dépassant l’écume des petits faits qui ont parsemé son quotidien et dont elle a l’intelligence de reconnaître, avec le recul, la futilité, elle s’attache à en comprendre la raison d’être. Mais ce que son livre gagne en profondeur, il le perd en intérêt. Le lecteur, avide sinon de potins du moins d’histoires vécues, est frustré par l’anonymat que s’est imposée l’auteur. Anonymat à géométrie variable : pourquoi nommer les ministres (au premier rang desquels Laurent Wauquiez, son camarade de khâgne, avec lequel Marie de Gandt semble engager dans une étonnante rivalité à distance) et pas les conseillers du Président ? Les insiders mettront des noms aux ombres chinoises esquissées par l’auteur (Ramon Fernandez, Jean-David Levitte, Camille Pascal …) ; les autres pourront légitimement se sentir frustrés.

La sincérité de Marie de Gandt n’est pas en cause. Au contraire. C’est peut-être son absence de toute pudeur qui est la plus surprenante. Quand elle raconte sa fausse couche ou explique comment, le soir du second tour, elle a aidé son mari à rédiger le discours de François Hollande, on en vient, avec elle, à s’interroger sur les limites de la schizophrénie public-privé, droite-gauche.
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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

Le récit captivant d'une "petite main" au service du pouvoir. Le regard porté sur l'univers politique paraît sincère. L'auteur évoque sans détours ses réticences à travailler pour NS car elle se décrit comme une femme de gauche. Elle doit se justifier auprès de ses proches et de ses collègues. Aussi se justifie-t-elle également auprès de ses lecteurs. Ses arguments sont essentiellement d'ordre intellectuel et se comprennent aisément.

Un livre qui parle de L'Etat avec un grand E et du sens du service public.

Le rythme est soutenu, le style est alambiqué voire lourd. Mais c'est une lettrée qui nous parle: déformation professionnelle?
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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

Très bon livre. Facile à lire avec une pointe d'humour où nous pouvons nous rendre compte du milieu, des coulisses de l'élysée. A relire même
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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

On aurait envie si l’on était cruel (mais ce n’est pas le cas) de sous titrer ce livre « pauvre petite fille riche ». Ce livre n’est pas une exploration c’est une imploration d’une plume passée à côté de son sujet. Le hasard a fait que je lisais en parallèle le « Scène de la vie quotidienne à l’Élysée » de Camille Pascal. Quel souffle ! Bref, c’est raté mais ça montre que les Ressources Humaines ont des progrès à faire dans les hautes sphères du Pouvoir.
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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

Marie de Gandt, agrégée de littérature politiquement à gauche mais amie de Laurent Wauquiez, a été plume, c’est-à-dire rédactrice de discours pour Dominique Bussereau, Xavier Bertrand, Hervé Morin puis Nicolas Sarkozy durant la présidence de ce dernier. Ce livre est le récit de cette expérience.



C’est un ouvrage qui porte un regard incisif, très lucide et souvent acide (mais pas racoleur) sur ces milieux politiques, où l’auteure est arrivée un peu par hasard. Elle croque le fonctionnement des ministères et de l’Élysée avec beaucoup d’efficacité, des références inattendues (notamment à Stendhal, dont elle est spécialiste) et un réel sens de la formule. Elle nous apporte ainsi un regard assez personnel et inédit sur le quinquennat de Sarkozy.



Mais Sous la plume a le défaut de ses qualités au sens où, par moments, Marie de Gandt a tendance à écrire son témoignage comme elle rédigerait un discours présidentiel, dans un style franchement ampoulé et avec de nombreuses longueurs. Elle rend ainsi son texte très inégal, répétitif et assez lassant.

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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

Un récit drôle et féroce de la vie de cabinet. [...] cette jeune femme de gauche, qui s'est retrouvée par une succession de hasards à écrire les discours d'un président de droite, décortique sans concession le fonctionnement du pouvoir sous l'ère Sarkozy.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Sous la plume : Petite exploration du pouvo..

Le livre de Marie de Gandt propose un regard neuf sur les coulisses de la vie publique et le métier de plume.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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