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Critiques de Marie de Lattre (52)
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La promesse

L'autrice nous livre avec une grand humilité son histoire familiale complexe. Le grand secret de ses grands parents, au coeur de la seconde guerre mondiale et de la déportation. Et le moins que l'on puisse dire est qu'un secret peut en cacher un autre.

Ce roman est un livre autobiographique touchant. Néanmoins j'ai eu beaucoup de mal à me retrouver au fil du récit devant le grand nombre de personnages et par le procédé narratif (changement de narrateur d'un "chapitre" à l'autre notamment, le "je" représentant parfois le père, parfois le personnage principal, ...). Un sentiment d'éparpillement avec du mal à retrouver le fil conducteur de ce roman. J'ai donc un avis en demi-teinte.

J'ai eu la chance de rencontrer l'auteure pour échanger quelques mots. Les anecdotes qu'elle nous a livré ont permis de donner une lecture et un éclairage un peu différent sur ce roman que j'avais découvert en amont de la rencontre.



C'est un roman particulier, dans l'histoire singulière qu'il relate et dans le procédé d'écriture. Je pense qu'il fait partie de ces romans qui suscitent parfois des sentiments assez opposés. J'ai pour ma part eu l'impression de passer à côté mais je sais que ce n'est pas l'avis des copines du bookclub pocket qui l'ont découvert par la suite. Je vous invite donc à vous faire votre propre avis et je suis disponible si vous souhaitez en discuter 😁.

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La promesse

N’oublie pas l’enfant. K



C’est la promesse folle et désespérée qu’un couple demande à leurs amants respectifs.



Kogan et Frieda sont dans l’escalier de Drancy. Ils vont être deportés : il faut sauver leur fils Jacques.

Pierre et Madeleine vont honorer leur promesse en devenant un couple parental pour lui.

Jacques grandit la rage au cœur auprès d’eux dans le mutisme des secrets qui lient ses quatre parents.

A son tour avec ses enfants, il reste taiseux tout en semant des indices à travers des lieux, des objets, de courtes confidences.

Et une nouvelle promesse se pose : Jacques demande à sa fille de ne jamais en parler.



A son décès, Marie De Lattre hérite d’une enveloppe qui contient un vrai trésor familial, celui de sa lignée clandestine : des lettres, des billets, des photos, des bribes de vie…

Un jour, elle remonte à la source, suit ces petits pointillés de vie pour honorer les siens disparus et présents.

Faut-il dévoiler à tous leur histoire ?



« Il me semblait capital qu’elle porte ses origines. Qu’elles ne soient pas cachées, à l’inverse de ce que mon père avait toujours fait avec moi. Je voulais qu’on sache. »



C’est un témoignage bouleversant.

C’est une quête identitaire.

C’est renoué avec ses origines.

C’est un cadeau au père défunt.

C’est permettre à Frieda et Pierre & Madeleine et Kogan de se retrouver pour toujours.

C’est un acte d’amour parce que l’amour est plus fort que la mort.

C’est une guérison pour les prochaines générations.



J’ai aimé la justesse et la simplicité de Marie De Lattre. Elle m’avait déjà bouleversée lors de son passage à la Grande Libraire d’Augustin Trappenard.
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La promesse

C'est à la faveur d'un petit tour au rayon Culture de chez Leclerc que j'ai découvert ce livre. Bien entendu, je n'ai pas résisté dès lors qu'il concernait les conséquences de la Shoah.



J'ai été touchée par ce récit (ce n'est pas un roman) de l'auteure évoquant un aspect méconnu de son histoire familiale. Alors qu'elle est âgée de 13 ans, c'est à l'occasion d'un repas au restaurant, que son père Jacques de Lattre évoque rapidement ses "vraies" origines, à savoir celle d'un enfant juif sauvé de la Shoah après avoir été caché en province et plus tard adopté par des amis de ses parents. Les "vrais" parents de Jacques ne sont pas Pierre et Madeleine (qui légalement sont les grands-parents effectifs de Marie) mais Kogan et Frieda, juifs exilés russes, déportés en 1942 et jamais revenus des camps de la mort.



Ce fut un choc pour Marie (du coup elle comprenait mieux l'attitude ambivalente de son père et ses silences pesants), même si, à ce moment-là, elle n'a pas vraiment mesuré toutes les implications de cette révélation qui, a priori, ne changeait pas grand chose à sa vie. Et puis, comme si déjà son père regrettait ses mots, il lui impose le secret. Elle n'aura le droit d'en parler à personne, ni à l'extérieur ni même à l'intérieur de sa famille ! Pas facile d'emblée pour cette enfant de 13 ans de respecter cette promesse qui longtemps lui pèsera.



Le vrai choc, elle l'a reçu plus tard, à la mort de son père, quand, déjà adulte et maman, sa mère lui a remis une enveloppe kraft contenant de nombreuses lettres échangées entre ces quatre protagonistes, enveloppe qui était initialement destinée à son père mais qu'il n'a jamais ouverte. C'est qu'à l'instar des poupées russes, il y avait un secret dans le secret : "Notre secret n'est pas seulement la judéité et la mort de ma famille paternelle en déportation. Notre secret est aussi l'amour interdit qui exista entre mes quatre grands-parents. Le sexe entre eux."



Dès lors, Marie ressent l'impérieuse nécessité de comprendre le pourquoi du comment. Comprendre qui étaient donc ses vrais grands-parents paternels, leur histoire familiale et leur vie personnelle (Kogan était un peintre plutôt effacé, Frieda était une maîtresse femme à la tête d'une pension de famille au Vaudoué) ; comprendre les circonstances qui les ont conduits à Drancy alors qu'ils auraient pu faire le choix de partir en zone libre ; comprendre pourquoi ils ont tenu à abandonner (ou sauver) leur fils ? comprendre ces liens affectifs qu'ils entretenaient en secret à la fois avec Pierre et avec Madeleine ; comprendre comment Jacques, son père, se retrouvait porteur d'un nom qui n'était pas le sien ; tenter de comprendre comment son père a pu se construire autour de ces non-dits (qu'il n'a pas manqué, par la suite, de reproduire) ; et s'interroger, elle, en tant que fille, épouse et mère sur ce qu'elle devait faire des informations ainsi recueillies. Les cacher sous le tapis ou, au contraire, les mettre au jour ?



Au fur et à mesure de la lecture des documents laissés et des enquêtes menées, elle comprendra que, finalement, cette histoire-là est la résultante d'une "promesse" explicite qui a été faite par les uns (potentiellement appelés à mourir) aux autres (potentiellement amenés à survivre). De même qu'elle ressentira assez vite qu'elle se devait, à son tour, pour elle, pour ses frères, pour ses filles d'honorer une "promesse" implicite : celle de la mettre au jour afin de redonner vie à ses ascendants. Mais aussi, in fine, celle de contribuer à reconnaître leur statut de Justes à Pierre et Madeleine qui ont, de facto, sauvé son père de la barbarie nazie.



Elle mettra vingt ans à se décider à écrire ce récit :

"L'écriture de ces pages fut longue. Elle a cheminé en moi pendant deux décennies. Depuis que ma mère m'avait tendu la grande enveloppe en kraft contenant les lettres de mes grands-parents, un dimanche après-midi, rue du Val-de-Grâce, faisant de moi la dépositaire de leurs mots. Ce jour-là, même si j'ai mis beaucoup de temps à le comprendre, j'ai accepté leur silencieuse injonction. Je m'y suis pliée à la place de mon père que son nom, inscrit sur l'enveloppe, désignait pour accomplir ce travail. J'ai décidé, malgré son interdiction, de rompre le silence sur sa souffrance d'enfant et sur l'assassinat de ses parents. Aujourd'hui j'en sais davantage que lui sur sa propre histoire. Je suis la mémoire de son enfance.

Vingt ans pour l'écrire. La peur au ventre, mais j'y suis arrivée. Peur de trahir, de transgresser. Peur de fournir par mes mots l'arme qui mènerait à ma perte et à celle de mes proches, si l'Histoire, comme mon père en était persuadé, venait à se répéter.

J'ai louvoyé. Je me suis arrêtée en route, longtemps, à mi-chemin d'un col trop raide. Mais j'ai réussi. Mes filles sauront d'où elles viennent sans en porter le poids et cela me réjouit."



Au-delà des aspects historiques liés à cette période de l'Histoire, c'est surtout l'intimité de cette histoire familiale qui interpelle le lecteur. Elle démontre encore une fois combien le poids des non-dits peut peser dans le fonctionnement d'une famille et perturber les liens affectifs - mais aussi la construction de l'identité - de ses membres. Mais elle montre aussi combien il peut être réparateur de faciliter et de contribuer à la transmission des faits et des événements pour les générations suivantes.



Sur la forme, il n'y a rien à redire. Le propos est bien organisé et c'est excellemment bien écrit. Pourtant, j'ai parfois eu du mal à m'y retrouver dans les différents chassés-croisés (couple Kogan/Frieda ; couple Kogan/Madeleine ; couple Pierre/Frieda ; couple Pierre/Madeleine) et leurs lettres échangées. Idem pour les différents lieux évoqués, et les autres "personnages" de l'histoire (les différents membres de la famille de Frieda, les amis directs et indirects...). Mais peut-être était-ce lié, de ma part, à un déficit d'attention et à ma volonté d'aller un peu trop rapidement à la conclusion.



En lisant ce récit, j'ai trouvé certaines similitudes avec d'autres livres lus autour de cette même thématique, entre autres : La Carte postale de Anne Berest ou encore Plus tard, tu comprendras de Jérôme Clément. Chaque fois, il est question de faire émerger un passé enfoui, de mener l'enquête pour savoir, comprendre, accepter voire pardonner.

Des livres que je vous recommande aussi.



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La promesse

C’est un roman très touchant, abordant la Seconde Guerre mondiale d’une façon intime et douce.



Marie de Lattre nous livre son histoire familiale, plus précisément celle de son père qui a eu 4 parents. Enfant juif, ses parents “biologiques” l’ont protégé pour qu’il échappe au sort dont ils furent eux-mêmes victimes. Marie de Lattre nous offre ses souvenirs de famille en racontant son propre père avant tout, cet homme qui a été marqué très profondément, qui a toujours caché sa véritable origine. On peut découvrir toute la souffrance de cet homme, la colère en lui. C’est très émouvant à lire.



Puis l’autrice, je l’avoue d’une façon un peu décousue parfois ce qui peut parfois être gênant, nous raconte alors l’histoire de ses grands-parents. Ceux qui sont les parents de ce père, puis leurs amants respectifs. On découvre deux histoires d’amour que les principaux protagonistes n’ont pas caché à l’autre. C’est très émouvant et parfois un peu frustrant aussi de ne pas pouvoir avoir les correspondances entières. Ce sont deux histoires tout autant touchantes. Puis, l’originalité est que les amants sont devenus les parents de cet enfant juif en souvenirs de celle et de celui, qu’ils ont aimés. C’est une famille ou les secrets, les non-dits sont restés jusqu’à leur mort, laissant cet enfant qui est devenu un homme blessé et en colère au fond de lui, sans réponse. Pourtant, on ne peut qu'être touché par cette histoire originale, on ne peut qu’être en colère de voir ces amours impossibles à cause de leur religion, à cause de cette guerre qui a empêché à de jolies histoires de pouvoir être vécue et qui auront pourtant été vécue jusqu'au dernier moment. On découvre aussi tout l’amour de ses parents biologiques, toute l’inquiétude de savoir cet enfant protégé et soigné par cet amant et cette amante en qui ils sont foi, qu’ils aiment.



Un travail de mémoire important, surtout pour l’autrice afin que cette histoire familiale soit connue, que les non-dits ne traversent pas une autre génération.



C’est doux et amer. C’est un autre aspect de cette guerre : l’amour de ses parents, qui ont été capables du sacrifice le plus grand pour la vie de leurs enfants.
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La promesse

Je ne rajouterai pas de commentaires à ceux, brillants de lecteurs par ailleurs.

Simplement témoigner de l'émotion qui grandit au fur et à mesure de la lecture de cette formidable enquête, certes familiale, mais universelle tant elle imbrique l'histoire et l'intime.

Et quelle précision, souci de la vérité, des détails.

Marie de Lattre rejoint Irène Nemirovski, sans la puissance romanesque pour l'instant bien sûr mais dans l'émotion.
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La promesse

C'est dans un texte très personnel que Marie de Lattre relate un secret familial resté enfoui. Elle utilise l'écriture de ce texte autobiographique comme un exutoire pour rompre le silence imposé par son père sur ses origines, des origines douloureuses sur fond de Shoah.



     Ce lâcher prise lui permet de se délester d'un poids qu'elle n'avait elle-même pas conscience avant cette révélation au détour d'un repas en tête à tête avec son papa.



     Le livre relate l'histoire extraordinaire de l'origine de des prénoms de Marie de Lattre qui ont une signification toute particulière.



     Trois prénoms.

Le premier,  qu'il fallait assez commun pour ne pas attirer l'attention et deux autres en hommage aux femmes d'un quatuor amoureux hors du commun.



     C'est une histoire totalement atypique où se mêlent amour et drame que nous propose l'autrice, j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce texte très personnel et fort.
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La promesse

Salut tout le monde aujourd’hui je vous parle de ce roman !



�omme pour « Comment j’ai tué mon pere » je ne note/critique évidemment pas l’histoire en elle même qui est véridique mais seulement la plume et la concordance des idées 🫶



🤫Je dois avouer que ce roman était très intéressant, il montre des aspects de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement l’après qui n’est que très peu abordé, l’autrice a eu beaucoup de courage de l’écrire !



🤫L’écriture cependant a laissé à désirer, en effet, selon moi l’autrice écrit vraiment comme si elle racontait à l’oral sans transition entre les décennies, passant du présent au passé…je me suis totalement perdue ! Et à de nombreuses reprises je me suis dit « oh c’est intéressant ça ! » et elle passait à autre chose 🥲🫠



�n revanche le travail de recherche effectué pour reconstituer la vie de son père est remarquable !



🤫La lecture est cependant très fluide mais il faut s’accrocher !



~Il vous tente ?



&#xNaNCollaboration commerciale non rémunérée&#xNaN
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La promesse

« La promesse »

@marie.delattre1

@editions_pocket



Mon résumé :



Marie a appris de la bouche de son papa, que ses grands-parents étaient ceux qui avaient adoptés son père à 7 ans quand ses grands-parents biologiques ont été deportés et ne sont jamais revenus.



Marie retrace la vie de ses 4 grands-parents qui se sont aimés d’amour sincères en pleine guerre, elle découvre que Madeleine et Pierre ont aimé et sauvé le petit Jacques , parce que chacun était amoureux de Frieda et Kogan .



Marie brise ce silence que lui avait imposé son papa à 13 ans , un secret .



Mon avis et ce n’est que le mien :



J’ai découvert ce récit au travers d’un podcast, par hasard … Marie De Lattre y révélait son histoire, son lien avec son père, son passé sous silence ….

Elle expliquait comment l’amour entre 4 adultes avait sauvé un petit garçon de 7 ans , devenu son papa.



Elle nous livre ici son histoire et celle de sa famille avec beaucoup de délicatesse et de pudeur.

Pour elle , mais aussi pour ses filles , et pour transmettre cette partie de l’histoire de beaucoup d’autres enfants en ces temps de guerres.



J’ai vraiment apprécié l’écriture, le récit, je vous le conseil sincèrement.



Et vous ? L’avez-vous lu ?
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La promesse



Que faire lorsque l'on est dépositaire d'un lourd secret familial sur la filiation?



Ce roman interroge les fondements de la transmission, ceux de l’amour filial, l’instinct de survie, la violence née du silence, la réconciliation entre générations.

ce livre nous emmène vers la vérité, celle qui décida du destin de plusieurs Français pendant la guerre.

Le non dits du passé doivent un jour cesser pour continuer d'avancer

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La promesse

Je referme ce livre le coeur serré. Ce secret qui pesait tant sur cette famille et que Marie a décidé de nous livrer. Cette enveloppe kraft resté plus de 60 ans fermé avec tous ses souvenirs...

La déportation, l'amour, les promesses et la mémoire.

Écrit de façon un peu décousue, j'ai cru me perdre au début et puis la magie a finalement opérée.

Je me suis retrouvée au coeur d'une famille déchirée par les atrocités de la seconde guerre mondiale mais luttant avec force et vigueur avec un seul mot d'ordre : l'amour...

Je vous invite grandement à découvrir cet amour croisé qui nous touche en plein coeur.
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La promesse

Je n’étais pas encore remise de "la carte postale "de Anne Berest. Comme elle, j’ai avalé cette « Promesse » en une nuit et je n’arrive pas plus en m’en sortir que de « la carte postale ».

Toutes les 2 « déplacées » ont cherché et trouvé leur place : pour Anne Berest dans la communauté des filles et petites filles de survivants, pour Marie Madeleine Frieda et ses frères sur les murs du Mémorial de la Shoah.

J’avais été gênée dans le récit d’Anne Berest par ses expériences psychiques étranges vécues depuis sa petite enfance auxquelles elle a trouvé, a posteriori, à la découverte de l’histoire de ses aïeux, une explication d’ordre psychogénéalogique que j’avais jugée « fumeuse » jusqu’à douter je l’avoue, de leur sincérité. J’ai retrouvé ces mêmes réminiscences chez Marie De Lattre . Mais ces allusions, plus subtiles me sont apparues plus crédibles. Ce qui me fait réviser d’une part mon opinion sur la sincérité d’Anne Berest , mea culpa, et d’autre part titille sérieusement mon esprit résolument cartésien et amène de nombreuses questions :Marie De Lattre avait 20 ans au décès de son père, elle n’a eu connaissance de son histoire que quelques années plus tard probablement avant la naissance de sa première fille, elle ne nous le dit pas. Est-ce le hasard qui fait qu’elle habite le quartier où les Kogan étaient cachés, ou bien l’a-t-elle choisi après avoir eu connaissance du passé ? Est-ce un souvenir construit que ce « léger vertige » qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle se rendait sans le savoir à quelques mètres de l’appartement de ses ancêtres ? Ce sentiment « d’appartenir à un passé que je n’ai pas vécu », ces cauchemars qui cessent à la naissance de sa deuxième fille : les rêvaient-t- elle avant de savoir et surtout avant d'avoir passé 20 ans à travailler sur son histoire ? Mais surtout pourquoi cette affaire de psychogénéalogie me questionne autant alors qu’elle est anecdotique ? Et si j’avais les réponses à ces questions, ces 2 tragédies cesseraient-t-elles de m’accaparer ?

L’autrice s’interroge sur sa légitimité « Ai-je droit à la parole ? » Ce n’est pas un droit, c’est un devoir. Elle le devait à son père, à ses enfants et à tous les autres disparus effacés, anéantis, dont on ne retrouvera jamais les traces , pour qui personne n’aura jamais pu dire le Kaddish des endeuillés.

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La promesse

Très beau premier roman autobiographique sur un sujet très dur : la shoa.

À la mort de son père Jacques, Marie (l'autrice), hérite d'une enveloppe contenant plusieurs lettres d'amour, ainsi que d'un mot datant de 1943 griffonné au crayon : "N'oublie pas l'enfant". Qui a écrit ce mot, et à qui s’adresse-t-il ?



Marie, va se lancer dans les recherches de sa famille, de ses racines, et découvrir cette "promesse" qui a été faite durant la seconde guerre mondiale, afin de sauver son père des camps de la mort...



Nous sommes en 1942, Jacques, le père de Marie a 8 ans. Il est le fruit de l'amour de Kogan et Frieda, des juifs émigrés d'Europe de l'Est, qui seront arrêtés et envoyés au camp de Drancy, avant d'être transférés vers la Pologne où ils seront exterminés.



Depuis le camp de Drancy, le père de Jacques écrit à sa maîtresse, et la mère de Jacques fait de même auprès de son amant. Tous deux formuleront une seule et même prière auprès de leurs amants respectifs : sauver leur fils Jacques de la déportation.



Quatre destins qui se croisent, liés par un terrible secret, qui ne vous laissera pas indifférent, tant l'histoire est sensible et émouvante !

Ce passé aura des répercussions sur le comportement de Jacques adulte. Il s'enfermera dans un silence, et taira son passé auprès de sa fille Marie et de son fils, des jumeaux, pour les protéger, pas par peur mais par honte d'être survivant, et terriblement angoissé que l'Histoire ne se répète.



L'autrice va mettre plus de 20 ans à accepter et comprendre qui elle est, et à faire éclater la vérité au sujet de leur filiation.



Cela peut paraître paradoxal, mais malgré la dureté du thème, c'est joliment écrit, sans pathos inutile, avec des mots d'une justesse incroyable !

C'est un témoignage de plus sur le poids des non-dits, marqués par cette lourde période de l'Histoire…







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La promesse

Récit très personnel.

Libérateur très certainement pour l'auteure.

Récit universel.

Éclairant avec certaines précisions mon (le) besoin de connaissances sur cette effroyable période de l'Histoire.

Questionnement personnel.

Ce livre m'interpelle. Ma mère née en 1931 a vécu aussi durant cette guerre. Elle ne nous 'a jamais parlé ou si peu (quelques rares anecdotes qu'elle évoquait avec sa sœur ainée) de cette enfance bouleversée.

Peut-être que c'est de cet endroit qu'est issu ce besoin personnel de savoir, d'imaginer ou d'essayer de comprendre ce que dit le silence des mots. Ce fameux silence dont nous héritons.





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La promesse

"La Promesse" de Marie De Lattre est une œuvre poignante qui explore avec sensibilité les intrications d'un secret de famille profondément enfoui dans le tumulte de la Seconde Guerre mondiale. À travers une narration intimiste, l'auteure nous plonge dans l'univers tourmenté de son propre passé, révélant les traces indélébiles laissées par la tragédie et l'amour interdit.



Le récit s'ouvre sur une révélation bouleversante : le secret longtemps gardé par le père de l'auteure sur les événements dramatiques impliquant ses quatre grands-parents paternels à Drancy en 1942. Ce pacte de solidarité entre amants, forgé dans les affres de la guerre, devient le point focal d'une quête personnelle pour comprendre et honorer l'héritage familial.



Marie De Lattre navigue habilement entre l'ombre du silence imposé par la douleur et la lumière de la nécessité de témoigner. À travers sa plume délicate, elle trace les contours d'une histoire méconnue, celle de survivants brisés par l'indicible, mais également celle d'une génération postérieure en quête de vérité et de rédemption.



L'émotion affleure à chaque page alors que l'auteure dévoile les souffrances indicibles de ses ancêtres, confrontant le lecteur à la dure réalité des rafles et à la cruauté de l'Histoire. Mais au-delà du drame, c'est aussi le récit d'une résilience, d'un devoir de mémoire ancré dans les gènes de l'auteure, qui se manifeste avec force à travers cette œuvre sincère et bouleversante.



En choisissant de rompre le silence et de partager cette histoire avec le monde, Marie De Lattre accomplit un acte de courage et de révérence envers ceux qui ont souffert et ceux qui sont tombés dans l'oubli. "La Promesse" nous rappelle ainsi l'importance cruciale de se souvenir et de témoigner, surtout dans un monde où l'indifférence menace de faire sombrer les horreurs du passé dans l'oubli.



En conclusion, "La Promesse" est bien plus qu'un simple récit biographique ; c'est un hommage vibrant à la résilience humaine, à la quête de vérité et à la nécessité impérieuse de transmettre l'héritage familial. Une lecture incontournable qui résonne au cœur de l'âme humaine et nous rappelle que même dans les ténèbres les plus sombres, la lumière de la vérité peut encore briller.
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La promesse

Impossible de lâcher ce livre lu avec beaucoup d'émotion. La reconstitution de l'arbre généalogique de l'auteur à la mort de son père à qui ses enfants font la promesse de ne pas reprendre le patronyme initial.

Ce père, enfant, sauvé par les amant-e-s de ses parents juifs russes immigrés bohèmes à Paris disparus dans la Shoah.

Très beau récit de transmission incarné. Texte court mais immense en émotion.

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La promesse

Il y a des promesses qu'on fait du bout des lèvres , tout en sachant qu'on ne les respectera pas et puis il y a celles qu'on fait dans le désespoir, des situations extrêmes et qui changent le cours d'une vie. C'est ce genre de promesse que Pierre et Madeleine firent à leurs amis et amants respectifs Frieda et Kogan.

Au cœur de cette promesse, un enfant. Il s'appelle Jacques, né de parents juifs, dans une France qui va être confrontée à la guerre. Il faut le protéger, il faut qu'il survive. Ce sera au moins ça, cet espoir insensé au milieu de la noirceur. Et pour honorer leur promesse, Pierre et Madeleine formeront un couple atypique dont l'union sera symbolisée par cet enfant qu'ils élèveront comme ils l'ont promis. Pas d'histoire d'amour entre eux mais juste une longue fidélité à leurs amours disparus.

Des années plus tard, Marie, la fille de Jacques décide de fouiller dans le passé de son père pour y voir plus clair et trouver sa vérité. Confusément, elle le sent. Des fantômes pèsent sur ses épaules, les non-dits et les secrets prennent une pace aussi invisible qu'importante. Alors elle se lance dans une quête aux souvenirs pour redonner une juste place à tous ces morts et ne plus renier sa part de judéité comme son père fut contraint de le faire.

L'auteure nous livre ici un livre plein d'émotions, qui interroge la place de chacun dans son histoire familiale et le terrible poids des secrets. Tout comme Anne Berest dans "La carte postale", elle réaffirme le pouvoir des mots pour panser les plaies du passé et reprendre le contrôle de son histoire.

Un très beau témoignage.
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La promesse

Près de six millions de Juifs ont été exterminés par l'Allemagne nazie durant le second conflit mondial.

En leur offrant un nom et une individualité la littérature les a extrait de cette masse anonyme.

Avec « La Promesse », Marie de Lattre participe à sa manière à les sortir de l'obscurité.

L'autrice-narratrice a 13 ans lorsque Jacques, son père, lui annonce que Pierre et Madeleine sont ses parents adoptifs. Ses « vrais parents », Frida et Kogan, ont été assassinés à Auschwitz. Après cette révélation, il lui enjoint de se taire.

Marie a pour deuxième prénom Madeleine, « celui qui protège » et pour troisième Frida, « celui qui révèle, qui trahit les origines ». Avec ces deux prénoms dont elle a hérité, écrire l'histoire de ses ancêtres était une évidence. Au risque de trahir la promesse arrachée par son géniteur.

C'est dans des lettres qu'elle découvre le « secret caché dans le secret » : la passion entre Kogan et Madeleine et celle entre Frida et Pierre.

Ce qui fait la singularité du récit est le sacrifice qu'ont fait Madeleine et Pierre pour offrir à l'orphelin une famille de substitution. En mémoire de leurs amants disparus.



EXTRAITS

Les enfants perdus font souvent, à leur tour, des enfants perdus.

Je suis la mémoire de son enfance.

Mes filles sauront d'où elles viennent sans en porter le poids.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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La promesse

Marie De Lattre a treize ans quand son père, Jacques, lui confie un secret. Il lui explique que ses parents, Pierre et Madeleine (les grands-parents de Marie), sont en réalité ses parents adoptifs. Ses vrais parents, Kogan et Frieda étaient juifs et ont été déportés pendant la seconde guerre mondiale. Jacques demande à sa fille de ne jamais révéler ce secret. A cet âge-là, Marie ne comprend pas. Ce secret est abstrait, flou et elle décide de le placer dans un tiroir mental. Ce tiroir, elle l’ouvrira quelques vingt années plus tard, après la mort de son père, lorsque sa mère lui confie des lettres lui appartenant. Marie décide de retracer la vie de son père, de Kogan, Frieda, Pierre et Madeleine.



On ressent cette ambivalence : l’envie irrépressible de savoir freinée par la peur de mettre en lumière des secrets trop lourds à porter. La seconde guerre mondiale est un sujet qui me passionne et qui est à mes yeux très important. Marie De Lattre nous raconte une histoire dans l’Histoire et plus particulièrement, son histoire. Si elle n’a pas vécu la Shoah, on la sent intrinsèquement liée à cette sombre période. Elle en fait un devoir de mémoire, son chemin de croix et honore ainsi sa famille, biologique et adoptive.



La Promesse est une histoire d’amour(s), de filiation, de sacrifices et de dévouement. Marie De Lattre brise la promesse faite à son père pour lui faire, le plus beau des cadeaux : un touchant hommage posthume à celui qui s’est tu toute sa vie. Un récit empli d’amour, pour ne jamais oublier.
Lien : http://romansurcanape.fr/la-..
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La promesse

Livre-témoignage sur une vie familiale, deux histoires d'amour, la difficulté à exister à travers les secrets de famille. C'st un chouette témoignage, plein de justesse et de pudeur, touchant d'émotion, de questionnements sur l'hérédité, sur les non-dits, sur l'injustice, sur l'atrocité d'une guerre et sa répercussion sur un peuple et ses descendants.

On ne peut que remercier l'auteur pour ce témoignage qui est aussi son histoire et celle de sa famille.

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La promesse

Marie de Lattre nous raconte l’histoire de ses aïeux avec une certaine mélancolie dans chacun des mots qu’elle a utilisés afin de nous faire rencontrer des personnages dignes d’un roman. De ce fait, ce travail devient une autobiographie attachante que ce soit pour ses grands parents, frères et autres protagonistes.
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