Nous sommes dans le vrai roman graphique d'expérimentation sur un jeune homme qui se perd dans la campagne des alpes italiennes suite à une panne de bus. Il va se réfugier dans une belle demeure tenue par un couple afin d'échapper à une tempête.
On se rend compte que le thème est celui d'une certaine violence qui se cache en nous et qui peut être exacerbé dans certaines conditions particulières à la faveur des événements qui s'enchaînent. Il s'agit d'aller au-delà des faux-semblants. La tempête fera en effet éclater tout cela d'où ce titre assez évocateur.
Bref, l'auteur nous décrit une petite tranche de vie afin de démontrer que les mécanismes humains sont complexes. Nous le savions déjà mais bon. Ce drame social n'apportera rien de nouveau. On est même un peu déçu par la fin de ce récit qui s'arrête abruptement dans une nuit de feux d'artifice.
Le dessin sera assez simpliste et ne fera pas dans le détail. Ce manque de précision est d'ailleurs accentué par une colorisation assez terne. Bref, graphiquement, c'est assez minimaliste même si le résultat demeure tout à fait correct.
Il reste néanmoins une tension palpable dans le récit qui monte en crescendo et qui sera assez intéressante à suivre dans le genre huis-clos.
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Club N°54 : BD non sélectionnée
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Une villa, un couple pour le moins bancal, un homme simplet et voyeur et un jeune homme qui se retrouve bloqué dans la villa pendant une tempête...
La majeure partie de cette histoire est donc un huis-clos, où se révèlent les relations du couple qui habite la villa, avec entre les deux le jeune homme qui a décidé de rejoindre sa destination à pied suite à une panne de l'autobus dans lequel il voyageait.
Mensonges, ambiguïté, érotisme et un tableau mystérieux ne suffisent pas à rendre cette histoire intéressante, ni à provoquer une quelconque émotion au lecteur.
Gigi
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Vous le savez déjà, la bande dessinée et le roman graphique ne m' ont jamais vraiment aimée... Ou plutôt, j'ai toujours eu de la peine à apprécier ces deux styles d'expression littéraires. Pourtant, j'en suis convaincue, ils cachent des trésors dans leurs entrailles mais ceux-là me paraissent souvent inaccessibles.
Mais je persiste. Je continue d'espérer le coup de coeur, le coup de foudre, le coup de chaleur, le coup pied aux fesses... Pourtant c'est le coup de mou qui se présente à chaque fois.
L'explication de cette succession de déception trahit ma difficulté à apprécier le texte et le dessin simultanément à leur juste valeur, mon esprit étant bien trop accaparé par l'un ou l'autre.
La tempête de Marino Neri aurait dû me rendre la tâche plus facile car le texte est réduit au minimum vital. Le dessin s'exprime librement au fil des pages et attire vraiment l'attention. Les planches sont bicolores, rose-orangé pour les scènes de jour et bleu pour les terreurs de la nuit. Rien de tel pour marquer la dualité et le duel des émotions : Le jour est paisible et ensoleillé comme mon coeur lorsqu'il lit ses pages. Et la nuit est remplie d'angoisse, de violence, de peurs et d'incertitudes comme lorsque j'en prends le chemin et que je visite les pages d'obscurité.
Excellent choix de l'auteur qui nous fait jongler ainsi entre deux univers.
Pourtant je reste à quai, une fois de plus. Je n'ai pas accroché au dessin de Marino Neri. Trop brut, trop direct, tout en force. Je n'ai pas trouvé de poésie, de magie dans les traits des personnages sauf peut-être lorsque Manuel se met en marche sur les sentiers campagnards. Mais cela change brusquement lorsqu'il rencontre les humains de ce coin de pays.
Il y a peu d'espoir dans ce roman graphique qui porte bien son titre.
Dans la vraie vie, après la tempête, il y a la solidarité, la reconstruction, la paix. Rien de tel ici. Je suis restée dans un mouvement de violence et de solitude au moment de fermer cet ouvrage, qui me laisse un goût amer.
"Riders on the storm ,
Riders on the storm
Into this house we're born,
Into this world we're thrown
Like a dog without a bone
An actor out on loan
Riders on the storm."
The Doors
Un grand merci à Babelio par l'opération Masse Critique et aux Editions Casterman pour l'envoi de ce livre.
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J'avoue avoir été très attiré par cet étrange titre, il est inspiré d'une citation de J.G. Ballard, mise en exergue de la bande dessinée : “Je crois à l'élégance des cimetières de voiture, au mystère des parkings à étages, à la poésie des hôtels abandonnés.” J.G. Ballard est un auteur britannique de romans post-apocalyptique et d'anticipation sociale.
Le graphisme est aussi dans un genre que j'affectionne : bichromie froide, lumière sombre aplats de noir imposants, trait épais et brut, pas de nuances, c'est un style rude, sans concession avec le superflus, raide et austère, sec et péremptoire.
C'est un récit brut avec des personnages de la marge, vivant de boulots peu attrayants. Arturo Zolferini est une brute, ivrogne et pas très futé, il s'est encore fait virer d'une boîte, gros dur à grande gueule, mais avec le temps, ce n'est plus qu'un boulet que même ses amis lâchent. Il évolue dans un milieu citadin sordide, sous fond de racisme, de pauvreté, avec un monde du travail sans âme, une société sans attraits, moche.. Arturo va se retrouver confronté à un dilemme qui concerne son avenir, foutu pour foutu… L'auteur y fait intervenir une pointe de fantastique, dans le sordide, il nous offre une pincée de rêve, de rédemption, et le titre veut bien dire ce qu'il veut dire. Une belle découverte, surprenante, et finalement, dans cette austérité des sentiments qu'elle décrit, elle parvient à nous émouvoir.
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Une villa, un couple pour le moins bancal, un homme simplet et voyeur et un jeune homme qui se retrouve bloqué dans la villa pendant une tempête...
La majeure partie de cette histoire est donc un huis-clos, où se révèlent les relations du couple qui habite la villa, avec entre les deux le jeune homme qui a décidé de rejoindre sa destination à pied suite à une panne de l'autobus dans lequel il voyageait.
Mensonges, ambiguïté, érotisme et un tableau mystérieux ne suffisent pas à rendre cette histoire intéressante, ni à provoquer une quelconque émotion au lecteur.
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En prologue, l'auteur a inséré cinq planches très poétiques. Sorte de ballet nocturne dans un parterre de fleurs.
La poésie se confirme à l'arrivée du personnage principal, Manuel - en retard en raison d'une panne de son autocar - lorsqu'il cite quelques vers du Bateau ivre de Rimbaud. Il poursuit son chemin à pieds, dans la chaleur, en solitaire, l'occasion pour lui de renouer avec la nature. L'intrigue s'oriente, en parallèle, sur un mystérieux tableau et une somptueuse villa contemporaine sur le lac. L'ambiance est à l'orage, et finalement vire au drame.
De belles vignettes pleine page ou tiers de page, de paysages ou vues du ciel viennent oxygéner le récit. Le texte est plutôt réduit, certaines planches sont entièrement muettes. Le dessin est sobre avec pas mal d'ombres chinoises.
Le personnage de Manuel, informaticien, qui se rend à une formation professionnelle, et écrit, figure la jeunesse avec son caractère impulsif et insoumis. Demetrio, le propriétaire de la villa, a l'âge d'être son père. C'est l'archétype du "vieux con". Marta, seul personnage féminin, semble en mal d'émancipation. Les relations qui se mettent en place entre ces trois-là sont assez violentes.
La couleur délavée au ton brun sépia orangé qui vire au bleu puis au noir au fil du récit convient à l'atmosphère de polar, ou plutôt de drame. J'aurais aimé plus de couleurs sur les vignettes consacrées à la villa et au feu d'artifice final. Mais il est vrai que l'économie de couleurs renforce la tension.
La BD se parcourt avec aisance et fluidité. L'histoire est bien construite et rythmée. J'ai aimé la signification que prend le prologue en fin de récit.
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Voici une bande dessinée que j'ai appréciée mais sans plus.
J'ai trouvé l'histoire et les personnages intéressants. C'était intrigant de suivre cette aventure et de voir où cela mène les protagoniste. Je dois dire que la fin est interpellante même si elle ne m'a pas transcendée.
C'est ce qu'il m'a manqué dans cet ouvrage. Il est bien amené avec une bonne idée d'intrigue mais il ne m'a pas captivée. Je l'ai lu rapidement mais sans avoir beaucoup d'émotions. Certaines scènes sont assez froides et cela manque de sentiments.
Pour les illustrations, elles sont belles même si ce n'est pas un style graphique que j'adore.
Bref, c'est un bon album mais il manque quelque chose pour qu'il soit plus que cela.
Je remercie les éditions Casterman pour cette lecture.
Collaboration non rémunérée service presse reçu gratuitement
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Du charme du parking à étages de Marino Neri, c'est l'histoire d'Arturo qui ne sait plus comment s'en sortir, et accepte contre de l'argent, d'endosser un crime commis par de jeunes nantis, mais l'esprit du mort rôde dans ce parking ...
C'est un roman noir, glauque avec un dessin simple et clair dont la bichromie accentue la froideur du propos, et met en lumière la violence de la société.
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Peu de textes, mais tellement de choses passent à travers le coup de crayon de Marino Neri que l'on ne peut qu'admirer le travail effectué.
De prime abord, tout semble tranquille, si ce n'est que le car transportant plusieurs personnes, dont notre protagoniste principal, tombe en panne. Rien de bien accablant, cependant, le jeune homme que nous suivons, va prendre la décision de terminer son trajet à pied, une distance de 5km le sépare de son point d'arrivée afin de suivre la formation mise en place par son entreprise. Cette marche lui permettra de prendre un peu l'air, de renouer avec cette nature trop souvent oubliée au profit des villes. C'est du moins son idée de départ.
Le voilà en route, et en effet, ce trajet lui fait du bien, il va rencontrer des gens un peu bizarres qui vivent dans le coin, mais rien de bien méchant. Jusqu'à ce que la pluie fasse son apparition. Le pauvre bougre va vouloir s'abriter, et le couple habitant dans la villa qu'il vise va finalement l'héberger pour la nuit. Mais c'est à ce moment précis que les choses vont prendre une nouvelle tournure. D'ailleurs, les couleurs utilisées changent également, la nuit tombe, la pluie se fait puissante, l'électricité tombe en panne.
L'auteur va soulever plusieurs problématiques de société, dont la violence conjugale par exemple. Mais, comme pour le reste, celle-ci n'est pas abordée de front, elle est suggérée par un dessin qui nous dévoile l'acte commis.
L'ambiance globale de cette bande dessinée est assez lourde, cela vient principalement des tons utilisés, mais également de l'absence de paroles inutiles. Tout est dit à travers les dessins, il n'y a pas besoin de plus afin de tout comprendre. Les images parlent d'elles-mêmes, alors pourquoi ajouter une couche. Les expressions, les gestes, tout semble couler de source et nous mener indubitablement vers ce drame qui nous attend un peu plus loin.
Dans cette bande dessinée, point de douceur, point d'éclats de rire, non, simplement le reflet de ce que la société tente de cacher. La violence, peu importe d'où qu'elle vienne, n'est jamais belle à voir, à mettre en avant, à pointer du doigt. Pourtant, elle existe bien, elle est toujours là à nous narguer, à nous dire "tu vois, tu me vois sans réellement me voir, mais veux tu réellement me voir ? N'est-ce pas plus simple de faire comme ci je n'existais pas ?"
Une bande dessinée que je ne peux que vous recommander, je prendrai d'ailleurs le temps de la relire moi aussi, je suis certaine que j'y trouverai des éléments nouveaux, comme à chaque fois que je me replonge dans ce genre de BD. Mais, c'est chaque fois un plaisir de voir ce qui a pu m'échapper la première fois.
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Un récit intrigant aux illustrations très fortes et poétiques.
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