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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il y avait dans le pays un besoin de débattre des années de plomb, en tenant enfin compte du point de vue des victimes (...)
Dans les librairies italiennes, il y a des rayons entiers de livres sur le terrorisme, mais ils sont le plus souvent signés par les ex-terroristes eux-mêmes. Ceux-ci ont évidemment le droit d'écrire leurs Mémoires. Mais il était inconcevable que dans la reconstruction de cette période manque le point de vue des 400 victimes du terrorisme de droite et de gauche.
(...)
Mon père a été traité d'assassin. Les mots les plus terribles ont été utilisés de façon irresponsable et, par la suite, un terrible conformisme intellectuel a souvent empêché de regarder la réalité au-delà des lieux communs
La mémoire ne peut pas être une simple célébration rhétorique. Se souvenir signifie avant tout faire revivre les passions, les projets, les idées de ceux qui ont été tués. Pour leurs assassins, ces gens n'étaient plus des hommes et des femmes avec leur vécu, mais seulement des symboles abstraits. Si l'on arrive à restituer leur vitalité, on montre la destruction aveugle produite par le terrorisme, dont on empêchera ainsi toute lecture romantique.
(...)
Les victimes étaient des magistrats, des médecins, des syndicalistes, des universitaires, des politiques, des gens ordinaires qui n'étaient en guerre avec personne. Ils ont été abattus froidement. Toute réflexion sur la question de la responsabilité ne doit jamais oublier cette réalité.
les terroristes italiens n'étaient pas des exilés ayant fui une dictature. (l'Italie des années de plomb) n'était pas le Chili de Pinochet, mais, malgré toutes ses contradictions, un pays démocratique. (...) Si les intellectuels français éprouvent de la compassion pour les enfants de Petrella et Battisti, ce que je peux comprendre, je voudrais néanmoins qu'ils expriment la même sollicitude à l'égard des enfants des victimes des terroristes.
(...)
Je ne voulais pas écrire un livre pour raviver les affrontements du passé. Au contraire, je voulais contribuer à tourner la page des années de plomb, une saison qui a cassé toute dynamique de changement en Italie, en faisant table rase des idées et des énergies présentes au début dans les mouvements de contestation. Pour cela, j'ai proposé un autre regard sur cette période. Sans travail de mémoire, tourner la page se traduirait en simple refoulement. Et cela, je ne pourrai jamais l'accepter.
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Après quelques années de prison, les brigadistes qui furent impliqués dans les crimes de sang retrouvent la liberté. Sur le bulletin de sortie, je crois qu'il est écrit "Fin de la peine". Mais la peine à de ceux qui ont perdu un mari ou un frère, elle, ne finit jamais, et en tout cas on ne peut attester cette fin d'un coup de tampon sur un bout de papier. La différence de traitement entre ceux qui tuent et ceux qui sont tués est irréparable, et au fil des ans elle même aggravée par le fait que ceux qui ont tué écrivent leur mémoires, sont interviewés à la télé, participent à des films, occupent des postes à responsabilité, tandis que personne ne demande à la veuve d'un caporal-chef comment elle vit sans son mari, si elle a des enfants des enfants qui ont grandi sans père, ou si le temps a soigné ses blessures, ses regrets, sa douleur.
"Tués pourquoi ? Pour le rêve d'un groupe d'exaltés qui jouaient à faire la révolution, se flattaient d'être des élus, de belles âmes vouées à une noble utopie, sans se rendre compte que les vrais "fils du peuple", comme les appelait Pasolini étaient de l'autre côté, ils étaient les cibles de leur folie stupide." p.101
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Dans les grandes librairies, il y a toujours un rayon consacré aux "années de plomb", parfois même un grand rayon. Il s'agit pour la plupart de livres écrits par des terroristes, présentant une multitude de points de vue, mais de leur côté. D'autres ouvrages reconstituent l'histoire du terrorisme, mais quasiment aucun ne parle des victimes, des gens qui sont morts, de leur travail. Il ya quatre ans, un petit livre de mémoires fin et délicat, écrit par Agnese Moro, a eu un certain succès. Il m'a semblé qu'il jurait dans les rayons, tellement il était différent. L'an dernier, il a été rejoint par un recueil de Giovanni Fasanella., qui rassemble les témoignages de proches de tuées ou blessées, et par un autre de Giovanni Minoli, qui racontent plusieurs histoires de ces années, tirées de son émission de télévision. Mais c'est encore bien trop peu. L'autre son de cloche fait complètement défaut.p.33
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