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Citation de pchion


... Ce matin-là, au point du jour, Tönle ne vit pas les cheminées fumer, ni les gens qui vaquaient à leurs occupations dans les jardins ou sur les routes menant au bois. Au début, il n'y prêta pas attention, mais après avoir entendu les coups de canon, il comprit pourquoi. Pour la troisième fois, avec tristesse, il ralluma sa pipe ; il éprouvait de l'amertume, de la colère même, au point qu'il se sentait presque méchant lui aussi, à cause de la cruauté des gouvernements et des poètes (*) qui voulaient la guerre. Pour les généraux, pensait-il, faire la guerre c'est leur métier, même si faire tuer des gens c'est le plus sale des métiers ; et peut-être qu'à vingt ans être soldat, que ce soit pour un gouvernement ou un autre, pour un Etat ou pour un autre, c'est comme un jeu, comme une aventure, une occasion pour rencontrer d'autres gens comme toi ou même un prétexte pour faire voir ta force [...] Voilà pour toutes ces raisons-là, on pouvait être ou ne pas être soldat, mais pas pour se battre et s'entretuer entre pauvres gens. Et pour qui en fin de compte ? C'est ce que pensait Tönle en regardant ses moutons, en tirant sur sa pipe et en écoutant le canon de l'autre côté de l'Ass.
(*) Allusion au poète Gabriele d'Annunzio, auteur de vibrants pamphlets nationalistes et va-t-en guerre.
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