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Citations de Marion Fayolle (113)


Les anciens se retrouvent pour les veillées...Ils parlent en patois. Les jeunes le comprennent un peu mais ne le causent pas. Les mots ne leur viennent pas naturellement. Quelque chose s'est perdu. Un problème de langue. Des langues qui ne savent plus prononcer certains sons, qui ne fonctionnent plus pareil.
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On l'aurait dit morte, au bout de la table, à ne pas parler, à ne plus comprendre, avec ses cheveux, avec ses oreilles, avec son regard. Mais soudain, elle vibre. ça chevrote, ça tremble, c'est tout fragile, on a peur que ça se brise, que ça n'arrive pas à la fin. On sent les sons venir de loin, du fond de son âge, traverser ses quatre-vingt-dix années.
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La mémé rit, ils ne savent pas pourquoi. Quand elle parle vite comme ça, avec l'euphorie de la fête, ils ne comprennent plus du tout son patois. Ils sont, dans sa cuisine, comme dans un pays étranger. Leurs langues, leurs oreilles ont trop d'années d'écart pour se parler vraiment.
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On ne remarque même plus que, dans son regard, il manque des lumières. Sa peine est trop épaisse. Une peinture mal diluée, opaque, étalée en plusieurs couches.
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Il est mort à l'entrée de l'automne, on l'a dispersé là, à l'entrée du bois.
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Elle, elle ne cherche pas à rester jeune, elle sait qu'au bout d'un moment la vie tue.
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Ce gosse, ce n'est pas vraiment le leur, mais il a passé tellement de temps avec le pépé que ses habits lui vont tout pareil. Ça fait des bosses et des plis. Au même endroit, ça se déplace au même rythme, ça fait illusion. Ça mouille les yeux de la mémé.
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Il dit qu'il n'est qu'un assassin, qu'il tue plusieurs poulains par an comme les parents tuent l'enfance en voulant éduquer. Même leur fils, le petit ou, il trouve qu'ils le tuent en l'aidant à grandir.
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Quand elles s'assoient toutes les trois sur le muret devant la ferme, elle, sa mère et la mémé, ça se voit qu'elle se transforme en sa mère, et sa mère en la mémé, et la mémé en celle qu'on appelait mémé avant. Ça fait comme un dégradé.
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Entre elle et sa mère, c'est compliqué, elles opposent leurs efforts. L'une gèle, l'autre dégèle. C'est comme ça que se brisent les familles.
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C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi.
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Elle leur rend une tristesse qu'ils lui ont transmise.
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La mémé ouvre en grand le placard. Depuis la mort du pépé, c'est la première fois qu'elle trouve ce courage. En haut les casquettes en laine, au milieu, sur des cintres, les chemises, les tricots, les pantalons et tout en bas les chaussures. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, septembre, huit. Au moins huit pépés tous vides, tous mous, suspendus à la queue leu leu, dans l'armoire. Ça sent bon la lavande, mais ça ne couvre pas l'absence, au contraire. Tiens, celui-ci a l'air à ta taille.
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Ça lui a fait ça aussi, à la mère de la gamine, quand elle a quitté la ferme, qu'elle est partie étudier de l'autre côté des montagnes. Une danse, une explosion, la découverte du dehors. Ça grouillait, ça s'agitait, ça klaxonnait, ça se bousculait, ça fumait, ça s'embrassait, ça clignotait, ça brillait, ça coûtait cher, ça dormait par terre. Elle ne savait pas qu'on pouvait vivre aussi serrés, marcher des heures sans voir le ciel, monter des escaliers sans les monter. Elle découvrait les cinémas, les baisers dans les cinémas, les baisers là où ça ne se fait pas. Elle piétinait la ville, la ruminait, découvrait que c'était possible de s'éloigner de sa mère. Elle craignait d'avoir peur du noir, comme les veaux, d'avoir envie de rentrer. Mais ici, le noir n'existe pas, les vitrines restent éclairées, les fenêtres, haut dans le ciel, prennent la place des étoiles.
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Ne t'inquiète pas pour moi. J'ai des amis plein ma bibliothèque.
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Quand elle ne l'embrassait pas,
elle parlait de lui sans cesse
pour qu'il ne cesse
d'être dans sa bouche.
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Ici, on fait toute sa vie sous la même toiture, on naît dans le lit de gauche, on meurt dans celui de droite et entre temps, on s’occupe des bêtes à l’étable
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Ça peut faire ça l'ivresse ; quand on s'y habitue trop, on s'énerve de ne plus la retrouver. Le vin n'estompe plus le désespoir mais en remet une épaisseur. "

p.72
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Elle craignait d'avoir peur du noir, comme les veaux, d'avoir envie de rentrer. Mais ici, le noir n'existe pas, les vitrines restent éclairées, les fenêtres, haut dans le ciel, prennent la place des étoiles.

p.66
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C'est pas toujours facile d'être un petit tout, d'avoir en soi autant d'histoires, autant de gens, de réussir à les faire taire pour inventer encore une petite chose à soi.

p.25
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