Voilà que des camarades, des ouvriers comme eux, tout aussi pauvres et démunis, venaient ici, encerclés de policiers, pour leur voler le travail, pour briser leur grève. Après trois semaines de froid, d'attente, d'appréhensions nocturnes, de scepticisme chez leurs femmes, ces gars avaient décidé de briser la grève ! Leur colère était teintée de stupéfaction. Ils s'étaient attendus à cela, mais ne pouvaient y croire. Il leur paraissait naturel que la police, la direction, les journaux soient contre eux – mais pas leurs frères.