Auteurs Marthe Saint-Laurent (Ces femmes qui détruisent... les femmes, Les ravages du «bitchage») et Robert Blake (LE VOYAGE, KAYA, LE BLEU DE L'ESPOIR, un livre sur la maltraitance des enfants) au Salon du Livre de Montréal 2009. Vidéo Jacqueline Mallette, ServicesMontreal.com
L'estime de soi, c'est comme un château de cartes, très difficile à monter et si facile à détruire. La deuxième fois qu'on le rebâtit, c'est toujours plus long que la première.
Nous vivions l’un dans l’autre. Tes sentiments pour moi sont réciproques. C’est avec cet amour inexplicable et indéfectible, cette passion dont l’ardeur n’a cessé après toutes ces années, que nous venons à la rencontre l’un vers l’autre. Nos pas, d’abord normaux, s’accélèrent en nous rapprochant l’un de l’autre. Dans la foule, nous ne sommes que deux. Ma vue se brouille, devant mes yeux un voile, un écran de poussière m’empêche de voir clairement. Mes oreilles n’entendent que le silence, mon pas devient machinal. Subitement, une nette impression de me transformer en spectatrice d’un film m’envahit. Je ne fais plus partie de l’action, je perds le contrôle de ma volonté. Mon corps ne m’appartient plus, il réagit par automatisme. Quelqu’un d’autre le guide, bien que cela me laisse indifférente.
Je suis si heureuse, je voudrais arrêter le temps ! » Tout se confond, le temps, les mots, les corps, les sentiments. Plus rien n’existe sans l’effort de notre pensée.
Il n’existe aucune obligation de tout raconter, mais il est important de respecter la raison qui guidera notre ouverture ou notre fermeture. S’il s’agit de la peur d’être jugé, cela peut s’avérer assez complexe à gérer dans la mesure où nous basons notre action ou notre inaction sur notre imagination.
Les liens familiaux nous apprennent à nous affirmer dans la vérité ou, au contraire, à nourrir la culture du mensonge. Les membres de notre famille, tous ceux qui font partie du cercle de la famille élargie et la belle-famille, représentent un terrain fertile pour apprendre à nous affirmer.
Te faire patienter me procure un certain plaisir, parce que je sais ton désir semblable au mien, et que je te devine tout aussi bêtement anxieux que moi de nous retrouver. Comme si nous avions peur de nous revoir. Comme si nous craignions que l’amour entre nous n’existe plus.
Le simple fait de te revoir et d’avoir discerné que tu m’aimes encore autant me comble. À ce moment précis, je ne sais que demander de plus à la vie. Je vis un moment parfait, un moment de grâce. Je suis enivrée et ravie.
Nous sommes faits l’un pour l’autre et notre bonheur s’éteindra avec nos vies, ou nous irons jusqu’à la fin de cet amour, une séparation viendra clore cette union et nous serons enfin affranchis l’un de l’autre. Quoi qu’il en soit, nous sentons l’urgence d’être ensemble et décidons d’assumer notre passion l’un pour l’autre. Rien ni personne ne peut empêcher cette union. Nous serons ensemble envers et contre tous. Tout ce qui nuira à notre couple, à notre bonheur sera, sans autre forme de procès, éliminé.
Il est extrêmement difficile de vivre sereinement tout en retenant une information importante sans pouvoir la dire. Si certains jours nous oublions cet état de fait, il ne manque pas de nous revenir tel un fantôme qui sort du placard lors d’événements susceptibles d’avoir des liens avec le secret que nous gardons. Notre conscience est-elle si tranquille quand nous croisons la personne concernée par la vérité que nous taisons ?
Contrairement à plusieurs qui reprennent la vie de couple en tentant de recoller les morceaux d’un vase cassé à répétition, nous ne faisons que reprendre la passion, aussi puissante et entière, là où nous l’avions laissée. Nous étions jeunes et innocents, nous ignorions que cet amour ne se trouvait pas au coin de la rue, dans un marché et encore moins dans un bar. Nous n’avions aucune idée de ce à quoi nous disions « non ».