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Critiques de Martin Danes (8)
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Le char et le trolley

Ce roman est écrit directement en français par un écrivain tchèque et n'a toujours pas été publié en République tchèque : l'anecdote livrée dans l'Atelier de l'auteur à la fin de l'ouvrage est savoureuse, une fois le roman achevé.

Celui-ci nous permet d'appréhender le printemps de Prague vu d'une petite ville de province, Budějovice alias Budweis pour nous autres Européens occidentaux plus habitués au nom allemand, mais aussi essentiellement à travers deux personnages: un monomaniaque du trolleybus et un apparatchik ambitieux. Je m'attendais à lire un récit du type pot de terre contre pot de fer mais ce n'est finalement pas aussi tranché, l'apparatchik détenant une âme de poète refoulée. Cela dit derrière les sourires provoqués par les situations dans lesquelles se met notre malheureux chauffeur de trolley, on ressent bien la reprise en main du pays par la ligne dure du Parti Communiste sous l'égide du grand frère soviétique. Ce livre a été une belle découverte et je remercie chaleureusement l'équipe de Babelio de m'avoir sélectionnée pour cette Masse critique.
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Le char et le trolley

Je connais mal la littérature tchèque. Juste Karel Capek. Et je connais à peine davantage la littérature des pays d'Europe centrale ou de l'Est. J'ai lu Kafka ou Kundera ou Lem, et quelques autres. Je retrouve chez Martin Danes quelques bribes de ces auteurs. Il y a un humour d'autodérision, une façon d'aborder les choses graves de manière légère et les choses légères de manière grave. On peut badiner avec le communisme, nous dit Martin Danes.



D'un côté, Zdenek, conducteur de trolley à Budweis. de l'autre, Frantisek, le responsable local du parti communiste à Budweis. le premier est stupéfait de voir des chars russe dans les rues de sa ville en cet été1968. le second se distancie de Dubcek, responsable des dérives libérales du pays. Mais à Budweis, pas de troubles. Un calme paisible. Sauf Zdenek qui ne peut pas se faire à l'idée de perdre son job de conducteur de trolley. Pire ! Il ne peut pas imaginer l'arrêt des trolleys et le démantèlement des lignes électriques. Il ira même jusqu'à manifester tout seul avec sa pancarte, suscitant l'émoi de Frantisek qui souhaite le calme dans sa ville. le calme est synonyme de promotion au sein du parti.



Quelques moments forts, caustiques, amers... quand Zdenek rencontre une à une les personnes jugées responsables de l'impitoyable décision d'arrêter le trolley à Budweis. Langue de bois et hypocrisie. Valeurs communistes et profit individuel... la ligne du parti semble bien fluctuante et à géométrie variable... les trolleys non polluants sont remplacés par des bus car la Russie fournit du pétrole bon marché à la Tchécoslovaquie.



C'est finement raconté par Martin Danes, en français, qui n'est pas sa langue maternelle. Un tout grand merci à l'opération Masse Critique et aux Editions Les défricheurs.
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Silence de vieux hiboux

Un étrange livre : journal intime, roman, réflexions sur l'existence, sur la vieillesse, sur le passé récent de la Tchécoslovaquie...

On suit les pérégrinations du narrateur entre amertume de la vieillesse, tendresse et humour (la marque de l'auteur) : ses conversations avec Milan (Kundera, évidemment, sévère, coupant), avec la concierge de son immeuble parisien, quelque peu envahissante, son retour à Prague.

Dans le fil de ses remarques naissent ces interrogations : cela valait-il la peine de revenir sur ses pas dans Prague transformée ? de rechercher un ancien camarade d'école après 70 ans de silence ? Gustav Husak, le silencieux, a-t-il vraiment évité un bain de sang en 1989 au moment de la révolution de velours ? A-t-il effectivement servi de marchepied à Vaclav Havel au poste de Président de la république afin d'éviter le retour de Dubcek ? Comment savoir ? Comment approcher la Vérité ?

Ces vérités (rien à voir avec ces dites "vérités parallèles" actuelles qu'il faut nommer plus sûrement mensonges), chacun les a au fond de soi, dans notre silence intime : incommunicables ?
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Le char et le trolley

Il y a beaucoup d’humour dans ce récit de la croisade d’un homme simple au travers d’une période de l’histoire tchécoslovaque
Lien : http://passagealest.wordpres..
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Les mots brisés

C'est une biographie des dernières années de l'écrivain Karel Polacek que l'auteur dénomme ici Karel Hirsch.

Beaucoup de tendre ironie et d'humour dans ce roman (?), comme dans "Le char et le trolley" du même Martin Danes.

Au fur et à mesure que s'avance l'horreur nazie , l'ironie laisse la place à la poésie, à l'imaginaire, y compris au seuil de la mort.

On savait déjà les compromission des conseils juifs d'autogestion, on reste toujours étonné de la passivité des victimes avant même leur déportation (mais est-ce sans doute - sûrement - un commentaire d'après !)

Une lecture toujours passionnante et qui est aussi une belle entrée pour découvrir Karel Polacek.
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Le char et le trolley

Un conducteur de trolley s'attache à son véhicule au point de tout essayer, malgré son remplacement inéluctable par des bus, pour en conserver la conduite, tout essayer au point de risquer inconsciemment sa vie en se dressant contre l'administration communiste dans cette Tchécoslovaquie des années 1968-69, au lendemain de l'invasion des forces du Pacte de Varsovie.

Paradoxalement dans ce récit historiquement bien daté, la morale politique s'embrouille :

- le conducteur de trolley s'attache à un moyen de transport périmé symbolisé par des rails dont on ne sort pas : la ligne politique soviétique ;

- il refuse de conduire un bus, symbole de liberté selon son épouse, puisque que ce dernier peut aller n'importe où : la ligne des dirigeant du Printemps de Prague et de leur chef Alexander Dubcek bientôt mis au rencart ;

- le secrétaire local du PC qui ne cherche qu'à conserver son poste (et les privilèges qui vont avec) tout en écoutant les doléances du conducteur de trolley et le trompant en lui offrant un nouvel emploi de conducteur de trolley dans une autre ville ;

- le jeune fils de ce secrétaire local du PC, influencé tantôt par les réformateurs, tantôt par son père dont il profite du confort.

Donc ma lecture symbolique se perd en conjectures !

Chacun des personnages, dans cette période dangereuse (les hôpitaux "goulaguiens" accueillant toujours des patients à cette date), cherche-t-il seulement à démêler l'écheveau ? sans vision à long terme ?

Tout cela est écrit avec douceur et une ironie chaleureuse.

Une lecture dans l'élan.
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Le char et le trolley

Quand un roman montre la réalité insidieuse et destructrice du pouvoir…

Fin des années 60 à Budweis, en Tchécoslovaquie. Les villes du pays assurent le transport des voyageurs avec un réseau de trolleys. Zdeněk Drahoš est l’un des conducteurs les plus passionnés : il ne veut pas devenir conducteur de bus ! Or, depuis l’invasion des troupes du pacte de Varsovie, la nouvelle direction du Parti s’aligne sur Moscou et veut de la modernité en remplaçant le trolley par le bus. Comment Zdeněk Drahoš pourra-t-il se faire entendre ? Echappera-t-il aux griffes d’un Parti omniprésent ?

Ce roman est important pour découvrir de l’intérieur ce que représente le pouvoir Russe quand les pensées dissidentes émergent mais aussi ce que la passion pour son travail peut représenter pour un homme.

C’est un livre compact, complètement abouti, hermétique à qui ne veut pas s’immerger dans une lecture éclairante. Le fond est lourd, argumenté, détaillé, assis sur une réalité historique et ce qui pourrait sembler anecdotique va servir à nous faire mesurer ce qu’est le pouvoir sans violence, sans possibilité de dire non puisque l’on ne s’en aperçoit pas.

Printemps de Prague en 1968, coulisses des luttes entre les responsables du parti majoritaire ayant le pays sous sa coupe, vie de famille des plus normales avec le souci de l’amour d’un fils, Stalinisme évoqué comme épouvantail par les réformateurs, ce livre est politique mais surtout social et sociétal. C’est en cela qu’il est particulièrement intéressant, pour montrer ce qui est souvent vu trop tard.

L’auteur est bilingue tchèque-français et cela se sent. Par l’amour de la langue parfaitement maîtrisée et par le souffle rebelle inscrit en filigrane. C’est savamment récréatif, l’humour, le corrosif, la dérision étant les vecteurs indispensables des contournements et des vérités cachées.

Ce roman sombre est aussi lumineux car transcendé par la vie d’un homme accroché de façon absurde à un moyen de locomotion qui ne reviendra que 20 ans plus tard. J’aime le titre qui résume tout.

Je remercie Babelio qui m’a fait gagner « Le char et le trolley » lors de sa dernière Masse critique.


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Silence de vieux hiboux

Un grand écrivain (Milan K, bien sûr), un journaliste exilés depuis des décennies et à l'aube du 4ème âge, une concierge portugaise. Le roman débute à Paris et débouche sur un petit pays qui n'existe plus, rayé par une Révolution de velours : la Tchécoslovaquie. On se glisse dans la peau et les états d'âmes de ces vieux corps délabrés tant l'humour et la tendresse que l'auteur voue à ses personnages maintiennent notre attention au plus haut point. Et Martin Danes sait de quoi il parle quand il parle d'exil, lui qui se partage entre la Tchéquie et la Bretagne. Connaisseurs ou non des pays de l'Est, je vous recommande chaudement son roman.
Lien : https://claudine-candat-roma..
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