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3.47/5 (sur 36 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Wasserburg , le 24/03/1927
Mort(e) à : Überlingen , le 28/07/2023
Biographie :

Martin Walser est un écrivain allemand.

Ses parents s'occupaient d'une auberge à Wasserburg. Le milieu de son enfance est décrit dans le roman Ein springender Brunnen.

De 1938 à 1943 il va à l'école à Lindau et est enrôlé comme aide à la défense anti-aérienne. Il vit la fin de la guerre comme soldat dans la Wehrmacht.

Après la guerre il passe le baccalauréat à Lindau puis étudie la littérature, l'histoire et la philosophie à Ratisbonne et Tübingen.
Il obtient en 1950 un doctorat (promotion Friedrich Beißner) avec une thèse sur Franz Kafka ("Beschreibung einer Form").

Pendant ses études il travaille comme reporter pour la SDR et écrit des Hörspiele (pièces radiophoniques). Son premier roman Ehen in Philippsburg (Quadrille à Philippsburg) paraît en 1957 et connaît un grand succès. À partir de ce moment, Walser vit de sa plume avec sa famille près du Bodensee.

En 1960, il inaugure avec Mi-temps une vaste trilogie romanesque -- poursuivie en 1966 avec La Licorne et en 1973 avec La Chute -- toute entière focalisée sur un personnage de anti-héros dont l'être intérieur vit en total décalage avec l'être social.

Chênes et lapins angora, chronique allemande (1962) et Le Cygne noir (1964) décrivent la débâcle psychologique et morale de l'Allemagne des années '50 / '60. Je ne sens pas bon (1972) suit l'évolution idéologique et politique de Martin Walser, alors sympathisant du Parti communiste allemand (DKP) et soutien de Willy Brandt (chancelier de l'Allemagne de l'Ouest de 1969 à 1974 et chef du Parti Social-Démocrate de 1964 à 1987).

La plupart des ses livres suivants -- Au-delà de l'amour (1976), Un cheval qui fuit (1978), Travail d'âme (1979), La maison des cygnes (1980),... -- continuent de porter un regard critique sur la société allemande tout en décrivant les stratégies de survie d'anti-héros qui sont tous, selon Martin Walser, "spécialistes en sentiment d'infériorité". Dorn ou le Musée de l'enfance, publié en 1991, est une métaphore de la division de l'Allemagne.
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Source : www.republique-des-lettres.fr
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Théâtre
- Robert KANTERS, Françoise KOURILSKY, Pierre MARCABRU, Bertrand POIROT DELPECH débatent des pièces de Théâtre suivantes : - "Le Triomphe de la sensibilité", Johann Wolfgang von Goethe, mis en scène par Jorge LAVELLI (Théâtre de France) - "Arlequin serviteur de deux maîtres", de Carlo GOLDONI, joué par le Piccolo Teatro - "Chêne et lapins angoras", de Martin WALSER (TNP...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Martin Walser
Je suis la cendre d'une braise que je ne fus jamais.
Je ne veux pas savoir ce que cela veut dire. Je sais seulement une chose : cette phrase me fait du bien. Et il en est ainsi de tout ce qu'on écrit. Arriver à écrire ne serait-ce qu'une seule page compense toutes les misères.
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En fin de compte, le patron dort tandis que toi, tu penses au patron qui dort en attendant de trouver le sommeil. Il était souvent fait allusion sur la banquette arrière, au fait que le patron dormait bien chaque nuit. Xavier pensait au patron, mais le patron ne pensait pas à Xavier. Aussi le patron lui apparaissai-il comme le vainqueur. Le vaincu, c'était lui, Xavier. Tout à fait normal que le vainqueur dorme. Qu'il ne pense pas au vaincu quel qu'il soit. Et c'est parce que le vainqueur dort et ne pense pas au vaincu que le vaincu devient toujours plus petit. Quoi qu'il arrive, le vainqueur reste au centre. (p.120)
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Pour la mère d'Alfred, les cent marks de Grethel Nagel remplaçaient le fauteuil recouvert de cuir jaune. Qu'était-ce qu'un morceau de passé contre cent marks ? Mais si elle prétendait ne pas souffrir de cette disparition, c'est peut-être parce ce qu'elle avait besoin de cet argent pour lui ? Assis dans ce fauteuil, Alfred avait un jour regardé son père et sa mère qui dansaient. Dans le salon de musique. Sur une musique de gramophone. Et après avoir regardé un moment, il avait été pris d'un terrible fou rire. Et ils avaient dû interrompre leur danse. Il les revoyait, laissant retomber leurs bras d'un air embarrassé. Peut-être s'étaient-ils dit qu'il était encore trop petit pour réagir en les voyant danser. Il n'avait pas été peiné qu'ils s'interrompent. Et ce fauteuil dans lequel il était assis avec son fou rire manquait à présent pour toujours. Il lui manquait. 
(page 184)
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Debout dans la pénombre de cette pièce qui dominait Schillerplatz, et sachant que l'Elbe passait à cent mètres de là, il avait l'impression que tout Berlin-Ouest n'était qu'un mauvais théâtre empli de méchanceté. Partout grondaient les fanfares du sexe, et partout, les gens faisaient semblant d'entendre tout autre chose. Ils jouaient la piété, le zèle, la démocratie, les vertus bourgeoises, la distinction et la noblesse ; mais derrière, on percevait tout à coup leurs sifflements perfides ; et tout aussi soudainement, ils se transfiguraient ; il eût été impossible de trouver la moindre preuve. Ils voulaient simplement savoir si l'on était des leurs, quel rôle on jouait, et si l'on présentait pour eux un intérêt dans le domaine du sexe. Le reste était moins important. L'essentiel, c'était de présenter un intérêt sur le plan sexuel. En fait, c'était la même chose qu'à Liepzig. D'un côté on te mesure à l'aune de Marx, de l'autre à celle de Freud. Et l'avant-garde scientifique s'emploie à les fondre ensemble, pour une compréhension totale de chaque individu. Malheur à qui n'a pas le profil ! 
(page 358)
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Le soir Alfred lisait des dictionnaires et les textes de Freud afin de pouvoir mieux résister à Otti Lotze. Cette doctrine lui apparaissait comme un jeu de construction composé de mots. On peut s'amuser avec. Mais dans la tête des gens, tout n'est pas si clair et aussi carré. En tout cas, il était incapable d'appliquer quoi que ce soit à son propre cas. Ces substantifs n'existaient pas. Du moins pas dans sa tête où, suivant un mouvement incessant, les choses n'arrêtaient pas de se transformer. Ces «vocabularistes » croyaient à l'existence de la chose définie de la même manière que les hommes d'autrefois ramenaient toute chose à l'image divine. Autrefois l'image était en pierre ou en bois, à présent c'étaient des mots. La matière avait changé, c'était la seule différence.
(page 350)
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L'avenir n'était pour lui qu'un prolongement du présent, exacerbé au point de devenir insupportable : une dégradation avancée, qu'il constatait sans cesse sur ses cheveux et ses dents, sa peau et ses os, et qu'il observait avec une attention et une peur croissantes. A tout instant pouvait faire irruption cette peur de la déchéance, l'effroi suscité par la fuite du temps. 13 février 1945. Il en revenait toujours à cette journée. Alors, souvent, il se mettait à pleurer, et il avait l'impression d'être un petit enfant. Pourquoi, pendant cet été 1945, n'a-t-il pas plus longtemps cherché et fouillé dans les ruines carbonisées de la maison ? Peut-être aurait-il été encore temps de sauver les films et les albums. 
(page 208)
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Il fut de retour à temps au bureau du Markgrafendamm. Pour la première fois, une question apparaît dans le formulaire : Résidiez-vous encore en RDA après 1945 ? Oui. Et on lui demande donc où il a rendu son passeport. Dresde-Bühlau. Et en permanence, cette peur que ses réponses n'aillent compromettre l'obtention du laissez-passer. C'est l’État qui devrait avoir mauvaise conscience, mais on finit par avoir soi-même mauvaise conscience. Quand on cesse d'avoir peur, on ressent de la lassitude. Et en plus, il avait une ampoule. Ses chaussures neuves étaient loin d'être aussi souples qu'elles en avaient l'air au magasin.
(Page 113).
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Ce qu'il a vécu à Berlin-Ouest, ce n'est pas en rasant tous les jours et en prenant de la lécithine qu'on peut y échapper. Un jour, il rencontre un couple sur le Ku-Damm, il les connaît tous les deux pour les avoir vus au cours d'Oehler et au cours de Dreyer, il les regarde l'un et l'autre avec fermeté ; montrant ainsi qu'il les connaît ; maintenant, se dit-il, ils vont tout de même lui dire bonjour ; mais ils passent leur chemin, et au moment où ils se croisent, la fille, au lieu de le saluer, dit à son compagnon Mon Dieu, est-ce possible ! Un autre jour, il arrive à la bibliothèque, il se permet de chercher un mot latin dans le dictionnaire, alors il s'aperçoit qu'un étudiant le montre du doigt à un autre, et l'autre dit en riant : Mon Dieu, c'est incroyable ! Et quand, tout de suite après, un autre s'approche de lui pour le saluer, allant même jusqu'à lui tendre la main et à lui demander comment il va, Alfred est incapable de prononcer autre chose qu'un glacial « Merci bien » et de planter là celui qui lui a posé la question. Il éprouve de la haine envers ces jeunes gens, bien qu'il paraisse bien plus jeune qu'eux. Il a pris la décision d'aller consulter un psychiatre. Sa mère le lui interdit Pas tant qu'elle sera en vie. Il suffit de se lever à l'heure, de se raser tous les jours et de ne tolérer aucune grossièreté, elle persiste dans sa conviction. Il ne faut pas se laisser traiter d'émigrant. Et s'ils ne intéressent qu'à l'érotisme, qu'à cela ne tienne, il suffira de dire « pouah ».
(Page 117).
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De tout ce que l'Ouest avait à offrir, c'étaient les milk-bars qui lui plaisaient le mieux. Propre, délicieux et pas cher ! Oh là là, le frappé ! Une vraie merveille. Et, l'essentiel, pour lui, d'une douceur étourdissante. Quand il songeait au nombre d'années qu'il faudrait encore attendre avant que, sur les étincelants comptoirs de Dresde, on ne serve le premier milk-shake à la banane, l'Histoire lui faisait mal.
(Éditions Le Livre de poche Biblio, page 97, chapitre 8).
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Qu'était-ce donc qui le poussait à fuir dès qu'on lui témoignait de la gentillesse ? L'impression que l'autre n'était pas sincère. Ou du moins, qu'il ne prenait pas les chose au sérieux comme Alfred. Elle était là, la raison de toute sa méfiance. Il avait plus de sentiment pour l'autre que l'autre n'en pouvait avoir pour lui. Ce sentiment le domina d'abord tout entier. Puis il lutta contre ce sentiment. 
(page 161)
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