Selon le modèle que construisit Walker en 1984, le cycle de la violence conjugale se répète infiniment et comprend toujours les mêmes étapes : montée en puissance progressive de la violence qui s'exacerbe jusqu'à une crise aiguë, à laquelle succède une phase de regrets/pardon, appelée "lune de miel" et souvent idyllique, puis une période variable de rémission, jusqu'à le reprise du mouvement. La pertinence du modèle ne fait aucun doute et permet d'appréhender l'incompréhensible, à savoir pourquoi les femmes restent prisonnières de ces situations. De fait, ce processus peut, à la fois pour les victimes et les auteurs, donner l'illusion de la possibilité de la réparation, l'illusion d'un nouveau départ.