On ne peut dire que Mathilde Brosset n'a pas cherché à se montrer originale avec Le bout de la ligne. D'une part avec le graphisme, qui mêle photos et dessins et renoue avec la technique du découpage, d'autre part avec le récit, qui ne ressemble à ce que l'on attendait. Car la pêche, pour l'enfant, ce n'est pas attraper des petits turbots, mais aller à la rencontre de baleines, de dragons, de sirènes, de pieuvres géantes... Cette partie de pêche est donc avant tout un hymne à l’imagination - sans se montrer sensationnel non plus, mais c'est assez sympathique.
Là où je trouve que ça ne marche plus très bien, voire plus du tout, c'est à la toute fin, lorsque le petit garçon pêche au bout de sa ligne un bout de plastique noir. Alors, de nos jours, si on est rien qu'un tout petit peu informé des questions écologiques, un bout de plastique au bout d'une canne à pêche, ça évoque quand même une réalité fort sombre, celle de la pollution maritime. Or pas question d'écologie ici, le petit garçon continue simplement à rêver à partir de ce bout de plastique. Il m'a donc été impossible de continuer à le suivre dans ses rêveries, avec ce bout de plastique qui me narguait méchamment.
Que Mathilde Brosset ait souhaité concevoir un album sur l’imagination enfantine et ne pas aborder de sujet écologique, ce n'est pas un problème en soi : à chaque album sa ou ses thématique(s), et les auteurs sont bien libres de parler de ce qu'ils veulent. Mais pour le coup, je trouve qu'elle s'y est très mal prise en fin d'album, ce qui gâche l'originalité de l'ensemble.
J'aurais plutôt vu une conclusion dans le genre des paroles prononcées par un personnage d'une célèbre série de science-fiction des années quatre-dix : "Nous n'attrapons pas de poissons. Nous pêchons."
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J'aime beaucoup les illustrations. L'auteur est une illustratrice française habitant en Belgique. Le collage lui permet de travailler sur de grands formats. Les tons sont chauds. De l'orangé, du marron, du rouge...
J'adore l'expression des visages des poissons qui sont dérangés par un saltimbanque. Le visage radieux d'Octave le "bulleur". Ses bulles me donnent envie de les attraper, de les caresser.
L'histoire est assez simple et quelques peut redondante, ce qui plaira à la tranche d'âge des 5-8 ans. Après cet âge, la redondance pourrait parfois être lassante. Cependant, l'auteur nous rappelle que parfois, il suffit de s'entourer d'autres personnes ou d'aller se rendre dans d'autres lieus pour trouver sa place.
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Tout le monde connait la comptine. Cet album reprend la première phrase et joue avec les expressions. Le meunier dormait. Il n’est pas content de se faire réveiller et que sa colline soit envahi.
Il y a peu de mot dans cet album cartonné mais les images sont détaillées. Il est nécessaire de faire attention à tous les détails. Une lecture trop rapide, vous forcera à revenir en arrière pour découvrir le pourquoi du comment.
Le récit est assez humoristique. Je lui trouve de la douceur dans ce paysage en nuances de vert.
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Alors, p’tit mousse, on pêche quoi aujourd’hui ? demande l’adulte au petit garçon qui l’accompagne. Evidemment il lui propose quelques espèces de poissons mais le petit bonhomme a de tout autres idées : lui ce qu’il compte pêcher c’est plutôt 1 baleine, 2 dragons, 3 pieuvres… et comme ça jusque 10, de plus en plus fantaisiste. Ce qu’ils pêcheront finalement ? Beaucoup plus terre-à-terre. Enfin, c’est une question d’interprétation, et notre petit héros a encore de nombreuses propositions à soumettre… Un album malicieux et bien rythmé qui allie collages, photos et dessins tout en groupant plusieurs actions sur une même page, le tout solidement cartonné. Dès 3 ans. (Lu dans le cadre de l’opération Masse Critique de Babelio).
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Le bout de la ligne est un très beau livre cartonné de Mathilde Brosset à l'Atelier du poisson soluble. Les illustrations en papier découpé sont superbes, très animées ,les teintes agréables. Le texte est réduit au minimum et fait mouche.
Le petit garçon veut pêcher des animaux extraordinaires tout droit sortis de son imagination nourrie au préalable par des documentaires, des histoires, la vie. Cette partie se transforme en livre à compter assez drôle.
Finalement notre petit héros va pêcher...un bout de pneu. Quelle surprise ! Finalement pas tant que ça si on est un peu pêcheur, on sait la quantité de cochonneries que l'on peut rencontrer, tant dans l'eau qu'au bord de l'eau. Désolant. Oui, bien sûr ! Mathilde Brosset a choisi de finir sur une note humoristique et j'ai trouvé qu'elle avait bien raison.
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Je ne suis pas fana des illustrations, mais l'histoire est bonne, quoi que vue et revue. (et ma critique ne passera jamais parce qu'elle fait moins de 250 mots). Au fur et à mesure de l'histoire, la troupe s'agrandit de tous les éléments différents, pour en faire une vraie petite famille qui se complète.
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Je tiens d'abord à remercier Babelio et l'atelier du poisson soluble pour cet envoi, dans le cadre de la masse critique jeunesse, du mois de Mai.
Je suis ravie de ce choix, car j'avais soutenue cette maison d'édition lors de leur campagne de financement participatif, je suis contente de la voir continuer à produire de beaux albums.
Le bout de la ligne est un joli album tout carton aux dessins à la fois tendres et drôles, mélangeant les styles : découpage, dessin.. L'imaginaire est très présent dans ce que pêche le petit garçon, pas de poissons, sinon les plus originaux. Une belle découverte de la faune marine et l'imaginaire qu'elle suscite (les sirènes en sont un exemple).
Par contre, j'ai trouvé la fin un peu dommage : la présence du bout de plastique dénote avec le reste de l'album. En effet, bien que le garçon continue à faire jouer son imaginaire sur cet objet insolite, j'ai trouvé ça étrange de donner de l'importance à un déchet... ou alors je n'ai pas bien saisi la fin..
Malgré tout, c'est un beau livre que je suis ravie d'avoir chez moi !
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