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Citations de Mathilde Pomès (13)


...Où iras-tu pourrir, mon chant ?
Dans quel recoin secret
s’exhalera ton dernier souffle ?
Car tu mourras aussi,
car tout mourra
et dans l’infini du silence,
l’espoir dormira pour toujours !

- Miguel de Unamuno, Pour après ma mort
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  J’aurai vu les remparts…



  J’aurai vu les remparts de ma patrie,
Si forts jadis, déjà démantelés,
Céder au pas du temps, contre lequel
Désormais leur vaillance ne tient plus.

  J’aurai vu dans les champs le soleil boire
Le fil de l’eau où le gel se délie
Et les troupeaux chercher en vain les bois
Qui dérobaient jadis le jour au jour

  J’aurai vu ma maison vile dépouille
De ma vieille demeure d’autrefois,
Mon bâton infléchi et moins solide,

  Et mon épée abattue par les ans ;
Plus rien où poser les regards, plus rien
Qui ne soit signe et rappel de la mort.
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Pour après ma mort



extrait 1

      Vents de l’abîme,
rafales d’éternel ont secoué
le limon de mon âme :
sa face s’est troublée de la tristesse
du fond dormant,
et mes idées s’écoulent troubles,
terreuse ma conscience
et terni le cristal où fluent et fuient
les formes de la vie
et tout est triste
de la grande tristesse de ces lies.


//Miguel de Unamuno (1864 – 1936)
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~ Gabriela Mistral ~

Dans son poème intitulé Absence tiré de Tala

,[...] Tout s'en va de toi, tout s'en va de nous !
Ma voix s'en va qui était pour toi
cloche t'isolant de tout ce qui n'était pas nous.
Mes gestes s'en vont, qui se dévidaient en navette de tisserand, sous tes yeux ;
mon regard s'en va qui t'apportait
Dans son regard, l'orme et le genévrier.
Je m'en vais de toi avec ton propre souffle,
dans la moiteur de ton corps je m'en vais.
Je m'en vais de toi dans la veille et dans le sommeil jusqu'à dans ton souvenir le plus fidèle, je m'efface, et deviens semblable dans ta mémoire
à ceux qui ne sont point nés [...]
Même si j'étais tes entrailles, je serais brûlée
dans tes pas que je n'entends plus
et dans ta passion qui bat dans la nuit comme démence de mer solitaire.
Tout s'en va de nous, tout s'en va de nous !
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Fluidité
         À Paul Valéry


Extrait 2/4

Qui vous dira le soleil
dansant en farandoles de ronds
sur l'herbe
au pied du tilleul,
et dont le vent dans les feuilles,
en mille figures faites,
défaites,
nouées,
rompues, en cadence agile,
fou, mène le branle ?

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Aveu



     Jamais n’ai quêté la gloire,
Ni pensé laisser mes chants
Dans la mémoire des hommes.
J’aime les moindres fluides
Et légers et gracieux
Telles bulles de savon ;
J’aime les voir s’iriser
De carmin et de soleil
Et voler dans le ciel bleu
Et frémir et se briser


// Antonio Machado (1875 – 1939)

/ Traduit de l’espagnol par Mathilde Pomès
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Pour après ma mort



extrait 3

      Quand je ne serai plus,
tu seras, toi mon chant !
Toi, ma voix enchaînée
à ce fil d’encre ;
souffle devenu chair,
double miracle,
prodige inégalé de la parole,
prodige de la lettre,
tu m’accables !
Se peut-il que tu vives plus que moi,
toi, mon chant ?
Œuvres, mes œuvres,
ô filles de mon âme,
pourquoi ne me donnez-vous votre vie ?
À votre sein, pourquoi
ma bouche ne peut-elle s’abreuver
d’éternité ?
Peut-être, mes doux mots, sonnerez-vous
dans l’air où flotteront,
– poussière – mes oreilles
qui juste en ce moment mesurent
votre cadence.
O mystère et terreur !
Sur la mer, long sillage étincelant
du navire coulé :
traces d’un mort !
Écoute cette voix sortie de la terre
qui te dit à l’oreille
son secret :
« Je ne suis plus, mon frère ! »



//Miguel de Unamuno (1864 – 1936)
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J’entends le bruissement de la Mort…



J’entends le bruissement de la Mort qui approche,
Pas de velours, feutrés comme ceux des pieds nus,
Glissement cauteleux tel celui de l’aveugle,
Qui flaire en tâtonnant, d’un odorat aigu.

Et quand je sens son aile-main me nimber d’air,
Je me recroqueville, en retenant mon souffle ;
Puis, tranquille à l’abri du bastion du mystère,
Je ferme les paupières et je me laisse aller.

Je fais ainsi le mort, comme le scarabée ;
Oh, lâcheté ! car c’est mourir à deux reprises,
Et à ce sombre jeu, oh ! pénible torture,
Je bois la lie, le dépôt trouble de la vie.

Ah ! qu’il est dur de se résigner au destin !
Pour éviter la mort, mourir en la fuyant :
Ah ! voyageur, toi qui achèves ton voyage,
C’et au bout du chemin qu’on connaît tout son sort !

Toi, cependant qu’ainsi je jette au vent mes plaintes,
A l’oreille dis-moi ce qui régit ton cœur,
Pour que le mien puisse y puiser son dernier souffle,
C’est le souffle final de la résignation.


// Miguel de Unamuno (1864 – 1936)

/ Traduit de l’espagnol par Yves Aguila
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Pour après ma mort



extrait 4

      Reviens, reviens encore et me répète :
« Je ne suis plus, mon frère ! »

      Je ne suis plus. Mon chant, survis
et porte par le monde
une ombre de mon ombre,
mon néant !
Toi tu m’entends, lecteur ; moi, je ne m’entends plus :
banale vérité que, comme telle,
nous entendons tomber comme la pluie
et cependant,
pluie de tristesse,
goutte de l’océan
de l’amertume.

      Où iras-tu pourrir, mon chant ?
Dans quel recoin secret
s’exhalera ton dernier souffle ?
Car tu mourras aussi,
car tout mourra
et dans l’infini du silence,
l’espoir dormira pour toujours !


//Miguel de Unamuno (1864 – 1936)
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Pour après ma mort



extrait 2

      Écoute, toi, qui lis ceci
après que je repose dans la terre,
alors que moi, qui l’ai écrit,
je ne peux plus, dans le miroir, me voir moi-même :
écoute et médite.
Médite, c’est-à-dire songe :
« Lui, cet épi si dru
où se serraient idées,
sentiments, émotions
désirs et répugnances,
sensations
et mots et gestes,
souvenirs, espérances,
joies et douleurs ;
lui, qui se disait moi, ombre de vie,
au temps a jeté cette plainte
qu’il n’entend plus ;
et cette plainte est mienne désormais
et non plus sienne. »
Oui, lecteur solitaire, qui fait cas
de cette voix d’un mort,
ces mots qui furent miens seront à toi,
ces mots
qui voleront peut-être
d’une autre bouche
sur ma poussière,
sans que les puisse entendre
leur source, qui fut moi.



//Miguel de Unamuno (1864 – 1936)
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Fluidité
         À Paul Valéry


Extrait 4/4

Qui vous dira, ma douceur,
ce qui ne peut être
qu'évaporement ?
Qui le bâtira,
le pont
de fluidité,
le seul pont solide
entre vous et moi ?
Ce qui vit encore un peu,
ce qui tout à fait ne vit.
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Fluidité
         À Paul Valéry


Extrait 3/4

Qui vous dira les senteurs ?
Le parfum de lune
du jasmin d'Espagne,
l'odeur d'aisselle poivrée
de l'œillet grenat,
la mielleuse haleine
de la giroflée,
la fine amertume
du laurier fleuri
à point
pour le grand jour des Rameaux,
avec son tourteau
tout clouté d'anis ?
...
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Fluidité
         À Paul Valéry


Extrait 1/4

Quand je ne serai plus là
qui vous aimera,
qui vous bercera,
qui vous dira la couleur
des heures,
le vol de l'oiseau
sur le miroir de l'étang,
le nuage qui s'y pose,
si mollement indécis
que ces floconneux contours
dissous
dessinent,
en image ralentie,
l'apparence même
du pur devenir ?

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