Citations de Maude Perrier (85)
J'ai mal partout, surtout au cœur.
Cela fait une semaine que je me débats, j'ai l'impression que des mois se sont écoulés.
La vérité est que je ne tiendrai pas des mois. Je ne suis ni Mireille ni Sandra ni toutes ces autres. Je ne suis pas taillée pour affronter cette vie d'errance. Pour cela il faudrait que j'accepte, je n'y parviens pas. Je refuse encore de me voir pleinement comme une sans domicile fixe ‒ une SDF. Mon présent, mon futur, ne peut se résumer en trois lettres !
L'argent, la soif d'argent peut faire faire n'importe quoi, et dans cette course où les sommes mises en jeu sont colossales, il n'y a rien d'étonnant à ce que des recherches et des essais soient entrepris un peu partout sur cette terre, et testés sur des individus qui n'ont pas forcément le pouvoir de refuser. Ces pauvres gens n'ont pas de quoi vivre si bien qu'ils en sont réduits à vendre leur corps pour une bouchée de pain.
La politesse suppose de ne pas insulter les inconnus non? Et que l'on s'excuse lorsqu’on bouscule les gens. Je vous ai vue hier soir donner un violent coup d’épaule à cette pauvre touriste qui a eu le malheur de se trouver sur votre chemin. Pas très joli.
Elle n'avait plus de vie sentimentale, sa vie sociale était réduite au strict minimum et sa vie professionnelle était remise en cause à chaque nouvelle exposition. Là où Steve avait su faire preuve de courage pour tout recommencer, elle avait totalement baissé les bras. En récompense de ses efforts, il avait retrouvé l’amour tandis qu’elle guettait impatiemment la mort.
Les propos du critique d'art tranchaient nettement avec tout ce qu'il avait pu dire et écrire jusque-là. Il admettait, pour la première fois, qu'elle avait un vrai talent, et reconnaissait même qu'elle était l'une des valeurs sûres de la profession. Publiquement il faisait ainsi son mea culpa. Alexandra pourtant n'en tira aucune satisfaction d'aucune sorte. Depuis longtemps elle savait que cet homme travaillait pour Steve. Il était devenu l'instrument de la vengeance que son ex-mari continuait d'assouvir depuis la Californie où il s'était installé, si bien que depuis quatre ans, chacune de ses expositions était clouée au pilori médiatique, placée au centre de polémiques et de dénonciations virulentes, menacées de censure et de procès, le tout personnellement lancé par Harry Parker.
Elle éprouvait toujours cet incommensurable soulagement, et toujours aussi, cette amertume tenace. Elle avait eu la naïveté de croire que l'aéroport John F. Kennedy était une espèce d'antichambre du bonheur, et qu'il suffisait de passer de l'autre côté de ces portes à ouverture automatique par lesquelles passaient chaque jour des dizaines de milliers de d’hommes, de femmes et d’enfants, pour enfin être heureuse.
Les animaux ne sont pas là pour payer le prix de nos déviances, de nos souffrances ou de nos colères. Ils ne sont pas des exutoires.
« Tessa, ne te mêles pas de ça. Tu viens d’arriver, tu vas t’attirer les ennuis. »
« Les ennuis sont venus en même temps que moi non ? Je n’ai pas la bonne couleur, ni le bon sexe, ni la bonne origine. Cela ne peut être pire. »
Ce type est un obsédé qui a une braguette à la place du cerveau.
« Ce n’était pas la même chose, pas la même chose du tout. Et c’est plus choquant quand c’est la femme qui est la plus vieille. »
« Plus choquant pour qui ? »
« La société. »
« La société ? Jess’ n-as-tu jamais entendu parler de femme cougar ? C’est un phénomène pourtant très en vogue et plutôt bien considéré…
Il est vrai qu’avec un cancer tu as le temps de te préparer mais une crise cardiaque c’est comme une rupture d’anévrisme, ça prend tout le monde par surprise, et ça laisse tout le monde désemparé, perdu.
Elle était déçue de constater, une nouvelle fois, qu’il n’était qu’un homme comme tous les autres. Atypique, surtout pour un expert-comptable, mais très prévisible dès lors qu’une femme aux formes généreuses se présentait devant lui.
Dans ce monde de brut, rien ne vaut la douceur d’une madeleine.
Elle devrait lui tenir compagnie, le mettre en valeur auprès de ses amis, si besoin le distraire et l’amuser, et elle devrait surtout être prête à satisfaire son appétit sexuel quel que soit le moment où il se manifesterait. Pendant ces sept jours, elle devrait être sa chose autant que sa princesse.
Pour être franc, je n'ai ni le temps ni le désir de chercher, de séduire, et d’entretenir une flamme qui tôt ou tard vacillera quand même.
J’aime le sexe aussi, mais je n’aime pas les contraintes qui vont avec une femme ou une maitresse. J’ai déjà donné et cela ne m'a mené nulle part. Je ne veux plus avoir de compte à rendre. Je ne veux plus encombrer mon cerveau déjà bien rempli, de tracasseries de ce genre. C’est terminé. Je n’ai déjà pas beaucoup de temps à consacrer au plaisir, si en plus celui–ci doit être gâché en querelles stériles, je préfère passer mon tou
Son regard se fait implorant. Le roi du monde qui évolue dans la haute société avec assurance et charisme se révèle fragile et vulnérable. Un être humain. Plus faillible que beaucoup d’autres.
On dit tout le temps que ce sont les hommes qui ne pensent qu’à ça, mais je sais que c’est faux. Que certaines femmes aussi sont obsédées…
Denis ne pense plus du tout à moi et c’est tant mieux, l’épée qui tournoyait au-dessus de ma tête peut ralentir sa cadence pour de bon. À mon tour, je cesse de lui accorder la moindre attention, d’autant que mes voisines, Anne-Catherine et Blandine sont finalement assez divertissantes. Je les écoute avec plaisir. Quand Anne-Catherine évoque les prouesses de ses enfants, je garde un sourire plaqué sur mes lèvres. J’ai suis entraînée à rester impassible alors que le sujet me blesse outrageusement. Beaucoup de nos amis sont également parents, je n’ai donc pas eu le choix que d’apprendre à feindre.