L’exercice du pouvoir n’est guère comparable qu’à celui de la médecine, qui connaît également cet enchaînement sans trêve, cette primauté des urgences, cette constante surveillance de troubles bénins parce qu’ils peuvent être symptômes de lésions graves, enfin ce perpétuel engagement de la responsabilité en des domaines où la sanction dépend de circonstances futures. L’équilibre des sociétés, comme la santé des individus, n’a jamais un caractère définitif, et ne peut représenter un labeur achevé.
Le métier de roi, au temps où les rois gouvernaient eux-mêmes, comportait ces servitudes ininterrompues.