Aujourd’hui, ce pays de hasard, je dois le refaire moi qui n’entends rien et qui ne parle pas, je dois retrouver les fonds du silence, éliminer les bruits de surface pour entendre la chanson des pères qui ne furent pas les miens et le sont devenus parce que je parle comme eux au puits de mon cerveau, parce que la bibliothèque a planté dans ma tête leurs verbaux paysages, Victor Hugo, Rimbaud, Aymery prit la ville, la ville, que je dois sauver.
On ne connaît pas le destin des mottes de terre quand on vole en avion immobile sur la ville et qu'on bouge seulement en sens unique, aux carrefours sans rencontre, privilège des vivants observés par l'inerte méditant sans pensée arrière la supériorité provisoire, l'oubli des nombreux pour le seul qui réfléchit dans le miroir des vitres.