Elle avait donc survécu, mais avec l'impression qu'elle - emploi ces mots dans son journal - "fendue par le mitan".
La partie de l'âme et du corps qui donnait de la saveur, de l'élan, de l’enthousiasme, de l'espérance à la vie, était une source asséché, stérile, peut-être définitivement morte.
Et l'autre côté d'elle-même n'était qu'une somme de geste nécessaire, vitaux mais médiocres, de petites tâches réglées, de devoirs qu'elle s'imposait.
Elle continuait de tenir son journal, de classer ses archives.
C'était devenu un rituel.
Elle se contentait non pas de vivre, mais de survivre.