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Citations de Maya R. (11)


Depuis le début de ce témoignage, je mesure l’importance et le poids des mots. D’abord les mots pour libérer, ensuite les mots pour comprendre, puis enfin, peut-être, les mots pour résoudre. Dire permet dans un premier temps d’espérer être entendu, reconnu, et surtout respecté. Dire est insuffisant si les mots se perdent, sont incompris, voire instrumentalisés.
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Je sais qui tu as épousé, je sais que tu l’as souvent battue. Plus tard, bien plus tard, je te plaindrai. Combien d’autres hommes te ressemblent ? Que vous a t-ton fait pour vous conduire à ressentir ce dégoût, ce rejet, vis-à-vis du plaisir féminin ? Peut-être représente-t-il une menace à vos yeux, car si vous n’arrivez pas à le satisfaire, vous craignez la honte de l’adultère ? Probablement, pour en arriver là, faut-il avoir souffert ou manquer totalement de confiance en soi. Quand on s’aime soi-même, quand on aime tout court, rien de l’autre ne peut devenir repoussant. Des gens heureux me l’ont dit. Sans l’avoir vérifié, je les crois.
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C’est une machine infernale, ce piège à honte. Il n’est même pas nécessaire de subir la brûlure du noir regard de l’autre, l’érythème de sa déception, ses aboiements de reproches. Il suffit de les imaginer. Les autres vivent-ils la même chose que moi ? Quand bien même l’indemne, le normal, s’abstiendrait de toute réaction, au moment où je l’imagine détenteur de mon secret, non seulement je revis mentalement les scènes passées comme si j’y étais toujours, mais en plus, j’ai une peur atroce d’être souillée par son mépris et son dégoût. La honte, telle un poison, se diffuse lentement, contaminant chacune de mes cellules. Progressivement, ma joie se dilue, mon assurance s’efface. L’effet toxique de ma crainte déforme chacune de mes pensées, chacune de mes paroles l’exhale, chacun de mes gestes le contient. A un stade avancé, le monstre, tel un alien, prend possession de moi, le miroir me renvoie une image méconnaissable, je me sens gauche et laide.
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On mystifie l’autre et on se fait mal quand on accepte une relation exempte d’attirance. Dans des domaines aussi délicats que la sexualité, chaque mot, chaque acte, selon leur niveau de sincérité, peut mener au paradis comme en enfer. La théorie est inutile, l’intuition et l’honnêteté sont les seuls recours possibles. Mais quand on est jeune, on l’ignore. Il faudrait aider les jeunes à attendre la lumière de l’amour.
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Pauvre, pauvre humanité, tu parcours les étoiles, mais tu ne réussis pas à régler les problèmes affectifs de tes membres sur la Terre.
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Aujourd’hui, je choisis de raconter. Il m’a fallu beaucoup de courage pour tenter l’expérience, aidée par celui des autres… L’avenir seul dira si j’avais raison. En fait peut-être est-ce cela le remède ? Oser ! Choisir de raconter, vérifier si le regard d’autrui laisse indemne, contrairement aux craintes de l’imagination ?
J’ai osé, et progressivement, j’en mesure le bénéfice. Non seulement me voici épargnée de l’anéantissement, mais en plus, les barreaux de ma prison se dissolvent lentement, ses murs se craquellent et s’effritent en plaques minces, puis se mêlent à la terre. Mes yeux voient enfin briller le soleil, l’eau irrigue mon désert. Comme une chrysalide, ma nouvelle forme jaillit vers la lumière, régénérée.
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A cette honte, s’associe souvent la culpabilité. Comme beaucoup, j’ai pensé : « Je suis responsable d’avoir accepté. Si les autres voient le mal et pas moi, c’est que quelque chose en moi est profondément malsain. » On imagine rarement que le malsain, c’est justement celui qui voit le mal partout.
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Malgré tout, je ne me sentirai jamais normale. Des fantômes resteront toujours cachés dans mes oubliettes, de temps en temps, ils sortent la tête, ils grimacent. Au début, j’ai cru les avoir domptés, même si j’en ai occulté certains. En fait, c’est ma peur que j’ai apprivoisée. Elle reste sensible.
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Si le paradis sur terre est éphémère, l’enfer est une prison durable, quand il passe entre autres par la peur, la honte et le mépris de soi.
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La stagiaire, qui a besoin d’être bien notée pendant ce stage pour passer en année supérieure, endort mes réticences en plaidant la tradition pour les nouveaux. tu nous mènes sur les Champs Élysées, dans les salons dorés du George v. Ça sent me piège. Après cette entrée en matière, tu nous colles à la blouse. A ton approche, les infirmiers du service s’évaporent. Le piège se confirme: c’est sur ton ordre, ils l’avoueront. je comprends alors pourquoi tu m’as demandé qui je connaissais à l’hôpital à mon arrivée. Ton système est bien rodé.
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J’espère que ce livre pourra servir de support à des individus, des associations et des professionnels pour s’exprimer et approfondir le vaste univers dont il est question.
Même si aujourd’hui, je contemple le passé avec un regard apaisé, même si j’es-père en l’avenir, même si réaliser cet ouvrage m’y a aidée, il reste tant de questions auxquelles mon esprit souhaite trouver des réponses.
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