--- Un roman dont on ne parle pas assez ---
Pour la petite histoire, j’ai repéré Corbellâme en librairie grâce à sa magnifique couverture. Ni une ni deux, je l’ai ajouté à ma wishlist… comme tant d’autres romans que je ne lirai certainement jamais, faute de temps.
Heureusement pour moi, la rencontre a eu lieu grâce à la masse critique Babelio (pour ceux qui ne connaîtraient pas le principe, tout est expliqué ici). Je remercie donc les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce one-shot qui fut une merveilleuse découverte. Vraiment, je suis étonnée de ne pas le croiser davantage sur la blogosphère, car c’est du young adult de haut niveau !
--- Mais quel worldbuilding ! ---
Le synopsis offre un bel aperçu de l’univers que Megan Bannen a construit, néanmoins ce n’est qu’une pièce d’un puzzle bien plus vaste. Je l’admets, au début, je me suis sentie un peu perdue. Surtout, le récit me semblait froid, et c’est peut-être pour cette raison que je n’ai pas accroché d’emblée. Mais quelle autre atmosphère attendre d’un couvent où nul vaisseau n’est vraiment libre de ses choix ? Car c’est bien là que tout commence, au cœur d’un lieu de culte dévoué au Père.
En fin de compte, peut-être ai-je eu peur de me lasser de cet univers essentiellement basé sur la religion. Pourtant, ce n’est jamais arrivé, car il est terriblement passionnant. Petit à petit, l’auteure remonte aux origines d’un mythe que tous semblent avoir interprété différemment, ce qui a donné naissance à plusieurs versions et engendré des guerres, bien entendu !
Bref, le worldbuilding est extrêmement travaillé, ce qui est plutôt rare en YA.
--- Pas de fausse note ---
Si vous aimez la fantasy, alors vous avez déjà lu des centaines de romans où les héros ne cessent de voyager. Or, rares sont les auteurs qui parviennent à rendre le chemin véritablement passionnant. Eh bien, Megan Bannen a réussi cet exploit !
Corbellâme se passe essentiellement sur les routes, mais jamais je ne me suis ennuyée. Entre les révélations fracassantes concernant les différentes religions, les risques encourus pour continuer d’avancer et la complicité qui se tisse entre les héros, le récit se révèle suffisamment solide pour résister à la monotonie.
Résultat : l’intrigue gagne progressivement en puissance et explose littéralement dans la dernière partie. Le final est tout simplement grandiose. Magistral !
Franchement, je suis admirative du talent de l’auteure qui, de bout en bout, est parvenue à échapper aux stéréotypes, alors qu’elle utilise les codes du YA, à savoir des héros adolescents, une quête qui, si elle aboutit, changera le visage du monde et, bien sûr, une romance.
--- D’ailleurs, il faut que je vous parle de cette romance… ---
Oui, Corbellâme, c’est aussi une histoire d’amour, même si je ne l’avais pas compris au premier abord. Qu’à cela ne tienne, ce fut une très belle surprise ! Pourtant, vous savez comme j’ai du mal avec les romances young adult…
Mais voilà, Megan Bannen a dépassé mes attentes en créant une histoire d’amour qui sonne vrai, qui sonne juste. Cette relation qui se construit au fil des pages – non, pas de coup de foudre inutile ! – n’est ni déplacée, ni niaise. Elle survient alors que des enjeux plus grands dépassent les héros, pourtant elle trouve sa place entre deux fuites éperdues, trouve son sens dans les dangers qu’ils encourent quotidiennement et, enfin, trouve son équilibre dans leurs différences.
Cet amour existe même dans les moments compliqués et dans les moments gênants. Dans les disputes, aussi. Il n’est pas parfait, mais il est sincère au-delà des lieux communs que l’on rencontre habituellement dans ce type de romans. Même si les héros sont des adolescents, et qu’ils se comportent comme tels, ils ne tombent jamais dans l’excès (à part l’excès d’humour de temps à autre, mais c’est appréciable, alors merci Tavik !)
En outre, et je tiens à le souligner, bien que cette romance soit hétérosexuelle, Megan Bannen défend de manière explicite toutes les formes d’amour. Et pour de plus jeunes lecteurs, le message est essentiel !
Lien :
https://lesfantasydamanda.wo..