- Lily ? [...] Écoute, je t'appelle justement parce que je savais que t'étais déjà au travail. J'ai un gros problème ! Tu es l'unique personne qui peut me sortir de là. Alors, tu te tais et tu fais ce que j'te dis ! Tu ne te préoccupes pas des réprimandes, ça, je m'en occuperai ! D'accord ? Fais-moi confiance, c'est la chance de ta vie de faire volte-face dans ta carrière !
- Ca y est, t'as fini ? Allez ! T'es pas croyable !
- OK, OK ! Le standardiste du journal vient de me contacter afin que je me rende à Centra Park. Il s'agirait d'un meurtre sordide. J'ai très peu de détails. [...] Impossible que j'y sois. J'ai tenté de joindre des journaliste des crimes et enquêtes, sans succès. [...] Tu te rends sur les lieux et tu fais du mieux que tu peux pour recueillir le maximum d'infos. Et tu prends quelques photos de la scène. Ensuite, tu ne perds pas une minute pour écrire une brève suivie d'un article. [...]
- Georges ? Georges, t'es toujours là ? Attends, je n'ai jamais couvert de crimes, moi !
Comme nous le disions, il a de l’empathie pour une cause. Il ne tue donc pas simplement pour se procurer du plaisir, sans motivations ni objectifs, tel un psychopathe. Un psychopathe n’a aucun sentiment. Il se nourrit d’émotions fortes et malsaines. Il n’a pas de remords face à ses actes violents, car il ne distingue pas le bien du mal. Il n’a pas de vie sociale. Il manipule les gens, il joue avec eux. Ses victimes sont de vulgaires jouets, sans plus, qui ne méritent ni de vivre ni de mourir. Il s’agit d’un jeu sadique qui l’amuse. Il ne s’agit pas non plus d’un meurtrier qui tue pour un motif matériel, tel qu’une somme d’argent importante. C’est une évidence. Et il ne cherche pas à assouvir ses pulsions sexuelles. Je suis presque certaine que l’autopsie nous apprendra qu’il n’y a eu aucune agression sexuelle sur le corps.
Il ne faut jamais oublier que les victimes d’un meurtrier stimulé par une cause liée à une motivation sont déshumanisées. Elles ne sont que des objets sans valeur nuisibles à la société. Ce qui simplifie la tâche quand vient le temps de décider entre passer à l’acte à nouveau ou non.
Comment un être humain pouvait-il être capable de faire subir une telle abomination à un autre être humain? Il y avait l’acte de tuer. Celui d’humilier sa victime. Et celui de profaner son corps, tel un vulgaire morceau de viande.
Mon beau grand sourire et ma facilité à communiquer en public n’étaient qu’une façade. J’étais observatrice. Ceci étant dit, en tant que journaliste, je pouvais soutirer n’importe quoi à n’importe qui. On me faisait confiance, j’avais la sympathie des gens. Nous méritions tous une oreille attentive. Avec de l’empathie, on réussissait les meilleures enquêtes! Or, j’avais aussi mes points faibles: il m’était difficile de mettre une barrière entre faits et émotions, et je devais faire beaucoup d’efforts pour écrire de la façon la plus concise possible.
J’avais énormément de notes et de temps d’enregistrement. Je devais démêler tout ça de façon concise. C’était primordial pour un journaliste de savoir vulgariser ses écrits.
Elle déteste le froid, mais elle doit travailler au moins une quinzaine d’heures par jour dans un endroit sain où les bactéries ne risquent pas de proliférer. Il ne faut rien contaminer. Car c’est là que la magie opère. Là que tout est possible! Où elle peut dépasser toutes les limites de l’interdit, pour être enfin libre. Enfin. Cette liberté lui apportera le pouvoir ultime. Elle en est maladivement convaincue.
Comme dans tout couple, elle et Loïc vivaient des hauts et des bas. Ce n’est pas toujours facile de garder la flamme allumée avec sept enfants.
J’aimais bien cet homme à la peau noire comme l’ébène. Toujours à l’heure, matin et soir, peu importait le trafic ou la température. Il jasait juste assez sans s’immiscer dans ma vie personnelle. Seulement quand je lui ouvrais une porte. Il souriait toujours, en plus d’être fort sympathique
Je sais exactement ce que cela représente de faire face à la mort atroce d’un proche. Pour être sincère avec vous, il est faux de prétendre que le temps arrange les choses. On n’oublie jamais. Mais toute cette torture, on finit bel et bien par l’apprivoiser.