Mitterrand est un personnage de roman. L’œil noir, le visage pâle, masque de plâtre : un homme très différent de l’animal politique.
Quand on vit ainsi avec les grands esprits, il y a forcément un peu de poussière d’or qui retombe sur vous.
Le spectacle est quand même fait pour impressionner et permettre au cœur de se délivrer, pour que le spectateur puisse se dire : « Ah, quand même, je ne suis pas tout seul… »
Je ne me trouve pas intéressant. Mais terne, banal, plat. Ce sont les rôles qui me donnent de l’épaisseur
Il est très difficile de parler de comédien en général. Chaque comédien est un peu un accident.
Molière, c’est tout sauf un moraliste. C’est un provocateur, un bousilleur, comme Thomas Bernhard.
Pour moi, un comédien n’est intéressant que s’il défend sa propre conception du personnage. J’ai besoin de me sentir maître du jeu, sinon je n’ai aucun courage, aucun désir
Au début de la guerre, Paris était recouvert d’affiches qui disaient : “Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts !”. Et du jour au lendemain, tout s’effondrait. Je n’ai pas supporté ce mensonge. Quant à l’Occupation, ce fut une période abominable, honteuse… Mais elle a forgé ma capacité à ne plus me faire aucune illusion sur ce monde.
SUR DOM JUAN
* En créant un personnage aussi outrancier, Molière montre l’étendue de son désespoir et met à nu son cœur meurtri, malgré la joie féroce et l’ironie noire que contient cette pièce. La révolte de Dom Juan est celle de son auteur. Armande s’éloigne en lui préférant la compagnie d’hommes plus jeunes, plus riches, plus frivoles, tournés vers les plaisirs de leur âge…
* Ce Molière à bout de forces trouve son personnage inversé en Dom Juan : libre, sans attaches, sans cadre, en bonne santé, plein de bravade, d’énergie, d’insolence, réussissant à tout coup auprès des femmes. Dans son propre désespoir, Molière attaque au travers de son héros tout ce qui a constitué jusqu’ici le socle de sa conduite : l’amour, l’ordre social, l’honnêteté, le bonheur, l’amitié.
* Que de seigneurs de la Cour se comportent comme Dom Juan : cyniques, athées, prédateurs violents…