« La position de l’Amérique en tant que superpuissance est intimement liée à sa capacité de disposer de sources d’énergie fiables et abondantes. »
Il se souvient d’un cas, entre autres, alors qu’il était jeune officier. Une de ses premières affaires de meurtre. La sombre affaire du révérend Hemsley, comme l’avait surnommée la presse à l’époque. Des jeunes garçons avaient commencé à disparaître des environs d’Oxford, plus d’une dizaine en moins d’un mois. Évidemment, la psychose s’était vite emparée de la population. Scotland Yard avait consacré des ressources sans précédent à cette enquête, mais comme c’est souvent le cas, une simple erreur de la part du criminel avait mené à son arrestation.
Il n’aimait pas Washington. Pas seulement ses mauvais quartiers, comme ici, mais toute la ville. Tout ce qu’elle représentait. Parmi ses collègues, c’était un sentiment partagé. Ici, tout le monde était trop propre, trop lisse. Une ville de salons où l’on passait son temps à discuter et à bien paraître pendant que des types comme lui se tapaient le vrai travail dans les tranchées. Celui qui permettait de préserver l’empire. Les civils, eux, ne faisaient qu’en profiter.
Les années perdues de sa jeunesse durant la révolution culturelle avaient marqué à jamais son caractère : il ne voulait plus perdre de temps. Il voulait agir. Influencer le cours des événements. Surtout qu’en face de lui les Américains ne s’enfargeaient pas dans les fleurs du tapis. Depuis l’arrivée de Larry Waters à la tête de la CIA, la Compagnie avait drôlement repris du poil de la bête.
Foutus Chinois.
Maintenant, c’étaient eux qui achetaient en masse les obligations américaines. Sans leur argent, son gouvernement ne pourrait pas se taper des déficits records pour financer ses guerres coûteuses en Irak et en Afghanistan. Cela donnait à la Chine de plus en plus de pouvoir, la rendait de plus en plus arrogante.
Il aime particulièrement passer de longues heures dans le garage à s’en occuper ; il trouve dans l’exercice de ses talents de mécanicien un cadre propice à la fois à la détente et à la méditation. Rose a souvent eu à le tirer de là presque par la force pour ne pas souper seule.
Chaque fois qu’une personnalité connue meurt dans des circonstances bizarres, il se trouve quelqu’un pour rapporter les pires calembredaines, sous le couvert de l’anonymat, bien sûr.
Il aimait regarder les orages se former et exploser dans leur splendeur tropicale au-dessus de l’océan. C’était pour lui une des plus grandes beautés naturelles de son île.
C’était un être charmant, mais il pouvait aussi être très brutal. Il ne supportait pas les idiots. Encore moins les incompétents.
La privation d’oxygène décuplerait le plaisir sexuel, à ce qu’on dit. Il aura seulement été imprudent, c’est tout.