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Citation de enzo92320


La réception du projet est tiède, pour ne pas dire fraîche. Lorsque, en juillet 1878, Godin présente aux travailleurs de son usine les titres qui certifient leur association à la propriété, seuls deux ouvriers et deux employés signent immédiatement pour donner leur accord. Tous les autres marquent leur défiance, et certains, au retour de la réunion, jettent même dans l’Oise les titres proposés. Un témoignage recueilli auprès d’un ouvrier de Godin par un spécialiste des questions sociales confirme le scepticisme ambiant. « C’est ici, sous les arbres, dit l’ouvrier avec un grand accent de respect, que M. Godin nous réunissait tous les soirs d’été, après le travail ; il s’asseyait là, dans le kiosque, à une petite table, et, tous en rond, nous écoutions ses conférences sur l’humanité, l’éducation, la fraternité. Comme il parlait bien, monsieur ! Quel mal cet homme-là s’est donné pour voir accepter ses idées et son argent par ses ouvriers ! Si vous saviez ! Il lui a fallu lutter pendant vingt ans pour être compris. On ne voulait pas le croire ! Pensez donc, un patron qui veut partager ses bénéfices avec ses ouvriers, leur en faire cadeau, ça ne s’était jamais vu ! Tout le monde le disait ! Moi comme les autres. Il doit y avoir un piège là-dessous. »
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