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Citations de Michel Lallement (12)


À l’évidence, Twin Oaks n’est pas un paradis. Pour une raison simple : je ne suis pas un ange. Si vous viviez ici, vous ne seriez pas un non plus. Le commun des mortels ne peut bâtir de paradis. Nous pouvons cependant nous efforcer de construire une utopie. Ce n’est pas grave si nous n’y sommes pas encore parvenus. Nous y travaillons
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Aux Etats-Unis, l'explosion du nombre de hackerspaces et des autres espaces dédiés au faire est certainement lié, il est vrai, à la puissance d'une vague qui consacre le renouveau du Do it yourself et du Do it with others. L'épuisement de l'ère taylorienne, la personnalisation accrue des technologies de l'information et de la communication, la valorisation de la créativité dans tous les segments de la vie, l'investissement de soi dans des rôles sociaux de moins en moins corsetés, la volonté de repenser et de pratiquer autrement l'éducation et la pédagogie... tous ces facteurs participent également de la montée en grâce du bricolage, du savoir-faire artisanal, du travail gratuit et de la coopération volontaire.
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Le succès soudain des hackerspaces est a priori fort paradoxal. Au milieu de la décennie 2000, l'Association pour l'enseignement technologique et industriel ne se désole-t-elle pas de la disparition depuis le début des années 1980, des trois quarts des cours de technologie des lycées de Californie? La situation n'est pas propre, semble-t-il, au pays des des Beach Boys et des industries de technologie de pointe. Ailleurs aux Etats-Unis, il s'avère presque impossible de recruter des enseignants de qualité pour ce type de cours. Le paradoxe gagne encore en force au constat de l'extension d'autres communautés proches parentes des hackerspaces, si proches qu'il n'est pas toujours aisé de tracer des frontières précises entre les différentes formes organisationnelles.
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La valeur des possessions des quatre cents personnes les plus riches [des États-Unis] équivaut à celle des 200 millions qui composent les deux tiers les moins aisés de la population. (p.10)
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Les Etats-Unis sont de longue date une terre propice aux mouvements associatifs, communautés d'égaux soucieux de faire rempart aux abus de la majorité.
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Un hackerspace est, enfin, un vecteur de promotion et d'application des valeurs issues de l'éthique hacker dont les principes sont la libre coopération, le refus de la hiérarchie, la liberté d'échange de l'information et des connaissances, le rejet de la discrimination, la conviction que les techniques ont des potentiels à valeur émancipatrice, ou encore l'importance conférée à la do-ocratie (pouvoir du faire).
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Extrait : Page 28 : j ai assisté également aux réunions qui, chaque mardi soir, rassemblent les membres et tous ceux qui le souhaitent en vue de réguler la vie collective.

Extrait : Page 70 : Deux constats sont partagés par tous : Quand un problème rencontré par un hackerspace est mince et futile (une fuite dans les toilettes par exemple), chacun se sent concerné. Le risque alors est

Extrait : Page 71 : Le mouvement faire, dont les années 2000 et 2010 portent l'empreinte, a connu un tel succès aux Etats-Unis que les 2 et 3 juin 2013 ont été décrétées «jounées nationales du hacking civil» par le gouvernement américain.Ce mouvement est souvent présenté par ses promoteurs les plus médiatisés comme un mélange de révolution technologique et de retour aux sources grâce à la valorisation des compétences
les plus ordinaires. Dale Dougherty estime que «tous les hackerspaces reflètent un nouvel esprit Do it yourself qui va transformer la culture, le commerce et la communauté dans les années à venir.
HackforChange.org.

Extrait : Page 72 : Le postulat de ce mouvement Maket est que ce que l'on fait compte, et que ce que l'on partage compte encore plus. Donner vie à ses pôles d'intérêt est un
moyen de se lier aux autres et de poser les bases d'espaces communautaires. L'épuisement de l'ère taylorienne, la personnalisation accrue des technologies de l'information et de la communication, la valorisation de la créativité dans tous les segments de la vie, l'investissement de soi dans des rôles sociaux de moins en moins corsetés, la volonté de repenser et de pratiquer autrement I'éducation et la pédagogie... tous ces facteurs parti-
cipent également de la montée en gråce du bricolage, du savoir-faire artisanal, du travail gratuit et de la coopération volontaire.

Extrait : Page 80 : HACKING ET FAIRE
On peut aussi, à la manière de Pekka Himanen ou de Kenneth McKenzie Wark, assouplir la définition et convenir
que, si le hacking doit ses lettres de noblesse à l'industrie électrique et l'électronique ainsi qu'au secteur de l'informatique, d'autres univers sont également concernés. A ce titre,
il est possible de nommer hackers toutes les personnes qui veulent réaliser leur passion avec d'autres et créer quelque chose de positif pour la société avec lequel ils obtiendront
la reconnaissance de leurs pairs » et le hacking comme «la possibilité de faire quelque chose de et avec le monde, et de
vivre des surplus produits grâce à des opérations abstraites appliquées à la matièere (nature), n'importe quel type de matière ».

Extrait : Page 155 : «Hackerspace : espace créatif où des personnes qui pratiquent le do it yourself partagent des outils, leur intelligence et font communauté. HackerMoms : c'est vous. Créative, curieuse, inventive, indépendante, artiste/bricoleuse/designeuse/technicienne, visionnaire, extravertie, audacieuse, pleine d'en-
train, expressive, mobile et maker de n'importe quel âge.»

Extrait : Page 199 : Les femmes ne devraient pas passer leur temps à apprendre aux hommes les rudiments du feminisme ou à leur
dire comment ne pas se comporter comme des abrutis. Il y a
beaucoup à lire sur le s sujet et les hommes devraient se sentir
tenus de le faire par eux-mêmes. Les femmes sont bienvenues [dans ce club de lecture féministe] bien súr mais elles ne doivent pas se sentir obligées de venir: il y a des tas de choses plus intéressantes à faire que d'enseigner aux hommes comment faire pour être des êtres humains décents.

Extrait : Page 279 :
Les sept principes de Joreen Freeman destinés à structurer toute communauté sont: 1) le groupe doit savoir déléguer son autorité à des individus qui ont les compétences pour l'exercer dans
certains domaines spécifiques; 2) si certains peuvent exercer un pouvoir,
il revient toujours au groupe de décider comment celui-ci ci doit l'être; 3) le pouvoir doit être distribué raisonnablement entre plusieurs de façon à éviter tout risque de monopole; 4) la rotation des tâches et des responsa-
bilités est bénéfique (à condition que les changements ne soient pas à ce point fréquents qu'ils empêchent l'apprentissage et diminuent la satisfacation du travail effectué); 5) il convient de répartir les fonctions selon les compétences, l'intérêt et le niveau de responsabilité de chacun; 6) il faut
diffuser autant d'informations que possible dans le groupe; 7) chacun
doit pouvoir accéder à toutes les ressources offertes par la communauté.

Extrait : Page 374 «J'estime que la règle d'or est que, si j'aime un programme, je dois le partager avec d'autres qui aiment ce programme. Les éditeurs de logiciels cherchent à diviser et à conquérir les utilisateurs, en interdisant à chacun de partager avec les autres. Je refuse de rompre la solidarité avec les autres utilisateurs de cette manière. Je ne peux pas, en mon
äme et conscience, signer un accord de non-divulgation ou une licence de logiciels. Richard Stallman dit avoir été
traumatisé - du moins c'est ainsi qu'il entretient sa propre légende-par l'impossibilité, alors qu'il travaillait encore au Laboratoire d'intelligence artificielle du MIT, de réparer une
imprimante dont le fabricant refusait de livrer le programme lui permettant de fonctionner. Après avoir démissionne en
janvier 1984 du MIT et renoncé du même coup à achever son doctorat, Richard Stallman prend son ordinateur et son
baton de pelerin pour se faire apologue des logiciels libres. Parce qu'ils sont assortis de sommes rondelettes, des prix internationaux lui permettront de limiter le ravail de consultant que, en début de carrière, il doit effectuer pour gagner sa vie.

Extrait : Page 384 : Le système d'exploitation Linux incame presque à lui tout seul la force d'un mouvement qui, puisant aux sources de l'éthique hacker, a su composer avec de puissants intérêts. Linus Torvalds est le principal héros de cette histoire à suces.
Alors étudiant à l'université d'Helsinki, ce demier crée en 1991 le Linux Operating System. Le coup de génie du jeune informaticien est de mettre à disposition le code source de son programme sur une mailing list et de permettre à qui le
veut de collaborer à distance afin d'améliorer le système.
Très rapidement, un rapprochement est opéré avec le GNU de Richard Stallman pour donner naissance au GNU/Linux
Le succès est au rendez-vous. Des milliers de volontaires participent à l'aventure et des organisations aussi importantes que la Nasa et le fabricant de microprocesseurs Intel adoptent le nouveau système d'exploitation, tout aussi efficace et complet que celui vendu par Microsoft. A la fin des
années 1990, près du tiers des services web mondiaux utilisent GNUILinux contre 23 % pour Windows 95/98/NT. Les consommateurs ordinaires se sont révélés, en revanche, beaucoup moins intéressés par le système au pingouin.

Extrait : Page 410 : Toute activité sociale, à commencer par le travail, est un foyer de conflits potentiels entre des forces aux intéréts qui ne sont pas toujours compatibles.
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[Dans le cadre d'une analyse lexicographique du livre]

Le mot "chef" est cité 7 fois... une fois déduites les 22 occurrences de l'expression « au premier chef » : ça interpelle, non, dans un livre sur l'égalité ?

[le tout dit sans malice, c'est davantage une réflexion amusée sur l'inconscient de l'auctorialité]
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[L’expérience de Victor Considérant à Réunion (Texas)]

Au Texas, V. Considérant concrétise le projet. Il fonde une colonie — Réunion — à proximité de Dallas et à moins d’une centaine de kilomètres de l’endroit où, quelques années plus tôt, 485 Français avaient projeté de s’établir pour appliquer les préceptes communautaires d’E. Cabet. Godin suit de très près le développement de Réunion et s’emploie à de multiples tâches. Nommé gérant du bureau de Bruxelles avec A. Bureau et F. Cantagrel, il participe au recrutement des volontaires intéressés par l’aventure puis s’occupe de leur départ. Il se soucie également de l’organisation concrète de Réunion.

La première difficulté est liée à la capacité des colons à remplir leurs fonctions. Sur place, F. Cantagrel se lamente. Le 7 octobre 1855, il écrit aux gérants restés sur le Vieux Continent pour leur demander de « ne laisser partir pour Réunion que des phalanstériens ayant de la fortune, des capacités éprouvées, étant célibataires ou mariés sans enfants jeunes », etc. Godin lui répond : « Pas d’illusions, mon cher Cantagrel. La majorité des phalanstériens, des vrais croyants, des hommes de foi ayant comme vous le dites de la fortune (et Dieu sait quel en est le nombre !) sont dans les fonctions dites libérales. Des phalanstériens garçons, ou mariés avec femmes capables, sans enfants jeunes, laboureurs labourant, charpentiers charpentant, et possédant des ressources, mais c’est là de l’idéal, de la théorie et nous sommes devant la pratique ! » En un mot, Godin milite en faveur de la migration de personnes aptes à exercer des métiers utiles pour la communauté plutôt que d’individus convaincus mais dans l’impossibilité de fournir une quelconque contribution matérielle au collectif.
Godin constate par ailleurs qu’à Réunion les principes d’organisation du travail adoptés encouragent le laxisme et l’inefficacité. Les hommes et les travaux sont répartis en six classes. Les ouvriers sont payés à l’heure à des tarifs variables selon les groupes, non à la tâche comme prévu initialement. Seuls les chefs de fonction sont rémunérés au mois. [...]

Godin n’est guère écouté. Il est même marginalisé par ses collègues en charge à Paris de la gérance de Réunion. Le petit groupe publie alors un Bulletin de la société de colonisation européo-américaine. Jugés trop médiocres dans leur forme, les articles proposés par Godin sont systématiquement refusés. L’autodidacte Godin ne peut rivaliser avec ses amis, pour la plupart diplômés de l’enseignement supérieur, et peu amènes à son égard. [...]

Réunion est de toutes manières un échec. Incapable de diriger, V. Considérant jette l’éponge. Le principal disciple de C. Fourier en est à ce point affecté qu’il tombe en dépression et recourt à la morphine pour panser ses blessures psychiques. [...]

Godin avait-il anticipé la déconvenue de Réunion ? Au début des années 1850, il pressentait en tous les cas les difficultés concrètes de toute aventure fouriériste. En 1853, dans une lettre adressée à F. Cantagrel, Godin évoque les difficultés des phalanstériens à édifier des colonies. Il se laisse aller à la confidence. « Cela m’amène à vous dire que depuis que j’ai été obligé de refouler si profondément mes espérances de réalisation phalanstérienne en France, œuvre en vue de laquelle je n’aurais pas voulu éparpiller le peu de force et de concours que je pouvais lui accorder, je me suis déjà demandé bien des fois si ma position ne me permettrait pas de réaliser, à côté de mon établissement, une cité ouvrière dans laquelle un véritable confort serait accordé à mes ouvriers, eu égard à l’état dans lequel ils vivent. »

L’échec de Réunion n’a pu que conforter Godin dans son ambition personnelle. Dans Solutions sociales, Godin dit à nouveau combien sa déception a pu s’avérer finalement déterminante pour l’avenir. « Il me suffira de dire qu’en perdant alors les illusions qui avaient motivé ma confiance, je fis un retour sur moi-même, et pris la ferme décision de ne plus attendre de personne le soin d’appliquer les essais de réformes sociales que je pourrais accomplir par moi-même. » Même conclusion encore en 1883. « Une des causes principales de ces échecs semble avoir été l’insuffisance des études pratiques. Peut-être si l’école de Fourier fut restée exclusivement sur le terrain de l’association entre les divers éléments producteurs, eût-elle réalisé la commune sociétaire ? Nous avons bien la nôtre aujourd’hui, car le Familistère n’est pas autre qu’une commune. Il compte 1 200 personnes, il a ses conseils et comités spéciaux, son administration propre. »
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Une lettre de Jean-Baptiste à Émile
Mon cher Émile,
Que puis-je te dire ? Ton bulletin m’indique la mesure de l’attention que tu prêtes à mes recommandations. Tu as été depuis ta rentrée au collège le 17ème sur 40. Tu es aujourd’hui le 31ème sur 41 à ton premier bulletin. Tu pourras être à la queue. Tu m’as déjà écrit que tu n'aimes pas les reproches et moi j’aime encore moins t’en faire. Je serais si heureux de n’avoir que des félicitations à t’adresser. Si tu nous aimais autant que nous t’aimons, tu ferais assurément plus que tu ne fais pour nous procurer cette satisfaction. Ton écriture ne gagne pas non plus. Elle est toujours comme celle d’un enfant qui commence à écrire. Je m’irrite, car il faudrait bien que je continue à te montrer que je ne suis pas content de toi et, pour ne pas le faire plus, des reproches je me fais. Je te prie de te souvenir combien tu t’es montré désireux de bien faire le jour où malade à Paris tu étais auprès de moi et me quittais sur de bons sentiments. Tâche de réchauffer ton cœur à ce souvenir et de retrouver le courage des bons désirs dont tu étais animé ce jour-là. Ton père fait toujours ce qu’il promet. Sois donc son fils et tâche de nous aimer assez pour aimer toi-même faire des progrès en toutes choses pour ton éducation. Aime-nous enfin autant que nous t’aimons.
Godin
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A l’extérieur du Familistère, l’ire gagne à nouveau certains esprits lorsque, le 15 novembre 1885, l’assemblée générale de la Société du Familistère décide à l’unanimité de demander à Godin qu’il accorde à l’entreprise un prêt de 3 millions de francs au taux de 4 %. Dans la lettre qu’il fait placarder dans les rues de Paris en réaction à l’événement, un « antispéculateur » se gausse du fondateur dont le traitement « ferait vivre un régiment » !
Lettre de l’antispéculateur à Godin, de Guise
Paris, le 29 novembre 1885,
Minuit et demi
Monsieur Godin,
J’ai sous les yeux le numéro 327 du journal Le Devoir du dimanche 29 novembre 1885, et c’est sa lecture qui me dicte cette lettre.
De quelle jouissance inconnue vous venez de priver vos vieux jours !
Songez que l’on a que celles que l'on sait se donner, et que l’autre monde n’est qu’une chimère.
Quoi ! en quelques mois votre journal socialiste a fait connaître votre verve et prononcer votre nom dans le monde entier.
Quoi ! vous touchez chaque année pour votre travail personnel un traitement qui ferait vivre un régiment !
Quoi ! vous avez édifié un familistère, fondé une association, organisé la mutualité, et plutôt que de saisir l’occasion de couronner un si bel édifice, de franchir d’un seul bond tous les degrés qui empêchent le spéculateur de s’élever jusqu’au travailleur, vous préférez prêter 3 millions à 4 % d’intérêt.
Quoi ! vous avez laissé échapper l’occasion d’être le premier à montrer à la face des spéculateurs du monde entier que leur dieu capital, valeur d’intérêts, n’était entre vos mains qu’un outil que vous saviez vous faire rendre tel que vous l’avez prêté.
Moi, depuis la dernière période électorale d’il y a quatre ans, j’ai économisé, sou par sou, quelques centaines de francs, afin de profiter de celle-ci pour pouvoir seulement afficher sur les murs de Paris cette vérité, et je ferai de même, en attendant l’autre, pour pouvoir recommencer, n’ayant que mon travail au jour le jour, pour subsister.
Ah ! mon pauvre Monsieur Godin, malgré vos millions, en face de vous, comme je me sens riche ! J’en pleure de joie, et comme je vous plains ! Apprenez que le millionnaire qui spontanément eut été capable de faire cela, eût été digne de présider une véritable république ; et sachez-le, Monsieur Godin, elle viendra, cette république-là ! .
GLOIRE AU TRAVAIL
MORT AU SALARIAT ET À LA SPÉCULATION
L’antispéculateur
Certifié conforme à l’original
Stumph, candidat
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La réception du projet est tiède, pour ne pas dire fraîche. Lorsque, en juillet 1878, Godin présente aux travailleurs de son usine les titres qui certifient leur association à la propriété, seuls deux ouvriers et deux employés signent immédiatement pour donner leur accord. Tous les autres marquent leur défiance, et certains, au retour de la réunion, jettent même dans l’Oise les titres proposés. Un témoignage recueilli auprès d’un ouvrier de Godin par un spécialiste des questions sociales confirme le scepticisme ambiant. « C’est ici, sous les arbres, dit l’ouvrier avec un grand accent de respect, que M. Godin nous réunissait tous les soirs d’été, après le travail ; il s’asseyait là, dans le kiosque, à une petite table, et, tous en rond, nous écoutions ses conférences sur l’humanité, l’éducation, la fraternité. Comme il parlait bien, monsieur ! Quel mal cet homme-là s’est donné pour voir accepter ses idées et son argent par ses ouvriers ! Si vous saviez ! Il lui a fallu lutter pendant vingt ans pour être compris. On ne voulait pas le croire ! Pensez donc, un patron qui veut partager ses bénéfices avec ses ouvriers, leur en faire cadeau, ça ne s’était jamais vu ! Tout le monde le disait ! Moi comme les autres. Il doit y avoir un piège là-dessous. »
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