Je ne suis pas chagriné que nous remarquions l'horreur barbare qu'il y a dans une telle action, mais je le suis pour sûr de ce que, jugeant bien de leurs fautes, nous soyons si aveugles aux nôtres. Je pense qu'il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu'à le manger mort, à déchirer par tourments et par géhennes un corps encore plein de sentiment, à le faire rôtir par le menu, à le faire mordre et meurtrir par les chiens et les pourceaux (comme nous l'avons non seulement lu, mais vu de fraîche mémoire, non chez des ennemis anciens mais chez des voisins et des concitoyens, qui pis est, sous prétexte de piété et de religion) qu'à le rôtir et à le manger après qu'il a trépassé.