Comme ils étaient en train de sortir du golfe de Marseille, les prisonniers du château d’If, l’une des îles qui les séparaient de la pleine mer, furent les derniers à les saluer, aux cris de "Vivent les colons ! Vive la liberté !" Liberté, un mot qui prenait toute sa signification dans la bouche de ces condamnés à vie ! Quelques acharnés répondirent en agitant leurs bonnets rouges, les bonnets phrygiens qu’ils avaient emportés avec eux en souvenir, on entendit même un ou deux "Vive l’anarchie", mais Jeanjean et deux autres gardes-chiourmes munis de bâtons les menacèrent et les firent taire. Tous les autres ne disaient rien.
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