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Citation de Nadiamilan


Dans cette cour, devant la demeure paternelle, il n’y a plus de vigne vierge, il n’y a plus de pigeons ni de pigeonnier, il n’y a plus de géraniums, l’accès au bassin a été muré et le beau bougainvillier qui s’y adossait n’est pas encore en fleurs. Il n’y a plus que la douceur d’un après-midi de mai et deux anciens encore alertes qui essaient difficilement de trouver la voie vers le passé, cette histoire vieille de plus de soixante ans et le souvenir si fort des jeux et des joies de notre enfance commune. Les autres nous entourent et écoutent, essayent de comprendre ce qu’ils ne comprendront jamais, les soirs d’été à faire de la planche à roulette dans la cour poussiéreuse, les soirs d’hiver à jouer au couteau dans la terre moussue de décembre, les parties de foot des garçons, du côté de l’aire à battre – nous, les petites filles n’étions que spectatrices. Les grandes, immenses soirées d’été et la poussière urticante du blé en grain. Les parties d’osselets. Et notre innocence.
Un élan nous pousse l’un vers l’autre, nous avons la gorge serrée, nous nous donnons l’accolade. Nous savons que nous ne nous reverrons sans doute jamais. D’ailleurs, y tiendrions nous ? Nous ne sommes que le croisement de deux lignes de vie…

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