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Critiques de Micky Papoz (25)
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Que le diable les emporte !

"Elle est folle cette bonne femme !" Telle avait été la réaction d'une lectrice de la revue "N comme Nouvelles" après la parution en mars 1987 de "La grande faucheuse" (nouvelle publiée dans le receuil "A chacun son monstre", même éditeur)



C'est qu'en France, la littérature fantastique et horrifique n'est pas toujours appréciée à sa juste valeur, qui plus est si l'auteur est une auteure, la lectrice mentionnée plus haut devait, je suppose- penser qu'une dame n'écrit pas des contes macabres.



Il est vrai qu'elles ne sont pas si nombreuses à oeuvrer dans ces genres, même si ces dernières années quelques noms émergent (Mélanie Fazzi, Morgane Caussarieu, Estelle Faye,entre autres) dans les années 80, les auteures du genre, surtout francophones, étaient rares.



C'est une initiative d'autant plus heureuse de l'éditeur Rivière Blanche, que de publier ce second receuil de 23 contes, variés dans leurs thèmes, parfois très courts, mais toujours efficaces.
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A Chacun son Monstre

Rivière Blanche nous propose un nouveau recueil de Micky Papoz (Le cahier gainé de noir, Au seuil de l'enfer) qui s'ouvre sur un court roman "Damnés", que j'ai trouvé assez peu convaincant.



Ce texte était peut-être destiné et formaté pour une collection (du style "Gore" chez Fleuve Noir) toujours est-il que cette histoire horrifique de jeunes artistes tombant dans les filets d'un malfaisant propriétaire de cabaret m'a laissé de marbre, d'autant que j'avais très vite compris la vraie nature et le vrai nom du directeur de l'établissement nommé "Aux trois pendus"...



Heureusement, les nouvelles qui composent le reste du volume sont mieux inspirées (et accessoirement mieux écrites).



Introduites par une courte présentation de l'auteure, ces nouvelles, dont certaines sont inédites, les autres ayant été publiées dans des revues et anthologies, présentent l'avantage d'être situées dans notre quotidien.



En effet, ses histoires s'inscrivent dans un environnement qui nous est facilement identifiable (en gros, la France contemporaine) et cela renforce l'effet de glissement, ou du chute dans l'incroyable, le fantastique ou l'horreur.



Le fantastique français actuel a des représentant(e)s très doué(e)s, souvent trop peu connu(e)s, Micky Papoz en fait partie, publiant discrètement des écrits de qualité.



Saluons encore une fois les éditions Rivière Blanche pour le travail éditorial réalisé.

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Le Cahier gainé de noir

Isidorine Bournier, quinquagénaire célibataire est femme de chambre dans un hôtel cannois.

Sous son apparente banalité, elle cache un secret inquiétant et malsain...



Le roman de Micky Papoz, s'inscrit dans la politique éditoriale des éditions "Rivière Blanche".

A savoir perpétuer l'esprit des collections du Fleuve Noir, au travers de rééditions ou, comme ici, de textes inédits gardant l'esprit maison.



"Le cahier gainé de noir", aurait en effet pu figurer dans la collection "Angoisse" des années 70.

L'action se déroule en France, les personnages sont des gens ordinaires, et l'aspect "horrifique" est plutôt soft.



On peut considérer que ce livre est un hommage réussi à ce type de romans populaires très spécifique.



Pour le reste, il ne faut pas s'attendre à une oeuvre d'une grande puissance, ou d'une originalité bouleversante, mais plus comme un roman à la noirceur assumée.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie dirigée par Estelle Faye et Floriane Soulas, parue aux éditions Goater. Je me suis procuré ce recueil à Ouest Hurlant; c’était, un des bouquins sans lequels je ne voulais pas quitter le festival. J’avais assisté à la table ronde dédiée à l’anthologie, qui m’avait mis encore plus l’eau à la bouche. Malheureusement, je peux dire que la rencontre est loupée.



Je ne vais pas passer en revue les différentes nouvelles ici. Si vous le souhaitez, je vous invite à lire la chronique complète sur le blog, je mets le lien en-dessous.

En revanche, je vais plutôt livrer mon ressenti global et quelques remarques d'ensemble.



La déception vient d'abord de mes attentes, en fait. Cette anthologie promettait du lourd et du sombre. J’attendais un dépassement de l’imagination, des textes sans limites, des prises de risques. Mais finalement, je n’ai rien eu de tout cela.



D'abord, « aucune limite », avait dit Estelle aux autrices. Malheureusement, c’est la sensation que j’ai eue en lisant Nous parlons depuis les ténèbres. Certains textes ne sont pas suffisamment aboutis, d’autres se révèlent assez timides. J’ai senti de la retenue à plonger franchement dans les ténèbres, comme si les autrices avaient souhaité rester sur le seuil. Et j’ai même ressenti une sorte de froideur, de réticence à parler depuis les ténèbres. Comme un manque d’entrain, ou un texte écrit parce qu’il le fallait. Je n’ai pas ressenti le plaisir qu’ont eu les autrices à écrire ces nouvelles.



Ensuite, je n’ai pas vibré dans ces pages. Je n’ai pas frémi, je n’ai pas eu de frissons, rien ne m’a vraiment bousculée, dérangée ou mise mal à l’aise durablement. Et c’est surtout ça que je reproche au recueil. D’être mollasson, de manquer de punch, de volonté, de cœur à l’ouvrage, de fougue, de saut à pieds joints dans la noirceur collante des ténèbres. Il y a quand même la nouvelle de Morgane Stankiewiez, qui se détache très clairement des autres textes. Mais ça ne suffit pas; les nouvelles ne sont pas mauvaises, d'ailleurs j'ai bien aimé quelques textes (celui de Louise Le Bars avec sa prose poétique, celle de Cécile Guillot, très mélancolique...). Mais en termes de coup de poing dans la tronche, le compte n'y est pas. Et ça, c’est vraiment, vraiment dommage.



Est-ce parce que notre conception française de l'horreur est beaucoup plus restrictive que celle anglo-saxonne ? Peut-être, mais dans ce cas, il me semble que le recueil ne se positionne pas très bien, tant dans son projet littéraire que vers son lectorat. Il aurait peut-être fallu, dans la préface, réancrer l'anthologie dans un héritage plus marqué afin que les attentes soient en concordance avec les textes proposés. C'est juste une hypothèse, que je développe davantage dans mon billet, mais je me suis posé la question, en tout cas.



Enfin, quelques remarques sur la forme. J'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas davantage de liens entre les nouvelles. J'ai plus eu la sensation de lire une addition de textes qu'un ensemble harmonieux tissé de bout en bout, avec échos et clins d'œil. Je regrette aussi que la forme finale n'ait pas été plus soignée, avec une relecture performante éliminant les coquilles, oublis de ponctuation et maladresses de langage dans une nouvelle. Ce beau projet aurait mérité à mon avis de mûrir davantage.



Alors voilà, j'espérais un feu d'artifice, un océan de malaise, de frissons et de vertiges, un puits de noirceur sans fin, mais ma lecture a davantage ressemblé à un pétard, une promesse de nuits tranquilles et des nuances de gris. Je suis un peu déçue, il faut bien le dire...
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
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Nous parlons depuis les ténèbres

Vous qui abordez ce recueil, abandonnez tout espoir de retour : le titre est explicite.

Dix nouvelles de dix autrices, "des mauvais genres" , inaugurent la série " Relapse", laquelle aborde les sujets considérés comme hérétiques _ editions Goater _

"Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix." (4e de couverture).

Apres une introduction d'Estelle Faye, coordonnatrice de cette anthologie,et autrice, les nouvelles se succèdent ,  tres diverses, tant par leurs thèmes que par le style. Non adepte de ce genre de litterature, j'ai apprécié, sans me lasser, la qualité des proses, du rythme et du style de narrations. Bravo pour ces dix choix.

   _ dans un monde gothique, les salubres urbains (les sournois et les violents)* . capturent des élus pour le " culte de l'homme sain".

dont "la petite soeur des fauves"...Encore une Blandine !

  _. quoi de mieux que le chant "Flowers of Scotland" pour attirer _à jeun _une sirène du loch Ness ?

  _ une EMI (experience de mort imminente) est "étudiée" par un médecin et un prêtre... "... et ne croyez pas que vous serez épargnés ! le Malin est pernicieux, et il aurait  un attrait pour les âmes les plus pures..."

  _ Un voleur d'âmes nous explique qui il est, ce qu'il fait, pour le compte de qui, avant de rencontrer... Depuis, il n'est plus.... il vit !

Et il vous l'expliquera mieux que je ne le fais.

  _ Dans un véhicule interstellaire, en transit depuis 8 ans, 2 membres de l'équipage et une IA (intelligence artificielle) engagent leur avenir...surprenant !

  _Un marchand de sucreries envoute la clientele foraine, et la rend dépendante et violente, pouvoir que va tenter de s'approprier la plus perverse des ado du collège.

_ Un monstre pédophile n'est pas forcement doté de pouvoirs surnaturels, mais il peut être le directeur de l'école de vos enfants, et apprécié pour son humanisme apparent.

_ Enfin, ma préférée , d'Estelle Faye : une communauté de moines, dans une ile quasi inaccessible, survit et s'étiole, ravitaillée par les miserables pêcheurs locaux. L'un d'entre eux, novice accède à la bibliotheque pluriseculaire et peu à peu s'émancipe .

Les ténèbres ne sont donc pas obligatoirement liés à des forces occultes, mais parfois seulement en l'homme lui meme.

J'ai aimé, pas au point d'attendre les publications suivantes ni de faire des cauchemars.... Donc 4/5.

Qu'en pense Gabylarvaire?
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Nous parlons depuis les ténèbres

Moi qui ne suis pas tellement fan des nouvelles d’une manière générale, et encore moins d’horreur, j’ai passé un très bon moment avec ce recueil. A tel point que j’en viens à me demander si ma conception de l’horreur n’était pas complètement erronée.



Je suis toujours parti du principe que je ne pouvais pas aimer l’horreur dans la mesure où je déteste me faire peur et où je n’apprécie pas du tout tout ce qui est gore ou sanguinolent. Avec ce recueil, je me rends compte que ces choses qui me rebutent sont loin d’être des pré requis puisqu’aucune des nouvelles ne rentre dans ces catégories (bien que l’une d’entre elles soit extrêmement inconfortable à lire).



Je ne vais pas détailler mon avis sur chacune des nouvelles puisqu’il y en quand même 10, mais je vais vous dire quelques mots sur celles qui m’ont le plus marqué.



J’ai beaucoup aimé 𝐔𝐧 𝐚𝐫𝐫𝐢è𝐫𝐞-𝐠𝐨û𝐭 𝐝’é𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭é, la nouvelle de Morgane Caussarieu, qui revisite le mythe de la sirène et nous propose une autre manière d’aborder l’immortalité. Je pense que j’aurais aimé en avoir un peu plus mais j’ai en tout cas trouvé cette nouvelle très réussie.



𝐀𝐦𝐞𝐬-𝐒𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬, la nouvelle de Louise Le Bars fait partie de celles que j’ai préférées. J’ai tout de suite adhéré à la plume et à l’univers proposé par l’autrice. On y retrouve des genre de créatures chasseuses d’âmes (ce qui n’est pas franchement habituel), et l’une d’elles s’adresse à nous pour nous raconter son histoire. Le concept en lui-même m’a beaucoup plu et j’ai trouvé que le petit twist de fin fonctionnait extrêmement bien.



𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞 𝟗, la nouvelle de Floriane Soulas est pour moi la plus réussie, ne serait-ce que parce qu’on a vraiment l’impression d’avoir une histoire complète, et pas juste un fragment d’histoire comme ça peut être le cas dans d’autres nouvelles. Tout commence de manière assez angoissante, avec le personnage principal qui se réveille entièrement seule dans un genre de station spatiale. A travers différents flashbacks, on va découvrir ce qu’il s’est réellement passé avec une gestion du suspense très efficace.



La nouvelle de Barbara Cordier intitulée 𝐋𝐚 𝐛𝐨𝐮𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 m’a aussi beaucoup plu. On y découvre un confiseur capable de créer des bonbons au potentiel addictif démesuré, et on suit tout ça à travers les yeux d’une jeune fille de 12 ans absolument odieuse et sans scrupules. Le résultat est assez glaçant.



La nouvelle la plus marquante, parce qu’elle est de très loin la plus dérangeante, est 𝐓𝐮 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 de Morgane Stankiewiez. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la thématique abordée mais vous pouvez je pense la deviner juste à partir de ce titre… Cette nouvelle est particulièrement malaisante à mesure qu’on découvre le personnage principal, ses pensées, ses justifications, et surtout ce qu’il est prêt à faire pour se couvrir. Si la majorité des nouvelles mettent en scènes des créatures, celle-ci est la seule à nous proposer un vrai monstre, pourtant parfaitement humain.



Même si je n’ai pas détaillé chacune des nouvelles, je les ais toutes vraiment appréciées. Les plumes des autrices sont toutes très plaisantes, et chacune développe une esthétique et des concepts très différents mais tous intéressants. Une très bonne découverte pour moi, sublimée par la magnifique couverture signée Anouck Faure.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Anthologie de nouvelles écrites par un collectif de 10 femmes issues du milieu de l'imaginaire francophone, Nous parlons depuis les ténèbres regroupe des textes aux sujets très variés les uns des autres tout en ayant comme fil rouge le récit"horrifique".

Tous les textes présent m'ont plu, avec certains coups de cœur comme Petite sœur des pauvres d'Aurélie Wellenstein qui dépeint un destin effrayant ou l'ont retient son souffle et doté d'une chute parfaitement maîtrisée, Planète 9 de Floriane Soulas qui nous livre de la SF horrifique dans toute sa splendeur digne des plus grand textes du genre, La boutique de Barbara Cordier qui est original à souhait ! Tu aimes les enfants de Morgane Stankiewiez même si ce dernier est particulièrement malaisant en mettant le lecteur face à deux sujets d'actualité particulièrement forts.

Les autres textes ne sont pas en reste, conte horrifique, hommage à la mer et sa puissance, du sombre, du gothique de l'horrifique, dans des textes plus ou moins longs mais toujours bien calibrés.

La couverture signée par la très talentueuse Anouck Faure mérite également d'être citée de par sa beauté sombre, complément en accord avec le recueil
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Nous parlons depuis les ténèbres

Il y a quelques semaines maintenant je vous présentais le recueil de nouvelles de @k_tastrof issu de la collection Rechute aux éditions Goater. Aujourd’hui je vous parle du tout premier ouvrage d’une collection dérivée nommée Relapse, une anthologie de nouvelles « horrifiques » d’autrices françaises bien connues de la sfff.



Quelques mots avant toute chose sur cette maison d’édition qui s’impose pour moi comme étant une référence dans le milieu grâce à des textes qui raisonnent, engagés, inclusifs, militants et féministes et à des auteurices qui semblent s’exprimer sans retenue ni censure. Pour moi Goater c’est un exemple mais aussi et surtout l’espoir d’un avenir positif pour l’imaginaire en France, trop souvent stigmatisé et critiqué.



Malheureusement avec Nous parlons depuis les ténèbres, une légère amertume - puis-je vraiment parler de déception ?- est venue poindre sournoisement le bout de son nez au fil de ma lecture. Peut-être m’étais-je laissée emporter par mes attentes ? Car à l’annonce de ce regroupement d’autrices, qu’on se le dise, j’étais surexcitée. Et même si au fur et à mesure de l’avancé dans le recueil les nouvelles gagnaient en force, j’ai globalement manqué de quelque chose.



Avec le recul, je dirais que la plupart des textes m’ont semblé inachevés comme en suspension dans l’attente de leur fin ou d’un dénouement bien plus sombre. Parce que finalement ce qui se dégage de cet ensemble ce sont des mots durs, brutaux, funèbres mais qui ne suffisent pas à faire illusion, à rendre l’immersion « réelle » ni à transmettre des émotions vives. Voilà ce qui m’a manqué : du mordant et des éléments de terreur pour que l’angoisse prenne forme, s’insinue en moi et me glace le sang, et de l’intensité pour y croire, être happée et transportée dans ces tréfonds de l’horreur, du gothique et du fantastique.



- Pour en revenir aux nouvelles, je dirais que celle d’Aurélie Wellenstein coche toutes les cases mais l’effet de surprise n’y est pas lorsque l’on connaît les écrits de l’autrice.



- La nouvelle qui m’a le plus touchée est celle de Lizzie Felton parce que la psychiatrie c’est mon truc et que l’expérience de mort imminente c’est idéal et passionnant. Le sujet est proprement traité même si les croyances du psychiatre m’ont semblé peu crédibles. Malgré tout il m’a manqué un petit quelque chose pour entrer totalement dans la danse.



- Celle qui fonctionne le mieux pour moi est celle de Floriane Soulas et même si la peur ne s’est aucunement immiscée en moi, j’ai adoré le côté très visuel et cinématographique apporté par l’autrice avec son huis clos spatial.



- Barbara Cordier m’a impressionnée avec sa belle écriture, tout en rondeur, fluide et apaisante que je ne connaissais pas. J’ai beaucoup apprécié les réflexions, remarques et pensées des jeunes protagonistes mais encore une fois point de frissons par ici.



- La conclusion mortelle de la nouvelle de Cécile Guillot était excellente, mais il m’a manqué les émotions.



- La plus réussie est sans conteste celle de Morgane Stankiewiez, parfaite en tout point. Du début à la chute.



- Enfin, celle d’Estelle Faye conclut magnifiquement ce recueil de 10 textes.



Même si j’en attendais plus, je suis heureuse d’avoir découvert de nouvelles autrices, le concept est génial et je ne peux que recommander cette lecture ne serait-ce que pour l’expérience. Je reste aux aguets et au taquet, toujours, car je ne veux surtout pas rater le prochain numéro de Relapse.



*Merci infiniment @editionsgoater pour l’envoi du roman, ce fut une très belle surprise.

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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est issu d’une idée absolument géniale: redonner une place à l’horreur et aux autrices qui en écrivent. Avec des textes dans des styles et des genres différents, c’est tout un panel de plumes et d’interprétation de l’horreur qui nous est proposé. Si certains textes m’ont paru un peu timides, d’autres m’ont vraiment conquise et j’ai désormais soif de plus de lectures dans le genre.



Critique complète sur yuyine.be !
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Nous parlons depuis les ténèbres

Quelle déception.

J'avais été séduit par le concept, la proposition, et je me faisais une joie de découvrir de nouvelles voix, de nouvelles autrices (je n'en connaissais aucune à part Morgane Caussarieu, mais seulement de nom, avant de lire ce recueil de nouvelles).



Dans sa préface, Estelle Faye prend soin d'étendre sa définition de l'horreur à quelque chose de plus large que l'acceptation strict du terme : on parle de fantastique sombre, de mauvais genres, de gothique. Je ne m'attendais donc pas à être particulièrement terrifié mais, a minima, à être un peu bousculé dans mes habitudes, à lire des textes osés, différents, singuliers.



A une exception près, cela n'a malheureusement ça n'a pas été le cas : la plupart des textes sont, au pire inintéressants, au mieux divertissants mais plus simplement et plus généralement, ils sont souvent assez oubliables.



Il n'y a donc eu que le texte de Morgane Stankiewiez, "Tu aimes les enfants" pour rattraper un peu le tout. C'est la seule nouvelle qui m'a vraiment bousculé et que j'ai trouvé audacieuse.

J'ai aussi été séduit par la prose de Louise le Bars pour "Ames Soeurs" mais sans vraiment accrocher à l'histoire.



Si je devais donner noter chaque nouvelles séparément :

- Petite soeur des fauves d'Aurélie Wellenstein 2/5

- Un arrière-goût d'éternité de Morgane Caussarieu 3/5

- Isadora de Micky Papoz 2/5

- Val d'errance de Lizzie Felton 1/5

- Âmes Soeurs de Louise Le Bars 3/5

- Planète 9 de Floriane Soulas 2/5

- La Boutique de Barbara Cordier 1/5

- Pas de deux avec les ténèbres de Cécile Guillot 1/5

- Tu aimes les enfants de Morgane Stankiewiez 4/5

- La célébration de la mer d'Estelle Faye 2/5



5/5 à la magnifique couverture illustrée par Anouck Faure... mais pas 5/5 aux éditions Goater pour le travail de relecture et de correction vraiment insuffisant. Bien qu'il soit indiqué 2ème édition sur mon livre (je suppose donc qu'une première passe de coquilles a été corrigée) j'ai pu relever plusieurs erreurs alors que je suis pourtant loin d'être parfait en orthographe.





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Nous parlons depuis les ténèbres

J'ai vécu cette lecture comme une trahison, un mensonge; l'on m'avait promis des frissons, de l'angoisse, de l'horreur, les ténèbres eux mêmes pour l'arrogant prix de 16,90€! Je n'ai rien eu de tout ça.



Sur les dix nouvelles composant ce décevant recueil, seules deux ont réussi, de part leur plume et par l'audace de s'aventurer dans l'épouvante et le dérangeant (malheureusement, toujours qu'à la timide surface du genre), à imposer un faible malaise comme le vendait Estelle Faye. Le reste, d'un ennui et d'une platitude terrible, d'un manque de cran et de courage presque honteux pour des auteures du genre, m'ont fait perdre mon temps!!! Que ce soit dans le manque d'originalité des nouvelles ou dans la monotonie d'une écriture incolore et sans personnalité, tout venait à manquer; chacune des histoires laissait un arrière goût d'inabouti et d'inachevé dans la bouche, comme si à deux doigts de frôler une idée sombre sans vraiment y parvenir... les véritables ténèbres sont les lacunes et le vide dont souffrent ces nouvelles!!! Par quelle saugrenue idée ont elles pu décider de vendre des histoires de sirènes et du diable comme la noirceur des ténèbres? Je fais des rêves plus complets et aboutis lors de mes siestes post déjeuner.



En conclusion, ce recueil est rempli de nouvelles ordinaires que je qualifierais même d'oubliables. J'en suis particulièrement déçue, car j'avais foi en les femmes du genre.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Bof, bof.

Je me retrouve déçu par ce recueil, avec la sensation qu'aucune de ces histoires, à part peut-être celle d'Aurélie Wellenstein, n'allait au bout de son ou ses idées. Et ce n'est jamais très sombre, ce qui est quand même un comble. Certains textes auraient mérité plus de travail, en particulier celui de Floriane Soulas, dont l'écriture m'a paru extrêmement "scolaire".

Bref, un très bon concept de recueil, gâché par le (manque de) fond et la forme.
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Puntaterra

Petite lecture chez le Rivière Blanche de Philippe Ward et artikel unbekannt / schweinhund, histoire d'essayer d'oublier que des copains décident de casser leur pipe, et je dois dire que le Puntaterra de Micky Papoz remplit son office avec une certaine réussite. Tout d'abord, je pensais, il me faut le dire, tomber sur un roman fantastique puisque la dame, talentueuse, m'avait déjà bien diverti avec son roman Les Malfairies, petite perle à peu près introuvable désormais, et qu'elle verse quoi qu'il en soit globalement dans le fantastique. Ainsi, ce roman, précisément, se trouve dans la collection noire de Rivière Blanche, mais n'aurait pas fait tâche, loin de là, dans la collection blanche tant il est en réalité loin du fantastique que je pensais trouver. Il s'agit en effet d'un roman d'aventures post-apocalyptique, et l'histoire se déroule environ un millier d'année après notre effondrement. Les continents ont fait plouf plouf, les volcans se sont bien marré à en cracher des tas de glaires chauds et rougeauds qui, une fois refroidis, forment sur les océans des îles mouvantes que les hommes survivants sont capables de diriger sur l'eau et d'accoster sur les rives quand ils en ont besoin (pour du troc, des explorations, visites amicales ou inamicales, etc.). Dans tout ce micmac des plus étrange on suite Aliénor et Romanic, deux séniors qui vivent sous la coupe d'un mystérieux Commandeur, dans une société où les radiations ont tellement causé de dégâts qu'il est devenu impossible ou seulement miraculeux d'avoir des enfants. Eux, couple amoureux qui plus est, n'ont pas eu ce miracle mais une deuxième chance leur est pourtant offerte. Il leur suffit de suivre les indications d'un parchemin, qui doit les mener à la "Cueillette". Il s'agirait d'étranges fruits en mesure de rajeunir ceux qui le consomment. Bien évidemment, tout un tas d'embûches les attend. Durant leur périple, ils rencontrent Zeev, commandant d'une île que n'aurait pas reniée le maréchal Pétain adepte du retour à la terre, et leur destin va basculer...

Autant le dire tout suite, le roman de Micky Papoz ne brille pas forcément par son originalité, bien qu'il contienne quelques idées fort amusantes, comme ces îles mouvantes. Et comme l'autrice manie à merveille le langage maritime, cette idée plus rigolote que crédible passe comme sur du velours (on ne peut, je vous le dis, plus utiliser l'expression "comme une lettre à la poste", première expression familière à avoir pris le sens inverse, à mon sens, ces dernières années !) et comme, pour le reste, l'homogénéité globale de l'écriture apporte une efficacité recherchée de roman d'aventures, le lecteur se retrouve très vite, sans s'en rendre compte, au bout de ce voyage de 188 pages, que l'on aurait pu retrouver dans le catalogue du Fleuve Noir Anticipation, disons période 1970/1990, et dans le bon panier, celui des Jeury, Verlanger, Le May, Hérault, jusqu'au "Cocons" de Philippe Guy qui pour moi clôt presque une époque, celle qui nous offre une SF tournée vers les classiques américains de l'âge d'or, notamment. Si les événements vont parfois trop vite, et si une bonne relecture aurait été nécessaire (mais j'ai tout noté pour l'éditeur), on se retrouve avec un roman d'aventures à l'ancienne (avec Mutants et cyborgs) qui prouvera encore une fois à ceux qui pensent que certains types de SF (qui ont fait le bonheur de certaines collections marquées masculines) sont forcément genrés et écrits par des hommes que toute frontière n'est qu'un mur de plâtre, poreux, facile à battre en brèche. Merci pour ce moment, Micky Papoz.
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Nous parlons depuis les ténèbres

J'ai longuement hésité entre trois et quatre étoiles. J'ai beaucoup aimé la plupart des nouvelles, jusqu'à l'avant dernière, et je vois dans les autres commentaires que je ne suis pas la seule.

Je ne comprends pas ce que cette histoire fait là, elle est complètement hors sujet et est venue gâcher le plaisir que je prenais à lire de la littérature de l'imaginaire sombre.

Ce recueil m'a quand même permis de me réconcilier avec Morgane Caussarieu, et m'a donné envie de creuser la SF de Floriane Soulas.
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Nous parlons depuis les ténèbres

L’anthologie Nous parlons depuis les ténèbres se présente comme une plongée dans les voix horrifiques d’autrices francophones d’aujourd’hui. Une façon de remettre au goût du jour celles qui furent les pionnières de ce genre, que l’on a pourtant tendance à ne pas associer au féminin. Je ne pensais pas à la lire au départ, car l’horreur et moi, ça fait deux. Ou plutôt : ça ne le fait plus. Fut une époque où j’engloutissais les romans d’horreur avec délices, et un jour, il y a eu l’étalage de tripailles de trop. Depuis, je n’y parviens plus quand c’est trop gore ou lorsque certains sujets sont abordés. En revanche, je continue de raffoler de l’horreur psychologique !



Par ailleurs, l’horreur a, en France, une signification différente de celle des pays anglo-saxons. Ce qui explique certaines confusions – par exemple, ma novella Sang d’écume, pourtant conçue comme un texte fantastique à l’ambiance lovecraftienne, auteur horrifique bien connu, je ne la classais pas d’emblée dans ce genre-là. Mais des lecteurs et lectrices lui ont donné cette étiquette – qui est, avec le recul, en effet appropriée, que ce soit au texte ou à l’intention que j’y ai mise.



Bref, revenons à nos moutons – ou plutôt nos monstresses – j’ai fini par me lancer dans cette anthologie suite à plusieurs retours déçus, qui estimaient que l’anthologie n’était pas aussi horrifique que promise.



Elle s’ouvre sur Petite sœur des fauves de Aurélie Wellenstein. On retrouve une thématique chère à l’autrice – le lien avec l’animal – et le contexte déliquescent, post-apocalyptique, m’a rappelé Mers mortes (avec un fléau différent). Malheureusement, ce texte qui m’a accrochée laisse un goût d’inachevé. Beaucoup de questions me sont restées : comment la population en est-elle arrivée là ? Qu’est-ce qui fait que certains sont atteints du mal et d’autres non ? Et le lien avec les animaux de l’héroïne, d’où vient-il ? Que veut-il dire ? Bref, je pense que l’autrice aurait eu matière pour un texte plus long, en l’état je suis restée frustrée.



Vient ensuite Un arrière-goût d’éternité de Morgane Caussarieu. L’autrice ayant la réputation de faire dans l’horreur qui tache – soit précisément celle que je n’aime pas – j’avais quelque peu d’appréhension en me lançant dans sa nouvelle. Au final, elle n’est pas trop « crade » et elle est l’une de mes préférées de l’anthologie ! Morgane dépoussière en effet le mythe de la sirène de façon jouissive (et horrifique, bien évidemment).



Isadora de Micky Papoz est un autre texte parmi mes favoris ! Il est très bref, aussi sera-t-il difficile de le résumer. J’ai particulièrement aimé sa chute, référence à un thème qui me passionne (et je n’en dis pas plus !)



J’attendais avec beaucoup d’impatience Val d’errance de Lizzie Felton. En effet, j’adore sa plume! Ce fut très agréable de lire sa nouvelle diabolique. Cependant, si c’était un texte fantastique sympathique et émouvant, il m’a manqué ce frisson qui court sur l’échine. De ce côté-là, je l’ai trouvé plus efficace dans sa duologie À l’ombre du manoir, que je vous recommande !



Vient ensuite une autre plume que j’apprécie, avec Âme soeurs de Louise Le Bars. Un texte des plus originaux ! Le concept des âmes soeurs est vraiment surprenant, nous ne sommes pas là dans l’habituelle signification qu’on leur prête, mais il m’a encore manqué le frisson.



On passe à Planète 9 de Floriane Soulas. Je crois que j’ai un problème avec la plume de cette autrice… Je n’avais déjà pas accroché son roman Les oubliés de l’amas (et j’ai l’impression d’être la seule 🫢), et si j’ai apprécié l’aspect science-fictif de cette nouvelle – c’est la seule de ce genre dans cette anthologie - notamment par l’atmosphère que l’autrice a su créer, j’ai trop vite su ce qu’il était advenu, car on est sur du déjà-vu. Entre cette absence de suspense, et la fin qui ne cherche même pas à répondre à certaines hypothèses ébauchées pourtant prometteuses, je ne suis pas certaine d’avoir envie de persévérer (mais je tenterai tout de même de lire son dernier-né, Tonnerre après les ruines, jamais deux sans trois. Peut-être que cette fois sera la bonne ? ).



Barbara Cordier nous entraîne ensuite, avec La boutique, dans une histoire de bonbons ensorcelés. Honnêtement, c’était très bien parti pour que ce texte figure dans mes préférés de l’anthologie. L’ambiance est là, le ton caustique, le suspense, la tension qui monte… et bam, alors que l’on s’apprête à atteindre le comble de la tension, tout retombe comme un soufflé à cause d’une ellipse fort peu judicieuse. Quelle déception !



Arrive la nouvelle qui figure parmi mes préférées de l’anthologie, j’ai nommé Pas de deux avec les ténèbres de Cécile Guillot, dont la plume avait déjà fait mouche avec sa novella Lullaby. Une histoire de danse, de deuil et de refus de la mort. Ici, la plume de Cécile, bien que tout en douce poésie, est au service d’un texte percutant. Tellement que j’y pensais encore longtemps après avoir refermé l’anthologie. Car c’est, malgré son apparence anodine, un texte frappant, qui prend sa place dans notre tête comme une sombre ritournelle qui ne nous quitte plus.



Je n’ai pas lu le texte suivant, Tu aimes les enfants de Morgane Stankiewiez. L’autrice me connaît bien et me l’avait déconseillé – j’ai lu quelques paragraphes en diagonale qui m’ont confirmé que non, ce texte n’était décidément pas fait pour moi !



L’anthologie se conclue sur une nouvelle d’Estelle Faye, autrice qu’on ne présente pas. Si j’aime toujours retrouver sa plume, si évocatrice – ici, un texte plein d’embruns et d’horreur bien humaine – je n’ai pas éprouvé autant de frissons qu’avec son roman Widjigo, l’intrigue étant somme toute prévisible. Mais cela reste une lecture agréable, que j’ai lu avec plaisir.



Dans l’ensemble, l’anthologie est sympathique à lire et je pense qu’elle peut offrir une bonne porte d’entrée au genre horrifique ou convenir aux personnes qui, comme moi, ont un rapport compliqué avec ce genre. En revanche, elle risque de ne pas convenir aux aficionados. Elle comporte peu de textes marquants pour être véritablement considérée comme une anthologie horrifique – en tout cas, pour les habitués du genre.
Lien : https://lullastories.wordpre..
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Nous parlons depuis les ténèbres

Un bon petit recueil de plumes exclusivement féminines. Comme dans la plupart des recueil la qualité est inégale. J'ai trouvé certaines fins un peu bâclées mais l'exercice de la nouvelle peut s'avérer parfois difficile, j'ai eu des préférences pour certaines mais dans l'ensemble cela se lit vite et bien. Hormis l'autrice Lizzie Felton que je connaissais déjà, j'ai découvert toutes les autres et cela m'a donné envie de découvrir plus en profondeur leurs autres œuvres. En résumé un bon moment de lecture que je vous recommande où se mélange fantastique, horreur et littérature gothique pour mon plus grand plaisir !
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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous Parlons depuis les Ténèbres, anthologie de nouvelles (horreur/fantastique/gothique) d'autrices francophones, aux Editions Goater



Quand j'ai vu passer ce recueil de nouvelles chez Mélanie Fazi, je n'ai pas pu résister ! Déjà la gravure d' Anouck Faure en couverture est sublime, et les autrices !

Morgane Caussarieu, Estelle Faye, Floriane Soulas, et d'autres que je ne connaissais pas encore mais qui ont été une heureuse découverte.



Alors non, ce n'est pas seulement de l'horreur, et tant mieux ! Nous sommes loin du gore/trash associé d'emblée à ce genre.

Un peu de body-horror, du fantastique, du gothique, de la SF horrifique, de la revisite de mythes... Je suis incapable de faire un retour sur chaque histoire, mais j'ai beaucoup aimé la majorité d'entre-elles :)

Mention spéciale à Tu aimes les Enfants de Morgane Stankiewiez.



Moi qui n'était plus capable de lire des nouvelles depuis des années (allez comprendre pourquoi ? ), je suis contente d'avoir sauté le pas avec ce livre.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie d’horreur, de gothique et de fantastique sombre réunissant des nouvelles inédites de dix autrices. Les différentes autrices ayant participé à cet ouvrage, notamment Estelle Faye et Floriane Soulas qui sont à l’origine de ce projet, l’ont tellement bien vendu et enrobé de mystère lors de leurs interventions au festival Ouest Hurlant que j’avais extrêmement hâte de le lire ! Je trouve ce projet de mettre à l’honneur des plumes féminines dans des genres littéraires où elles sont souvent boudées par l’édition française formidable et à saluer (et à refaire !) Ça a été un réel plaisir de retrouver des autrices dont j’ai lu certains romans (Estelle Faye et Aurélie Wellenstein), d’enfin découvrir des autrices dont j’ai beaucoup entendu parler mais aussi d’en rencontrer d’autres que je ne connaissais pas du tout.



Suite au festival Ouest Hurlant, mes attentes étaient assez hautes et je m’attendais à plus frissonner, ressentir plus d’angoisse et être plus chamboulée par ma lecture. Les textes sont singuliers et teintés d’une atmosphère étrange ou sombre, certes, mais relèvent plus du fantastique et du gothique que de la réelle horreur ou du gore selon moi. Néanmoins j’ai beaucoup apprécié ma lecture ! J’ai dévoré cette anthologie en deux jours, alors que je ne suis d’habitude pas très fan de ce format, et j’avais à chaque fois hâte de lire ce que me réservait la nouvelle suivante. Bien sûr, j’ai préféré certains textes à d’autres mais les plumes sont toutes de qualité et les autrices ont chacune un style et un univers qui leur sont propres.



Vous trouverez sur mon blog un retour sur chaque nouvelle, mes préférées étant « Planète 9 » de Floriane Soulas, « Val d’errance » de Lizzie Felton et « Petite sœur des fauves » d’Aurélie Wellenstein ! Mention spéciale à « Tu aimes les enfants » de Morgane Stankiewiez qui est horriblement marquante…
Lien : https://adoptlibrarian.blogs..
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Le Cahier gainé de noir

Nouvelle lecture du côté de Micky Papoz, après l'excellent Les Malfairies et le bon Puntaterra. Visiblement, j'aime cette romancière, puisqu'aucun de ses romans - j'attaquerai les recueils bientôt - ne m'a pour le moment déçu. C'est le cas avec Le cahier gainé de noir, tout comme Puntaterra publié au sein de la collection Noire de Rivière Blanche, un roman fantastico-horrifique où se révèle une nouvelle fois les facultés de l'autrice à bâtir son histoire avec une précision d'horlogère. Ici, chaque séquence narrative, que l'on suive tel ou tel personnage dans ce diorama tragique, a son importance dans la structure de l'intrigue, jusqu'au dénouement où rien n'est laissé au hasard. En somme, une intrigue sans faille réelle, et cette précision est une des principales forces de l'autrice. Mais que raconte donc de Cahier gainé de noir ? L'histoire prend place dans le sud de la France - près de Cannes - au milieu des années 80. Isidorine est femme de chambre d'un un hôtel agréable, Les Citronniers. Mais notre Isidorine a développé une sacrée manie qui la classe directement dans la case des psychopathes : non seulement elle connaît tout des réguliers de l'hôtel, mais elle ramasse leurs ordures, les archive chez elle et les collectionne. Isidorine n'est pas une femme banale, non, elle note tout sur un cahier, jusqu'au jour où elle se rend compte que, grâce aux ordures qu'elles collecte, elle peut influencer le cours de l'existence des personnes dont elle a récupéré les immondices (et elle ne va pas s'en priver)... Là dedans, le lecteur spectateur assiste, curieux et souvent surpris, à la représentation d'une véritable pièce de théâtre, macabre, grâce notamment à des changements de focales bienvenus et malins qui aident habilement la pièce à se monter. J'y ai retrouvé quelques accents, par moments, et notamment en raison du surnaturel rencontré, du "Magie Sombre" de Gilles Thomas (Julia Verlanger ; et d'ailleurs une des protagonistes principales du Carnet gainé de noir s'appelle Julia. Hasard ?). Incidemment, il me semblait donc que le livre avait peut-être été rédigé dans les années 80, mais un petit détail amusant m'a laissé penser que c'était faux : le roman se déroule en 1986, mais on y parle de... carte vitale ! Cette petite incohérence, plus drôle qu'autre chose, ne nuit évidemment en rien à la saveur de ce petit roman fort bien troussé. Jean-Pierre Andrevon disait de Papoz que son fantastique est "Classique mais efficace. Papoz se révèle à l'aise dans le registre du fantastique campagnard." Il y a de cela, c'est vrai, et c'est une qualité finalement assez rare, quand le fantastique actuel a plutôt des tendances urbaines. Il serait dommage cependant de la réduire à cela. Papoz a sa petite voix bien à elle et il serait bien qu'elle soit entendue - lue.
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Nous parlons depuis les ténèbres

J'essaie de lire plus d'autrices de SFFF françaises et ce recueil de nouvelles tombait à pic ! Paru aux éditions Goater, cet ouvrage met en lumière 10 noms du paysage fantastique francophone, comme Estelle Faye, Floriane Soulas, Morgane Caussarieu, Morgane Stankiewiez ou Micky Papoz.



Dans un premier temps, j'ai adoré l'idée d'une anthologie qui fait la part belle à toutes ces fabuleuses autrices. C'est primordial selon moi de mettre en lumières des écrivaines aussi talentueuses, d'autant plus que leur travail mérite largement d'être connu. Cela m'a permis d'en découvrir certaines d'entre elles comme Louise le Bars ou Barbara Cordier.



Dans un second temps, j'ai trouvé certaines nouvelles un peu moins qualitatives que d'autres. J'ai trouvé que certaines d'entre elles bien plus abouties et mieux construites, l'impression d'avoir une vraie histoire qu'un petit bout de récit. Je préfère ne pas dire lesquelles pour que vous puissiez le lire et vous faire votre propre avis. En attendant, voici le top 3 de celles que j'ai préférées :



- Planète 9, de Floriane Soulas. Habituée des récits de science-fiction, la jeune autrice nous livre ici la nouvelle la plus achevée du recueil. On débarque dans une station spatiale en route depuis 8 ans pour découvrir la prochaine planète habitable. La protagoniste s'y réveille, seule. de manière très réussie, à l'aide de flashbacks, l'autrice remonte le fil de l'histoire pour nous aider à comprendre ce qu'il s'est déroulé ici. Suspense garanti !



- Un arrière-goût d'éternité, de Morgane Caussarieu. Deux adolescents partent à la chasse à la sirènes, qui se cacherait dans les profondeurs du lac. Selon la légende, elle rendrait immortel. Mais tout ne se déroule pas comme prévu. Énigmatique, étrange, angoissante, cette nouvelle fait partie de mes favorites du recueil !



- Isadora, de Micky Papoz. Dans un hôpital, une jeune femme reste endormie malgré toutes les tentatives de la faire sortir de son sommeil. Sous la surveillance d'un jeune homme, je ne peux pas pas en dire plus car la nouvelle est très courte et il serait bien dommage que je vous révèle toute l'intrigue !



Pour résumer, je trouve que ce recueil est une réussite. Non seulement les autrices ont chacune réussi à apporter par leur plume leur vision du monde, mais ce recueil est aussi une belle porte d'entrée au genre horrifique pour les novices dans le domaine.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce recueil, c'est une anthologie à ne clairement pas manquer !
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